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lundi 30 décembre 2013

La Lettonie, là où il faudra aller en 2014


Dans quelques heures, le monde basculera en 2014. Cette bascule sera particulière en Lettonie pour deux raisons :

Le 1er Janvier à 00H00, la Lettonie rejoint officiellement la zone Euro. J’ai déjà évoqué ce passage là : http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2013/12/lettonie-de-lambre-leuro.html


Le deuxième événement est que, à partir de ce même 1er Janvier, Rīga sera Capitale européenne de la culture pour un an.

On rappellera que le titre de capitale européenne de la culture, attribué depuis 1985, est désormais attribué simultanément à deux villes européennes, et a pour objet de rapprocher les citoyens européens. Pour les Pays baltes, Vilnius a déjà été capitale européenne en 2009 et Tallinn en 2011. En 2014, Rīga partagera le titre avec Umeå, une ville de 80 000 habitants dans le nord de la Suède.

Il est impossible de rendre compte d’une manière exhaustive du programme de « Riga 2014 ». Il existe pour cela un site dédié, en Letton, en Russe et en Anglais : http://riga2014.org/eng/. J’en ai toutefois extrait quelques événements qui auront lieu ou débuteront en Janvier :

    # Le 17 Janvier, la cérémonie d’ouverture centrée sur l’opéra « Rienzi » de Richard Wagner, histoire de rappeler que le compositeur allemand a été Directeur de la musique de l’Opéra de Rīga de 1837 à 1839, et qu’il y a commencé la composition de « Rienzi »(1842) en 1837. « Rienzi sera joué plusieurs fois en Janvier et Juin 2014. 


    
    # Le 17 Janvier, l’ouverture de l’exposition « L’ambre à travers les âges ».

    # Le 18 Janvier, la « Chaîne des amateurs de livres », opération critiquée par certains,  transportera de main en main les livres des 14 sites actuels de la Bibliothèque Nationale de Lettonie vers le « Château de Lumière » nouveau site de la Bibliothèque.



    # Le 18 Janvier, ouverture de l’exposition « 1914 », qui présente l’impact de la Première Guerre mondiale sur la culture, non seulement en Lettonie mais aussi dans d’autres pays.  

Bien évidemment, pendant l’année de « Rīga capitale européenne de la culture », la Lettonie reste ouverte !

2014 est donc une année favorable pour venir visiter la Lettonie. Et, au-delà de Rīga, son centre ancien et son quartier Art Nouveau, il est aussi recommandé d’aller, par exemple, sur la plage de Jūrmala, de visiter le château de Rundāle, de profiter de la nature du parc de la Gauja ou de sortir des sentiers battus en allant à Daugavpils ou à Ventspils (pour ne parler que des seuls sites que je connaisse).  


jeudi 26 décembre 2013

26 Décembre 1825 : l’insurrection décabriste à Saint-Pétersbourg


(NB : les dates sont données dans notre calendrier grégorien)

Paradoxalement, alors qu’il avait vaincu Napoléon en 1814 et 1815 et conduit les troupes russes jusqu’à Paris, c’est le Tsar Alexandre 1er qui introduisit le ver dans le fruit. En effet, de retour d’Europe occidentale, de nombreux jeunes officiers, aristocrates russes, se mirent à rêver de la réforme du régime tsariste, inspirée des institutions démocratiques d’Europe occidentale, où le servage était aboli depuis longtemps et où les régimes étaient parlementaires.

Le Tsar Alexandre 1er - Les Grand-ducs Constantin et Nicolas sont ses frères

Or, Alexandre 1er meurt, relativement mystérieusement, le 1er Décembre 1825 à Taganrog, dans le sud de la Russie. Il s’ensuit une période de flou de trois semaines. En effet, le premier dans l’ordre de succession, le Grand-duc Constantin Pavlovitch, frère du feu Tsar, avait renoncé depuis 1823 au trône en raison de son mariage morganatique, mais cette disposition avait été tenue secrète. Le suivant, le Grand-duc Nicolas Pavlovitch, ignorait qu’il avait été désigné héritier présomptif !

