Pages vues le mois dernier

samedi 20 février 2016

Skeleton : Martins Dukurs,what else ?



Le skeleton est un sport de glace qui, à l’instar du bobsleigh et de la luge, se pratique dans un couloir …. glacé. Mais, contrairement à la luge, le coureur est à plat ventre sur sa planche, la tête en avant, à des vitesses pouvant atteindre 120 à 140 km/h.

Pour parodier une phrase célèbre, on peut dire qu’aujourd’hui le skeleton est un sport de glace où, à la fin, le Letton Martins Dukurs gagne !

Sa dernière victoire date d’hier, vendredi 19 février 2016, sur la piste olympique des J.O. d’Innsbruck et c’était le Championnat du Monde. Martins Dukurs a devancé le Russe Alexander Tretiakov, champion olympique 2014, et le Sud-Coréen Yun Sungbin.

Martins Dukurs, le 19 février 2016 à Innsbrück

Et il gagne tellement que Wikipedia en Français a du mal à suivre. Il faut dire qu’en France, c’est un euphémisme de dire que la discipline est confidentielle (je n’ai même pas trouvé le nombre de licenciés sur le site de la Fédération des sports de glace).

Martins Dukurs a été :

   # Quatre fois Champion du Monde en 2011, 2012, 2015 et, depuis hier, 2016 (2e en 2013);
   # Sept fois Vainqueur de la Coupe du Monde de 2009-2010 à 2015-2016
   # Sept fois Champion d’Europe, sans interruption de 2010 à 2016
   # Cinq fois sportif letton de l’année (2010, 2011, 2013, 2014, 2015)

Seule ombre au tableau : il n’a été « que » deux fois médaille d’argent aux Jeux Olympiques (Vancouver-2010 et Sotchi-2014) ……(NB : il n’y a pas de Championnat du Monde les années de Jeux Olympiques)

de g. à dr. : Martins, Dainis (le père-entraineur) et Tomass Dukurs

A noter que son grand frère, Tomass Dukurs, est régulièrement lui aussi sur le podium, notamment aux Championnats d’Europe. Les deux frères se sont même payé le luxe de terminer ex-æquo à la première place des Championnats d’Europe 2016, à Saint-Moritz le 5 février, ramenant deux médailles d’or en une seule course à la Lettonie !!  








vendredi 19 février 2016

Cérémonies du 16 février 2016 à Vilnius

"Liberté"

Chaque 16 février, la Lituanie commémore la restauration de son indépendance de 1918, après 120 ans d’occupation russe tsariste et 3 ans d’occupation allemande (cf. http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2016/02/16-fevrier-1918-restauration-de.html)

A Vilnius, trois cérémonies marquent cet anniversaire :

# Devant le Palais présidentiel

Trois Présidents, de g. à dr. : Vytautas Landsbergis (et Madame ?), Dalia Grybauskaite et Valdas Adamkus


# A la maison des signatures

Le Président Landsbergis généralement très long au micro ......


# devant le Ministère de la Défense

Le Ministère de la Défense



En outre le soir, sur Gedimino (les Champs-Elysées de Vilnius), la population se retrouve autour de feux de camp.



L’ensemble des photos peuvent être consultées sur :

Les jeunes Siauliai portant le drapeau de l'Etat lituanien avec le Vytis



lundi 15 février 2016

16 février 1918 : restauration de l’indépendance de la Lituanie

Les 20 signataires de la déclaration d'indépendance

Le 16 Février 1918, sous occupation allemande, le Conseil de Lituanie proclamait la restauration d’un Etat indépendant de Lituanie, régi par des principes démocratiques, ayant Vilnius pour capitale. La déclaration d’indépendance de la Lituanie (Lietuvos Nepriklausomybės Aktas - ci-dessous) fut signée ce jour-là par vingt représentants, présidés par Jonas Basanavičius



Il s’agissait bien d’une restauration de l’Etat lituanien, dans la mesure où celui-ci avait déjà existé depuis 1253 (couronnement du roi Mindaugas) jusqu'à son occupation, principalement par la Russie tsariste, suite aux trois partages de la Pologne – Lituanie (1772, 1793, 1795).

Pour voir son indépendance réellement reconnue, la Lituanie devra mener trois guerres :

      # Une guerre contre les armées bolcheviques de Décembre 1918 à Août 1919 ;

      # Une guerre contre les « bermontininkai » (volontaires germano-russo-baltes du pseudo prince russe Pavel Bermondt-Avalov, en étroite collaboration avec le Général allemand Rüdiger von der Goltz) de Juin à Décembre 1919 ;

     # Une guerre contre la Pologne d’Août à Novembre 1920, celle-ci occupant militairement la partie est de la Lituanie, y compris la capitale Vilnius, jusqu’en 1939.

On pourrait également ajouter de brefs conflits armés contre la Lettonie (été 1919 – Octobre 1920) et même la France (Janvier 1923), cette dernière administrant le territoire de Memel/Klaipėda au nom de la Société Des Nations.

