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lundi 26 septembre 2022

Parution de « Les enfants de la Garde Blanche »

 



Après la révolution d'octobre 1917, une partie de la population russe n'a pas accepté la prise du pouvoir par les bolcheviks qui, contrairement à ce qu'indique leur nom, sont minoritaires. Les Russes Blancs, opposants monarchiques à la Russie soviétique, menés par d'anciens cadres de l'Armée impériale (Koltchak, Denikine, Wrangel) vont lutter avec l'aide de troupes britanniques, françaises et américaines contre l'armée rouge. La coalition des armées blanches étant mal coordonnée, elle perd la guerre civile et la majorité des Russes Blancs (entre 1,1 et 1,5 millions) va s’exiler en Europe et dans le monde.

Cent ans après, les descendants des environ 400 000 qui ont émigré en France – les enfants de la Garde Blanche – se sont fondus dans le paysage mais sont encore souvent la mémoire vivante d'une histoire singulière et dramatique.

Hélène Blanc, spécialiste reconnue du monde slave, elle-même d'origine russe, a réuni dans « Les enfants de la Garde Blanche » (Ginko éditeur) plusieurs auteurs venus d'horizons divers pour évoquer le destin des héritiers d'un monde disparu.

J'ai modestement participé à ce livre en contant l'histoire extraordinaire de Gali Hagondokoff (1898 - 1985)(photo ci-dessous), princesse circassienne chassée de son pays, devenue comtesse du Luart et surtout icône de la Légion Étrangère. Elle passa toute sa vie à se montrer digne de la France qui l'avait accueillie et la France a reconnu ses mérites en la faisant Commandeur de la Légion d'Honneur et Grand-Officier de l'Ordre National du Mérite. Car elle fut présente sur tous les fronts de la Seconde Guerre mondiale avec sa Formation Chirurgicale Mobile, puis installera un Centre militaire de détente à Alger au profit des appelés qui n'avaient pas les moyens de rentrer en permission en métropole.



« Les enfants de la Garde Blanche » est donc une galerie de portraits qui rend hommage à ces Russes Blancs, éloignés de la terre de leurs ancêtres, voire natale, mais qui ont contribué, de façon parfois spectaculaire, dans tous les domaines, au développement de leur terre d'accueil.



jeudi 8 septembre 2022

8 septembre 1514 : les Polono-lituaniens écrasent les Moscovites à la bataille d'Orcha

 

Le Duc Konstantin Ostrogski, Grand Hetman de Lituanie

Au XVIe siècle, le Grand Duché de Lituanie, uni à la Pologne depuis 1386, comprenait, en plus des terres ethniques lituaniennes, des territoires ruthènes et russes. De son côté, la Grande Principauté de Moscou, libérée du joug tatare depuis 1480, voulait unir tous les territoires peuplés de populations parlant le russe ou le ruthène, y compris ceux sous domination lituanienne.

En guerre contre la Lituanie depuis novembre 1512, une armée moscovite aux ordres du Grand Prince Vasili III prit Smolensk le 30 juillet 1514. En réaction, une force polono-lituanienne quitta la région de Wilna/Vilnius pour reconquérir la ville. Cette force comprenait environ 35 000 soldats repartis en 15 000 Lituaniens de l'armée régulière, 17 000 mercenaires polonais (infanterie, cavalerie, artillerie) et 3 000 cavaliers volontaires constitués par les magnats polonais. Elle était commandée par le Duc Konstantin Ostrogski, Grand Hetman de Lituanie, Castellan de Vilnius, futur Voïvode de Trakai, son second étant le Voïvode de Kiev, Jerzy Radziwiłł. Les forces moscovites étaient deux fois plus nombreuses, aux ordres d'Ivan Andreevitch Czeladnin.

NB : les chiffres sont ceux de Rerum Moscoviticarum Commentarii (Notes sur les Affaires Moscovites) écrites en 1549 par Sigismund, Freiherr von Herberstein. Ils ont été par la suite sujets à caution.

Czeladnin décida de livrer bataille près d'Orcha (aujourd'hui dans l'est du Bélarus), là où le Dniepr s'oriente vers le sud. Il partagea ses troupes en deux pour bloquer les ponts, mais les Polono-Lituaniens, qui disposaient de sapeurs, réussirent à traverser le fleuve dans la nuit du 7 septembre sur deux ponts reposant sur de grands barils.

La tactique de Czeladnin était de déborder les Polono-Lituaniens pour les rejeter dans le fleuve. A la deuxième attaque, la cavalerie légère lituanienne de l'aile droite fit semblant de fuir, mais, en fait, attira les Moscovites vers un bois où était cachée l'artillerie polonaise. De tous les côtés, les forces lituaniennes et polonaises surgirent et encerclèrent les Moscovites. Ce fut la panique et la débandade dans les rangs ceux-ci. Czeladnin fut fait prisonnier ainsi que 8 de ses commandeurs et des milliers de soldats. Il y eut entre 30 et 40 000 Moscovites tués. Les Polono-Lituaniens s'emparèrent du camp moscovite et de plus de 300 canons. Dans la foulée, il se réapproprièrent les places fortes qu'ils avaient auparavant perdues, à l'exception de Smolensk. La progression des Moscovites était arrêtée pour quatre ans.

En décembre 1514, l'Hetman Ostrogski fit une entrée triomphale à Vilnius. Deux églises orthodoxes y furent construites pour commémorer la victoire : l'église de la Sainte Trinité et l'église Saint-Nicolas.