Il s’ensuivit un sketch de plusieurs jours où les deux frères s’échangèrent des lettres (Constantin résidait en Pologne), l’un (Nicolas) prêtant serment à l’autre, l’autre (Constantin) réaffirmant sa renonciation au trône de Russie.   

Le 26 Décembre 1825, alors que le Grand-duc Nicolas hésite encore à succéder à son défunt frère, l’un des chefs des insurgés, le Prince Serge Troubetzkoï réunit les Officiers réformateurs sur la place du sénat à Saint-Pétersbourg et tente de soulever la garnison. Le but du coup d’Etat est d’imposer un train de réformes abolissant le servage et garantissant la liberté d’opinion et d’expression.

Sur la place du Sénat, à Saint-Pétersbourg

Le gouverneur de la capitale, le Général comte Mikhaïl Miloradovitch, venu parlementer, est malencontreusement tué. Le Grand-duc Nicolas donne alors l’ordre de tirer au canon contre les insurgés. A la fin de la journée l’insurrection était écrasée dans le sang (70 morts).

Cinq des conjurés furent condamnés à mort par pendaison, des dizaines (121) furent condamnés à l’exil en Sibérie, deux se suicidèrent avant d’être condamnés. Pendant tout son règne, Nicolas 1er s’inscrira dans le conservatisme le plus absolu. La crise décabriste lui sert de prétexte pour installer un régime particulièrement répressif fondé sur l’ordre et la discipline militaire. Mais c’est sous son règne qu’aura lieu la guerre de Crimée qui révélera les faiblesses structurelles de l’Empire russe.

Le Tsar Nicolas 1er 

Ce n’est qu’à la mort de Nicolas 1er et à l’avènement de son fils Alexandre II (couronné le 7 septembre 1856), dit « le Libérateur », que les quelques survivants (une vingtaine) seront autorisés à rentrer chez eux.  

Cette page révolutionnaire de la Russie ne pouvait qu’être commémorée par le pouvoir soviétique, comme le montrent par exemple ces timbres émis en 1950.


mercredi 25 décembre 2013

Linksmų šv.Kalėdų !



Il est né le divin enfant !



Joyeux Noël à tous ! Où que vous soyez. 


En Lituanie : Linksmų šv.Kalėdų



En Lettonie : Priecīgus Ziemassvētkus

Une pensée particulière à nos jeunes camarades qui sont en opération extérieure.

lundi 23 décembre 2013

23 Décembre 1791 : Catherine II confine les Juifs dans les zones de résidence

L'Impératrice Catherine II 

Chassés d’Angleterre (1290), de France (1394) et de certaines principautés d’Allemagne (XVe siècle), les Juifs migrèrent de plus ne plus vers l’est, vers le Royaume de Pologne, le Grand-duché de Lituanie et la Grande Principauté de Moscou, devenue Tsarat de Russie en 1547.

A partir du XVIe siècle et du Tsar Ivan IV le Terrible (règne de 1533 à 1584), les Tsars successifs, et notamment les Tsarines Catherine 1ère (règne de 1725 à 1727) et Elisabeth 1ère (règne de 1741 à 1762), expulsent massivement les Juifs vers la Pologne – Lituanie, à l’exception de ceux qui se convertissent à la religion orthodoxe.

Avec le premier partage de la Pologne – Lituanie en 1772, sous Catherine II (règne de 1762 à 1796), l’expulsion n’est plus perçue comme une solution.  Mais la politique de Catherine se révèle contradictoire, car elle favorise alternativement (et parfois simultanément) la ségrégation du reste de la population ou, au contraire, leur intégration dans de nouvelles institutions administratives qu’elle a créées. De même les Juifs sont régulièrement interdits d’habiter dans des zones rurales, mais sont le plus souvent de facto exemptés de cette interdiction !   

La zone de résidence au XIXe siècle

Finalement, par un oukase du 23 décembre 1791, l’Impératrice Catherine II crée une zone de résidence pour les Juifs, qui correspond globalement aux frontières de la République des Deux Nations polono-lituanienne. Si les raisons de ce confinement sont bien sûr nationalistes, elles sont aussi économiques, de façon à permettre la croissance d’une classe moyenne non juive en Russie intérieure.

