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lundi 2 février 2015

Talleyrand, Dorothée de Courlande et le château de Rochecotte

Charles-Maurice de Talleyrand au Congrès de Vienne
Le 2 février 1754 (il y a donc 261 ans) naissait à Paris Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, Prince de Bénévent, éphémère évêque d’Autun, Président de l’Assemblée Nationale puis Ministre des Relations extérieures sous la Révolution, toujours Ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat et l’Empire jusqu’en 1807, poste qu’il retrouvera brièvement à la Restauration. Surnommé « le diable boiteux », les opinions le concernant vont de « traître cynique » à « dirigeant pragmatique et visionnaire ».

Le Congrès de Vienne

C’est en tant que Ministre des Affaires Etrangères sous la Première Restauration de Louis XVIII (13 mai 1814 – 20 mars 1815), puis sous la Seconde Restauration (9 juillet 1815 – 26 septembre 1815) qu’il va jouer un rôle essentiel au Congrès de Vienne (18 septembre 1814 – 9 juin 1815). Bien que la France ait été vaincue, Talleyrand obtient de pouvoir assister aux réunions des quatre grands, l’Autriche, la Prusse, le Royaume Uni et la Russie et réussit à « limiter les dégâts ».  

Edmond de Talleyrand-Périgord

Charles-Maurice de Talleyrand avait marié son neveu, Edmond de Talleyrand-Périgord (1787 – 1872)  avec Dorothée von Biron, princesse de Courlande (1793 – 1862), les 21 et 22 avril 1807 à Francfort-am-Main. La jeune fille était officiellement la fille de Peter von Biron, dernier Duc souverain de Courlande (1724 - 1800) et de sa troisième épouse, Dorothée von Medem. Son véritable père semble être toutefois le comte Batowski, un aristocrate polonais, mais le duc Peter reconnaîtra sa fille.  

Dorothée de Dino

Le mariage de la jeune Dorothée (en 1807 elle n’avait que 14 ans) fut malheureux, Edmond semblant être plus occupé par le jeu, la guerre et les femmes (mais pas la sienne). Malgré trois enfants, le couple se séparera en 1818. Mais la jeune Dorothée avait dès le Congrès de Vienne pris une part importante dans la vie de son oncle par alliance, Charles-Maurice de Talleyrand. Elle joue le rôle de maîtresse de maison au palais Questenberg-Kaunitz où son oncle réside pendant le Congrès.

Le 2 décembre 1817, Talleyrand (l’oncle) est doté par le Roi des Deux-Siciles du titre de Duc de Dino, immédiatement transmissible. Dorothée devient ainsi Duchesse de Dino, titre sous lequel on la désigne de façon à la distinguer de sa mère.  

Le 3 juillet 1820, Talleyrand quitte Paris pour son château de Valençay (qu’il avait acheté en 1803), accompagné de Dorothée désormais Duchesse de Dino qui est enceinte de son troisième enfant, Pauline, dont la paternité est parfois attribuée à l’oncle Charles-Maurice ……

Le château de Rochecotte

En 1828, la Duchesse de Dino achète le château de Rochecotte à Saint-Patrice (à quelques kilomètres de ma résidence actuelle) au chevalier René de la Selle de Ligné pour 400 000 Francs de l’époque. Elle aurait fait son choix en raison de la toute relative proximité de Valençay. Charles-Maurice aimait y séjourner : « Je m’y plais beaucoup, écrit-il. La vie qu’on y mène, l’air qu’on y respire, la politique qui reste au loin, tout m’y convient et surtout c’est que j’y suis non seulement avec Madame de Dino , mais chez elle. » Et parmi ses visiteurs, on peut citer Balzac et Thiers.

La fille de Dorothée, Pauline (1820 – 1890), épouse du marquis de Castellane en héritera et le château restera dans la famille de Castellane jusqu’en 1978. Le fameux dandy et homme politique Boni de Castellane, fils de Pauline, y passera son enfance. Rochecotte est aujourd’hui devenue une hostellerie de luxe où l’on continue à perpétuer cet art et cette douceur de vivre qui était si chère à la Duchesse de Dino.

Pour en savoir plus sur Dorothée de Dino et Rochecotte :
http://www.talleyrand.org/lieux/chateau_de_rochecotte.html

Détail de plafond à Rochecotte avec, en médaillon, un portrait de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord





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