Du fait de ces conflits, et notamment celui contre la Pologne, il fallut attendre le 14 Décembre 1922 pour que l’indépendance de la Lituanie fut juridiquement reconnue au niveau international, alors que celle de l’Estonie et de la Lettonie l’avait été des le 26 Janvier 1921.

Le 16 février est désormais un jour férié en Lituanie et de nombreuses cérémonies se déroulent dans le pays. La principale a lieu à Vilnius, dans la Maison des Signatures, là où la déclaration d’indépendance a été signée en 1918.

La Maison des Signatures

L’Estonie a déclaré son indépendance le 24 février 1918 et la Lettonie le 18 novembre 1918.










vendredi 12 février 2016

Le nouveau gouvernement letton approuvé par le Parlement


Il y a quelques jours, je m’inquiétais de la possibilité d’une crise politique en Lettonie, en raison de l’hospitalisation du Président Raimonds Vējonis survenant alors que le gouvernement devait être renouvelé, suite à la démission, le 7 décembre 2015, du gouvernement de Laimdota Straujuma (cf. http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2016/01/crise-politique-en-vue-en-lettonie.html)

Le nouveau Premier Ministre letton, Māris Kučinskis

La condition pour éviter cette crise était que les partis constituant la coalition actuelle fassent preuve de responsabilité afin que le nouveau Premier Ministre désigné, Māris Kučinskis, 55 ans, puisse mettre son gouvernement sur pied et surtout obtienne la confiance du Parlement (Saeima).

Sans doute à la surprise de certains, le Parlement a accordé hier, jeudi 11 février 2016, sa confiance au nouveau gouvernement par 60 voix  pour, 32 contre (sur 100 députés). Celui-ci a donc tenu sa première réunion, sous les auspices de la Présidente de la République par intérim, Inārā Mūrniece, Présidente du Parlement.

Inārā Mūrniece et Māris Kučinskis

C’est la première fois depuis 2004 qu’un membre du Parti de Verts et des Paysans (Zaļo un Zemnieku Savienība – ZZS) est nommé Premier Ministre. Le gouvernement comporte 6 membres issus de son parti ZZS, 5 membres du parti Unité (Vienotība) et 3 membres de l’Alliance Nationale (Nacionālā Apvienība „Visu Latvijai!” – „Tēvzemei un Brīvībai/LNNK”). Seuls deux Ministres sont des nouveaux, huit gardent leur ancien poste et trois dirigent un autre ministère que celui dont ils avaient la responsabilité dans le gouvernement Straujuma.

La composition du gouvernement Kučinskis est donc la suivante (surlignés, les nouveaux ministres) :  
  • Premier Ministre (Ministru prezidents) Māris Kučinskis (ZZS)
  • Ministre de la Défense Raimonds Bergmanis (ZZS)
  • Ministre des Affaires étrangères Edgars Rinkēvičs (V)
  • Ministre de l’Economie et vice-Premier ministre Arvils Ašeradens (V)
  • Ministre des Finances, Dana Reizniece-Ozola (ZZS)
  • Ministre de l’Intérieur Rihards Kozlovskis (V)
  • Ministre de la Science et de l’éducation Kārlis Šadurskis (V)
  • Ministre de la Culture Dace Melbārde (NA)
  • Ministre du bien-être Jānis Reirs (V)
  • Ministre des Transports Uldis Augulis (ZZS)
  • Ministre de la Justice Dzintars Rasnačs (NA)
  • Ministre de la santé Guntis Belēvičs (ZZS)
  • Ministre de la protection de l’environnement et du développement régional Kaspars Gerhards (NA)
  • Ministre de l’Agriculture Jānis Dūklavs (ZZS)
Dans un discours enregistré sur vidéo depuis sa chambre d’hôpital, le Président Raimonds Vējonis a indiqué au nouveau gouvernement que l’objectif n° 1 était de restaurer la confiance. Les priorités sont de réformer le système d’éducation et de santé, d’assurer le développement de l’économie nationale, d’améliorer la situation démographique et d’assurer la sécurité et le développement durable.





dimanche 7 février 2016

7 février 2016 : journée mondiale des cepelinai !


Ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas un tropisme exacerbé pour les cepelinai. Mais il fait reconnaître que cette préparation culinaire est devenue le plat national lituanien  et que l’institution, depuis quelques années, d’une journée mondiale des cepelinai peut être considérée comme un coup marketing intéressant.

Mais qu’est-ce que les cepelinai (au singulier cepelinas) ?

Tout d’abord le nom, cepelinas, vient de l’analogie avec la forme du dirigeable rigide, le zeppelin, construit à partir de la toute fin du XIXe siècle par le comte allemand Ferdinand von Zeppelin (le premier vol d’un zeppelin a lieu le 2 juillet 1900, au-dessus du lac de Constance).

Premier vol d'un zeppelin, le 2 juillet 1900

Je n’ai pas trouvé l’origine historique du cepelinas. Son nom pourrait faire penser que c’est une création très récente. Mais, en fait, il existe un nom plus lituanien pour ce plat : didžkukulis pluriel didžkukuliai. Et on retrouve ce type de plat en Pologne, au Danemark, en Suède, en Norvège et en Ukraine.