A son apogée, la zone, qui englobera les territoires conquis sur la Pologne et la Lituanie en 1793 et 1795, comptera 5 millions de Juifs, soit 40 % de la population juive dans le monde. Au recensement de 1875, Vilnius comptait 82 688 habitants dont 37 909 Juifs, soit près de 46 % de la population. La vie dans les shtetl (petites villes) était difficile en raison de la pauvreté, et la concentration des Juifs en faisait une cible facile pour les pogroms

Zydu gatve (la rue des Juifs) à Vilnius

Les Litwaks sont des Juifs ashkénazes spécifiquement lituaniens (au sens de Grand-duché de Lituanie) qui ont compté d’éminentes personnalités, dont certaines ont acquis une stature internationale comme les peintres Marc Chagall (né  Moïche Zakharovitch Chagalov près de Vitebsk) et Chaïm Soutine (né près de Minsk), le cinéaste Sergueï Eisenstein (né à Riga), le philosophe Emmanuel Levinas (né à Kaunas) et le Premier Ministre israélien Golda Meir (née à Kiev).  
  
Cette zone de résidence perdurera officiellement jusqu’au 2 Avril 1917 bien qu’avec le temps elle ait de facto cessé d’exister.


dimanche 22 décembre 2013

Vote des ressortissants de l’UE aux élections françaises


En 2014, il y aura en France deux consultations électorales :

      # Les élections municipales françaises (23 et 30 Mars), qui éliront en même temps les conseillers communautaires (deux listes sur un même bulletin de vote)

      # Les élections du Parlement Européen (25 Mai)

Dans les deux cas, tout citoyen de l’Union Européenne, résidant dans un autre Etat membre, peut voter et être élu dans son Etat de résidence. Le droit de vote et l’éligibilité leur a en effet été ouvert :

      # pour les élections au Parlement Européen, par la directive n° 93/109/Ce du 6 décembre 1993 et par la loi n° 94-104 du 5 février 1994

      # pour les élections municipales, par la directive n° 94/80/CE du 19 Décembre 1994 et par la loi organique n° 98-204 du 25 Mai 1998.

Pour pouvoir voter, les ressortissants de l’Union Européenne doivent s’inscrire sur les listes complémentaires. Il est souligné qu’il existe deux listes complémentaires, une pour les représentants français au Parlement Européen, l’autre pour les élections municipales. L’inscription sur l’une n’entraîne pas automatiquement l’inscription sur l’autre.



Tout ressortissant de l’UE votant en France pour les élections au Parlement Européen perd son droit de vote dans un autre Etat de l’UE. Par contre, aucune disposition n’interdit à un résident communautaire inscrit en France de participer à une élection municipale dans un autre Etat de l’UE.

Pour pouvoir s’inscrire sur une liste complémentaire en France, il faut :

      # Avoir la nationalité d’un des 27 autres Etats de l’UE
     # Avoir 18 ans révolus au 22 Mars 2014 minuit (même si la majorité électorale est différente dans l’Etat dont il est ressortissant – par exemple 16 ans en Autriche)
      # Jouir de ses droits civiques tant en France que dans son Etat d’origine.

Pour plus de détails, voir la Mairie de sa commune ou le site

Dans tous les cas les inscriptions sur les listes électorales doivent se faire avant le 31 Décembre 2013.  

Le vote est certes un droit. Mais ce devrait être également un devoir. A mes yeux, les abstentionnistes n’ont aucune légitimité pour se plaindre des décisions prises, suivant les cas, par Bruxelles ou par leur Municipalité.  


