Le 22 juin 1941, à 4 heures du matin, Staline est réveillé par un coup de fil du général Joukov dans sa datcha des environs de Moscou : « C'est la guerre ! » : les troupes allemandes viennent de pénétrer en Union soviétique. Comment en est-on arrivé vu sous l'angle des États baltes ?
Le 23 Août 1939, l’Allemagne nazie et la Russie soviétique signaient un pacte de non-agression, dit pacte Molotov – Ribbentrop. Dans les protocoles secrets, les deux États totalitaires se partageaient les États souverains qui se trouvaient entre eux, dont la Pologne et les États Baltes, en zones d’influences. Mutuellement sécurisés, l’Allemagne attaque la Pologne le 1er Septembre 1939 et, le 17 septembre, c’est au tour de la Russie d’attaquer cette même pauvre Pologne par l’est, avec deux groupes d’armées. Une parade militaire commune entre les nazis et les soviétiques a lieu le 23 Septembre à Brest-Litovsk pour sans doute fêter la « victoire ».
Un an plus tard, les troupes soviétiques entraient dans les États Baltes sous des prétextes totalement fantaisistes. Mais qui se souciait à l’époque de ces « nations trop petites, trop seules pour tenir tête, trop lointaines pour que leur appel au secours fût entendu » ? Il faut dire qu’en ce 15 Juin 1940, les panzers allemands déboulaient en France…… Après l’annexion forcée des États Baltes en août 1940, l’Union soviétique va rapidement instaurer un régime d’occupation.
La répression commença dès juillet 1940, juste avant de pseudo élections, par des emprisonnements et des exécutions. Le Livre noir du communisme cite 1 480 exécutions. Elle culmine dans la nuit du 13 au 14 Juin 1941. Ce jour-là, 10 000 Estoniens, plus de 15 000 Lettons et près de 23 000 Lituaniens sont déportés.
Le 22 Juin 1941, l’Allemagne nazie se retourne contre son ancien allié soviétique et se lance à la conquête de la Russie en déclenchant l’opération « Barbarossa », du nom de l'ancien empereur germanique Frédéric 1er Barberousse.
La Wehrmacht remporte d'abord des succès spectaculaires face à une Armée rouge de 4 millions de soldats et 170 divisions, mais démoralisée et décapitée par la disparition de la moitié des officiers généraux dans les purges staliniennes. En août, les Allemands encerclent Kiev, capitale de l'Ukraine, et entrent dans la ville le 19 septembre. Au nord, ils entament le 8 septembre le siège de Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg). Celui-ci durera 900 jours.
Dans les États Baltes, les soldats allemands sont parfois accueillis en libérateurs, compte tenu des exactions soviétiques qui ont précédé, les populations espérant retrouver leur indépendance. Mais leur enthousiasme sera rapidement refroidi, les États étant intégrés dans l’ « Ostland », une organisation administrative qui prépare la colonisation. Mais on dit généralement qu’il n’y aurait pas eu cet accueil s’il n’y avait eu auparavant les crimes soviétiques contre les populations civiles.
Riga |
Pour les Russes d’aujourd’hui, la « Grande Guerre patriotique » ne commence que le 22 Juin 1941 et on ne parle pas de ce qui s’est passé avant. Dans l’historiographie officielle russe, il n’y a d’ailleurs pas eu d’occupation des États Baltes. En outre, pour les vainqueurs, il ne peut pas y avoir de crimes de guerre. En Lituanie (mais c’est aussi sans doute le cas en Lettonie et en Estonie), il n’existe pas de famille qui n’ait eu de déportés, que ce soit en 1941 ou en 1949. Mais pour Monsieur Poutine, la chute de l’URSS a été la plus grande catastrophe du XXe siècle ……..
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