En gros, on reconstitue une pomme de terre en mélangeant de la purée et de la pomme de terre crue râpée, on farcit avec de la farce de viande, on la plonge (la pomme de terre reconstituée farcie) dans l’eau bouillante et on recouvre le tout de sauce aigre aux oignons et lardons (j’ai bien dit des oignons, pas des ognons !)



Les étrangers, et c’est mon cas, trouvent parfois que le cepelinas est quelque peu roboratif, d’autant qu’au restaurant on vous les sert traditionnellement par deux ! Mais c’est un plat très populaire parmi les Lituaniens et la diaspora lituanienne. Ne serait-ce que parce que, tout au moins en Lituanie, on est rapidement rassasié pour pas cher ! A Chicago (USA), le Grand-Duke’s Restaurant compte depuis son ouverture en 2006 les cepelinai qu’il a vendus : en 2014 (cf. ci-dessous), il en était déjà à près de 500 000 !


Lorsqu’il m’arrive de guider des groupes en Lituanie, et malgré mon peu d’enthousiasme personnel, il me paraît essentiel que les touristes français aient goûté aux cepelinai au moins une fois dans leur vie. Même si, quand notamment il m’est arrivé de faire une saison complète comme guide, ça devenait pour moi un pensum répétitif …….

Un exemple de recette écrite en Français : http://www.196flavors.com/fr/2014/02/09/lituanie-cepelinai/

Et une version vidéo :


lundi 1 février 2016

Le Mémorandum de Budapest expliqué à M. Lavrov


Le problème de la censure d’internet dans un pays comme la Russie, c’est que même le Ministre des Affaires Etrangères n’arrive plus à être informé ……

Car, manifestement, M. Sergueï Viktorovitch Lavrov, Ministre des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie depuis le 9 mars 2004, était mal informé sur le contenu du Mémorandum de Budapest du 5 décembre 1994 quand il a déclaré, le 26 janvier 2015, répondant à une question lors d’une conférence de presse : ”Si vous faites allusion au Mémorandum de Budapest, nous ne l’avons pas violé. Il comporte une seule obligation – c’est-à-dire, ne pas utiliser d’armes nucléaires contre l’Ukraine. Personne n’a lancé une quelconque menace d’utilisation d’armes nucléaires contre l’Ukraine “ (“If you’re referring to the Budapest Memorandum, we have not violated it. It contains only one obligation—i.e., not to use nuclear weapons against Ukraine. No one has made any threats to use nuclear weapons against Ukraine.”)

Certes, la réaffirmation de la non-utilisation d’armes nucléaires contre l’Ukraine, en tant que nouveau membre (à l’époque : 1994) du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), fait bien partie du Mémorandum de Budapest, il en est même le point 5 (sur 6). 

Signature du Mémorandum de Budapest, le 5 décembre 1994

Mais M. Lavrov a manifestement oublié les 5 autres points, dont le premier : “The Russian Federation, the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland and the United States of America reaffirm their commitment to Ukraine, in accordance with the principles of the Final Act of the Conference on Security and Cooperation in Europe, to respect the independence and sovereignty and the existing borders of Ukraine” (La Fédération de Russie, le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les Etats-Unis d’Amérique réaffirment leur engagement, conformément aux principes de l’acte final de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe, de respecter l’indépendance, la souveraineté et les frontières actuelles de l’Ukraine.

Dans la mesure où M. Poutine a reconnu (on peut même dire qu’il s’en est vanté) que ce sont des troupes russes qui se sont emparées de la Crimée et, a fortiori, que celle-ci a été annexée à la Russie suite à un pseudo référendum non reconnu internationalement, il y a clairement violation du Mémorandum de Budapest.  
Pour faire bon poids, on ajoutera que, par le point n° 2 du Mémorandum, la Russie s’engage à «s’abstenir de la menace ou de l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance de l’Ukraine, et qu’aucune de leurs armes ne sera jamais utilisée contre l’Ukraine, sauf en cas de légitime défense ou en conformité avec la charte des Nations unies. »

Il est donc urgent de faire parvenir à M. Lavrov un exemplaire du Mémorandum de Budapest car il le connaît manifestement très mal !

Mais, suis-je bête ! Savez-vous qui était le cosignataire pour la Russie de la lettre qui adressait, le 7 décembre 1994, le texte du Mémorandum de Budapest au Secrétaire Général des Nations-Unies, M. Boutros Boutros-Ghali ? Le représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations-Unies, un certain Sergueï Viktorovitch Lavrov ……

Alors, finalement, est-ce que M. Lavrov ne se ficherait pas « un peu » de nous ?

Voir également :
http://gillesenlettonie.blogspot.fr/search?updated-min=2014-01-01T00:00:00%2B02:00&updated-max=2015-01-01T00:00:00%2B02:00&max-results=50