Le Parlement Européen




vendredi 20 décembre 2013

Lettonie : de l’ambre à l’Euro


Plus que quelques jours avant que la Lettonie n’adopte l’Euro au 1er Janvier 2014 (cf. http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2013/12/lettonie-leuro-nouveau-est-arrive.html)

Euro letton, en circulation à partir du 1er Janvier 2014

Si la nation lettone est ancienne, la République de Lettonie ne naît qu’en 1918, après une histoire fort agitée, lorsque les provinces russes de Livonie et de Courlande, occupées par l’Allemagne, déclarent leur indépendance. Le lats devient la monnaie de la Lettonie en 1922, mais, auparavant, les monnaies en circulation avaient varié en fonction des occupants.

Si l’échange était la règle au début des âges, l’ambre, utilisé comme bijou mais à qui des vertus divines étaient prêtées en raison de ses capacités à fournir de l’électricité, peut être considéré comme le premier moyen de paiement, au sens de passage d’une économie de troc à une économie de marché, dans la région baltique à partir du néolithique moyen.

Stricto sensu, la plus ancienne monnaie connue est réputée être celle du Royaume de Lydie (actuellement Turquie centrale), au VIIe siècle avant Jésus-Christ. Les premières pièces retrouvées sur le territoire actuel de la Lettonie provenaient de l’Empire romain et dataient du 1er au IVe siècle après Jésus-Christ. L’historien Tacite (58 – 120) assurait qu’à cette époque les marchands romains payaient avec ces pièces leurs achats d’ambre en Prusse orientale et en Courlande.

Au VIIe – IXe siècle, ce sont des dirhams, venus de la Rus’ de Kiev via la Volga et la Daugava, qui montrent l’expansion de la civilisation musulmane.

A partir de l’arrivée des colonisateurs occidentaux, on trouva en circulation les dinars d’argent des divers petits Etats du monde germanique. Les premières pièces frappées en Lettonie furent les Phenings (Pfennig) de l’évêque Albert, fabriqués au château de Mārtiņsala (en Allemand Kircholm) au XIIIe siècle. Chaque ville de la Confédération de Livonie avait le droit de frapper ses propres pièces.

Phening de l'évêque Albert


Avec la chute de la Confédération de Livonie et son annexion par la Pologne-Lituanie en 1561, la ville de Rīga, hostile à cette occupation, obtint du roi de Pologne Sigismond III en 1589 de pouvoir émettre ses propres Ducats et  Graši. Le Duché autonome de Courlande frappait des propres Shillings depuis 1575 et aura sa propre monnaie jusqu’au dernier Duc, Peter von Biron, qui régnera jusqu’en 1795.

Rouble de 1704, à l'effeigie de Pierre le Grand


En 1621, la Suède annexe Riga et la région de Vidzeme, mais n’arrivent pas à simplifier le système monétaire. En 1710, les Russes prennent la place des Suédois. Le système décimal établi par Pierre le Grand s’impose et met fin au chaos en unissant finalement toute la région balte sous une monnaie unique. Le premier billet papier russe apparaît en 1786 et est dénommé asignatsia en référence à l’assignat français.

Avec l’occupation allemande à partir de 1915, puis la guerre d’indépendance, le chaos revient ! Des villes comme Liepāja, Ventspils et Jelgava émettent leur propre monnaie. De même des soviets bolcheviques comme à Cēsis et Rīga. L’armée germano-russe de Bermondt-Avalov a même sa propre monnaie pendant un mois !

Le 22 Janvier 1919, le gouvernement provisoire letton décide d’émettre les premiers billets du trésor, dénommés roubles et kopecks de Lettonie. C’est la naissance d’un système monétaire letton indépendant. Le 3 Août 1922, le Lats devint (enfin) la devise officielle lettone.

Pièce de 5 Lats en argent de 1931

Avec l’occupation soviétique à partir du 17 Juin 1940, le lats fut aboli le 25 Mars 1941 et remplacé par le Rouble.

Ayant proclamé son retour (théorique) à l’indépendance le 4 Mai 1990, le Conseil Supérieur de la Banque de Lettonie décide le 31 Juillet 1990 de restaurer la monnaie nationale. Le 4 Mai 1992 un rouble letton est réintroduit à titre provisoire, le Lats n’étant réintroduit qu’en 1993.

