Dans à peine plus d’un mois, le 4 Mars 2012, aura lieu en Russie l’élection présidentielle. A moins de résider dans un ermitage au milieu de la Papouasie, vous savez que Vladimir Poutine sera (re)élu. Le 24 septembre 2011, le Président actuel, Dmitri Medvedev, avait « proposé » la candidature de Poutine. C’est un euphémisme de dire que le sketch n’avait pas plu à tout le monde.
La Commission Centrale Electorale a retenu 5 candidats (les chiffres sont ceux du centre d’opinion publique VTsIOM):
Vladimir Poutine |
Vladimir Poutine, 60 ans, à la tête du parti Russie Unie sans en être membre, déjà Président de la Fédération de Russie de 2000 à 2004 et de 2004 à 2008, Premier Ministre depuis 2008, peut légalement se représenter pour deux nouveaux mandats. La seule inconnue actuellement est de savoir s’il va être élu au premier ou au deuxième tour. Le deuxième cas serait une surprise, même si l’opposition à sa réélection connaît une embellie. D’après le sondage ci-dessus évoqué, il recueillerait 49 % des votes. Rappelons qu’il avait été élu en 2000 avec 52,52 % des voix et en 2004 avec 71,22 %. Medvedev avait obtenu 70,28 % en 2008.
Guennadi Ziouganov, 68 ans, leader du Parti communiste (KPRF), recueillerait 11 % des voix. Déjà candidat en 2008 contre Medvedev, il avait rassemblé sur son nom 17,72 % des votes.
Guennadi Ziouganov |
Vladimir Jirinovski |
Vladimir Jirinovski (né Eidelstein à Alma Ata), 66 ans, passé du parti communiste à l’extrême-droite, dirige le Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) depuis la création de celui-ci en 1990. Les sondages indépendants le donnent actuellement à la 3e place, avec 9 % des voix. Déjà candidat en 2008, il avait obtenu alors 9,8 %.
Sergueï Mironov, 59 ans, ancien Président du Conseil de la Fédération (la chambre haute du Parlement), préside Russie juste, parti qui soutient le tandem Poutine / Medvedev et qui n’a de parti d’opposition que le nom. Il est crédité pour la présidentielle à venir de 6 % des voix.
Sergueï Mironov |
Seuls les partis représentés à la Douma, à savoir Russie Unie (Единая Россия - 238 sièges sur 450 et 49,32 % des voix), le Parti communiste (Коммунистическая Партия Российской Федерации / КПРФ - 19,19 % - 92 sièges), Russie juste (Справедливая Россия: Родина / Пенсионеры / Жизнь - 13,24% - 64 sièges) et le Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR - Либерально-демократическая партия России - 11,67% - 56 sièges) ont pu présenter directement un candidat. Les autres candidats, considérés comme des indépendants, doivent réunir deux millions de signatures de supporters dont 95 %, vérifiées sur un échantillon de 200 000, doivent être authentifiées.
Le milliardaire Mikkhail Prokhorov, 47 ans, a passé cet obstacle des 2 millions de signatures. Après avoir été un éphémère Président du parti Juste Cause l’été dernier, son jeu exact intrigue. D’un côté il affirme vouloir libérer l’oligarque emprisonné Mikhaïl Khodorkovski et en faire son premier ministre. De l’autre, il indique qu’il serait lui-même volontiers chef du gouvernement sous la présidence de Poutine. On estime généralement qu’il pourrait être un sous-marin de Poutine pour attirer le monde des affaires et de la jeunesse. Il ne recueillerait que 4 % des voix. D’après Forbes, il était en 2008 la 24e fortune mondiale.
Mikkhail Prokhorov |
Grigori Iavlinski, leader du parti d’opposition Iabloko n’a par contre pas été autorisé à participer à la course. 25,66 % des plus de 2 millions de signatures qu’il a fournies ont été invalidées. Iavlinski a dénoncé une décision politique directement dictée par Vladimir Poutine.
Prochaine date intéressante : ce samedi 4 Février, juste un mois avant l’élection présidentielle, où l’opposition espère mobiliser au moins autant qu’en Décembre. L’opposition qui, apparemment, ne baisse pas les bras si j’en crois cette banderole arborée hier face au Kremlin sur laquelle était inscrit : « Poutine va-t-en » !
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