Le
13 janvier 1991, c'était 3 jours avant le déclenchement de
l’opération
« Tempête du désert » en Irak. Mais, pour les
Lituaniens, le 13 janvier 1991 a une autre signification.
Retour sur les faits.
Le
11 mars 1990, la Lituanie, occupée depuis juin 1940 par l'Union
soviétique, avait proclamé la restauration de son indépendance.
D'avril à juillet 1990, l'Union soviétique avait imposé un blocus
économique, sans entamer la détermination des Lituaniens.
Du
1er
au 9 janvier 1991, les forces soviétiques s'étaient livrées à des
provocations et à des pressions, déployant des troupes
supplémentaires..
Le 10 janvier 1991, Mikhail Gorbachev, Président
désigné (non élu) de l’URSS, adressait
un ultimatum, demandant à ce que l'acte
de restauration de l'indépendance lituanienne soit révoqué.
Les
11 et 12 janvier, l'armée soviétique se saisit des bâtiments des
institutions nationales . C'est alors que des Lituaniens, venus de
toute la Lituanie, se rassemblèrent autour du Parlement pour le
protéger.
Le
13 janvier 1991, les troupes soviétiques ouvrirent le feu sur des
civils non armés, en en tuant 14 et en en blessant officiellement
702. Le
« bon » M. Gorbatchev, chouchou des Occidentaux,
prétendit qu'il n'était pas au courant …... D’autant que, du 17
au 20 Janvier, les mêmes exactions se répétèrent à Riga
(Lettonie). Le choix même de la date de l’attaque, alors que le
monde entier avait les yeux tournés vers l’Irak, ne pouvait pas
être un hasard.
Et
pourtant, les Lituaniens ont gagné face au totalitarisme. Les
soviétiques n’osèrent
pas
donner l’assaut au Parlement, protégé par des milliers de
citoyens
qui faisaient de leur corps un rempart. Dès le 13 Janvier, Boris
Eltsine, Président élu de Russie, condamna l’attaque et reconnut
la souveraineté des États
baltes. A Moscou, 100 000 personnes descendirent dans la rue pour
condamner la répression dans les Républiques baltes. On peut dire
que, quelque tragique qu’il fut pour les Baltes, ce 13 Janvier 1991
marqua le début de la fin de l’URSS, et on ne peut que s’en
réjouir.
Finalement
le 9 Février, les Lituaniens, toujours occupés par les soviétiques,
votèrent à 90,4 % pour leur indépendance. Mais les soviétiques
continueront à tuer, jusqu’au 31 Juillet 1991 lorsque 7 douaniers
et gardes-frontières lituaniens, sans armes, seront assassinés à
Medininkai.
Aujourd’hui,
la Fédération de Russie refuse toujours de reconnaître qu’il y
ait eu occupation des États
baltes. Aujourd’hui, la Fédération de Russie refuse que
Gorbatchev aille témoigner au procès des assassins de Janvier 1991.
Aujourd’hui, certains comme
Jirinovski réclament même le retour des États
baltes dans le giron de la Russie. Aujourd’hui, certains
propagandistes zélés, face à des milliers de témoins, proclament
que ce ne sont pas les OMON qui ont tiré à
la tour de télévision de Vilnius,
mais des « provocateurs ».
La
liberté a un prix. 14 Lituaniens, et quelques jours plus tard 5
Lettons, ont payé ce prix de leur vie. Soyons vigilants afin que de
telles exactions ne se reproduisent pas.
"Je me souviens pourquoi nous sommes libres" |
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