Billet actuel de 10 Lats



mardi 17 décembre 2013

La Lituanie entre Iskander-M et Su-27




Deux informations ont apporté ces jours derniers quelque animation dans les chancelleries baltes et en Pologne.

Samedi dernier, 14 Décembre 2013, le quotidien allemand de la « Boulevardpresse » Bild révélait que la Russie avait installé des missiles Iskander-M dans son district militaire ouest, comprenant l’exclave de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie.

Ce lundi 16 décembre, le porte-parole du Ministère russe de la défense, Igor Knachenkov, a confirmé ce déploiement, sans indiquer toutefois si des batteries avaient été déployées à Kaliningrad, en précisant qu’il ne violait aucun traité ou accord international.

Le système Iskander

Le système Iskander (code OTAN SS-26 Stone) est centré sur un missile balistique tactique de courte portée sur véhicule. Il est conçu pour détruire les armes ennemies, les postes de commandement, les nœuds de communication, les aérodromes, les installations de missiles et toutes autres cibles critiques. L’ogive peut contenir une tête classique, à fragmentation ou à pénétration, ou une tête nucléaire. L’Armée russe est dotée de la version Iskander-M qui aurait une portée de 500 km.

A ce jour, rien ne prouve que des Iskander-M aient été déployés dans l’exclave de Kaliningrad. En 2011, la Russie avait toutefois averti qu’elle pourrait en installer afin de répondre aux « menaces » représentées par le projet de « bouclier antimissile » de l’OTAN en Europe. Lors du sommet de l’OTAN de Lisbonne, en Novembre 2010, il avait été décidé de développer une capacité de défense antimissile afin de protéger les pays européens de l’Alliance Atlantique, contre des vecteurs balistiques à courte ou moyenne portée, avec des intercepteurs SM-3 en mer à partir de 2011, à terre en Roumanie en 2015, et à terre en Pologne en 2018.   

La Russie perçoit ce bouclier défensif comme une menace contre sa propre sécurité, ce qui est déjà spécieux. Mais, en tout état de cause, il n’a pas eu de changement dans le calendrier d’équipement de l’OTAN qui justifie un tel déploiement susceptible de changer l’équilibre des forces dans la région (si tant est que des Iskander soient déployés à Kaliningrad). Le Ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a clairement souligné que c’était une nouvelle alarmante car ces missiles menaceraient les villes baltes et les infrastructures dans la région de la Baltique.

Le rayon d'action d'Iskanders potentiellement installés à Kaliningrad

D’autant que, concomitamment avec ce déploiement, commence a priori l’installation d’un Régiment de chasseurs russes Sukhoï Su-27 (code OTAN Flanker) sur le territoire bélarusse, qui devrait être déployé d’ci 2015 d’après le Ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Le commandant en chef de l’Armée de l’Air russe, le Général Viktor Bondarev, a précisé que base aérienne russe serait installée à Lida, à 30 km de la frontière lituanienne et devrait accueillir des chasseurs multifonctions russes modernisés Su-27 SM3. En attendant, les 4 Su-27 arrivés le 9 Décembre se sont posés à Baranavitchy, à 136 km au sud-est de Minsk.

Su-27 SKM

On peut comprendre qu’avoir sous ses fenêtres des batteries d’Iskander et des escadrilles de Su-27 rende nerveux les responsables lituaniens et polonais……  


  

dimanche 15 décembre 2013

15 Décembre 1840 : Retour des Cendres de l’Empereur Napoléon 1er

Le char funèbre de Naoléon 1er 

A l’issue des Cent Jours et de la défaite de Waterloo (18 Juin 1815), l’Empereur Napoléon 1er, après avoir abdiqué et rejoint Rochefort, se rend volontairement aux Anglais devant l’île d’Aix, le 15 Juillet 1815. Le gouvernement britannique le fait prisonnier et le déporte sur l’île de Sainte-Hélène, au milieu de l’Océan Atlantique, pour qu’il ne puisse plus « nuire au repos du monde ». Atteint de ce qui est sans doute un cancer de l’estomac, il meurt à Longwood House le 5 Mai 1821 à 17H49. 

Napoléon sur son lit de mort

Les demandes du Général comte Henri Gatien Bertrand, qui a accompagné Napoléon jusqu’à ses derniers instants, faites aussi bien au gouvernement britannique qu’au gouvernement de Louis XVIII, de pouvoir ramener la dépouille mortelle de l’Empereur en Europe, essuyèrent des refus catégoriques.

Les choses changèrent grâce à Adolphe Thiers, Président du Conseil de Louis-Philippe 1er, Roi des Français. Imaginant un « coup » politique avec le retour en France de la dépouille mortelle de Napoléon, il rejoint par là Louis-Philippe qui voulait se rattacher à « toutes les gloires de la France », auxquelles il avait d’ailleurs dédié le nouveau musée de l’histoire de France installé au château de Versailles. 
  
Le 10 Mai 1840, François Guizot, Ambassadeur à Londres, fit une demande officielle au gouvernement britannique, qui fut aussitôt agrée. Après que le projet de loi fut discuté à la Chambre des Députés les 25 et 26 Mai 1840, la frégate « Belle Poule », ayant notamment à son bord les Généraux Bertrand et Gourgaud, escortée de la corvette « La Favorite », appareilla de Toulon le 7 Juillet 1840, l’expédition étant commandée par le Prince de Joinville, fils cadet du Roi.

Le Prince de Joinville


Le 8 Octobre, l’expédition arrive devant Sainte-Hélène où elle retrouve le brick « L’Oreste ». Le 15 Octobre 1840 matin, la tombe et les cercueils successifs furent ouverts, et l’Empereur apparut, étonnamment bien conservé, dans son uniforme vert de Colonel des Chasseurs de la Garde. Dans l’après-midi, l’ensemble pesant 1 200 kg fut amené avec précaution sur la « Belle-Poule », alors que la garnison britannique rendait les honneurs.

Les trois navires français appareillèrent le 18 Octobre au matin. Le 30 Novembre 1840, la « Belle Poule »entra dans la rade de Cherbourg, et le cercueil fut successivement transbordé pour rejoindre Le Havre puis Courbevoie, où son débarquement le 14 Décembre est marqué par une stèle commémorative.

Stèle commémorative à Courbevoie

Le lendemain, 15 Décembre 1840, une foule immense, de l’ordre de 800 000 à un million de personnes, malgré un froid de – 10°, accompagnèrent le char funèbre du Pont de Neuilly jusqu’aux Invalides, où le Roi l’attendait. Du 16 au 24 décembre, l’église des Invalides resta ouverte au public. 

Le char funèbre en vue des Invalides

Louis-Philippe et Thiers espéraient retirer un bénéfice politique de ce retour des cendres de Napoléon 1er. Mais il n’en fut rien, car une grande majorité de Français, enthousiasmés et émus, s’estimèrent trahis par un retour rapide et par voie fluviale, le gouvernement craignant des émeutes. En outre, le peu de respect témoigné par la plupart des hommes politiques pendant la cérémonie choqua l’opinion et révéla un fossé entre le peuple et son gouvernement. Déjà …… 

Le transfert définitif du cercueil dans le grand sarcophage de porphyre rouge qu’on lui connaît aujourd’hui, eut lieu le 2 Avril 1861, au cours d’une cérémonie intime présidée par l’Empereur Napoléon III.

Aujourd’hui, Longwood House, la Vallée du tombeau (depuis 1858) et le Pavillon des Briars (depuis 1959) sont propriété française, gérée par le Ministère des Affaires Etrangères, rattachée administrativement au Consulat de France au Cap, au milieu du territoire d’outre-mer britannique de l’île de Sainte-Hélène. http://www.domfrance.helanta.sh/  

Aujourd'hui, le drapeau français flotte sur Longwood House, dernière demeure de l'Empereur de son vivant

jeudi 12 décembre 2013

12 Décembre 1586 : mort de Ștefan Bathory


Stefan Bathory

Le premier problème quand on veut parler de Ștefan Bathory, qui fut Roi de Pologne / Grand-duc de Lituanie de 1576 à 1586, est de savoir comment orthographier son nom. J’ai choisi la version roumaine, dans la mesure où il est né, le 27 Septembre 1533, à Șimleu Silvaniei, en Transylvanie, aujourd’hui en Roumanie. Mais j’aurais pu tout aussi bien choisir la version hongroise, Báthory István, dans la mesure où son lieu de naissance s’appelait alors Szilágysomlyó, en Hongrie.

A la mort du précédent Prince, Jean II de Hongrie, Ștefan Bathory est élu, le 25 Mai 1571, Prince (il est le premier à abandonner le titre de Voïvode) d’une Transylvanie qui paye tribut au Sultan ottoman.

En 1572, le trône de Pologne – Lituanie devint vacant à la mort, sans postérité, du Roi Sigismond II Auguste (en Lituanien : Žygimantas Augustas). La Diète (Sejm) reçut le pouvoir d’élire un nouveau Roi et choisit Henri de Valois le 9 Mai 1573. Couronné le 21 Février 1574 à Cracovie, Henri de Valois s’en échappa dès le 18 Juin 1574, sans rien dire aux Polonais, ayant appris le décès sans postérité de son frère le Roi de France Charles IX.  

Après un interrègne de près d’un an et demi, et une situation quelque peu confuse, qui vit même l’Empereur Maximilien II du Saint Empire Romain Germanique brièvement élu. C’est finalement Anne Jagellon (Anna Jagiellonka en Polonais), sœur du défunt Roi, qui est élue Anna Dei Gratia Infans Regni Poloniae à  condition d’épouser Ștefan Bathory !
Anna Jagellon

Le mariage eut lieu le 1er Mai 1576 et, le même jour, le couple devient cosouverains de Pologne – Lituanie. 


Au départ, les Lituaniens furent opposés à cette élection, mais c’était apparemment pour mieux faire passer leurs exigences. C’est ainsi que Ștefan Bathory accepta que les sessions de la Diète se passent alternativement en Lituanie et en Pologne, et que les plus hauts postes de l’administration lituanienne soit réservés à des Lituaniens. Puis il dut mettre le siège à Danzig qui refusait de reconnaître son élection.

Ce fut surtout la guerre contre la Russie d’Ivan le Terrible, au cours de la Guerre de Livonie, que Ștefan Bathory conclut brillamment par la Trêve de Jam Zapolski (15 Janvier 1582) par laquelle la Russie perdit la Livonie et la région de Polock. 

Il pensa à faire de la Pologne – Lituanie un royaume héréditaire, mais il meurt le 12 Décembre 1586 à Grodno, alors au Grand-duché de Lituanie, aujourd’hui Hrodna au Bélarus. Certain disent que la cause de sa mort fut une rupture d’anévrisme, d’autres d’une défaillance rénale chronique. Il fut enterré dans la crypte de la cathédrale du Wawel à Cracovie qui porte son nom et où il est le seul, alors que son épouse, Anna Jagellon, décédée en 1596, est dans la crypte Sigismond.



On soulignera qu’au cours de son règne, le 1er Avril 1579, le Roi Stefan Báthory publia une charte accordant au Collège de Vilnius les droits d’une Université. Ainsi naissait l’ « Academia et Universitas Vilnensis Societatis Jesu ».  Le 30 Octobre de la même année, le Pape Grégoire XIII ratifiait cette décision par une bulle pontificale. L’Université de Vilnius devenait ainsi l’établissement d’enseignement supérieur le plus à l’est, rôle qui avait été tenu jusque là par l’Université de Cracovie (Tartu, en Livonie, ne sera fondée qu’en 1632 et la première université russe en 1755).




mercredi 11 décembre 2013

Lettonie : l’Euro nouveau est arrivé !


Ce 1er Janvier 2014, la Lettonie sera le 18ème Etat européen à rejoindre la zone Euro. Le taux de conversion est de 0,702804 Lats pour 1 € (Rappelons pour la dernière fois que la monnaie actuelle de la Lettonie est le Lats, et non pas le Lat comme vu sur de nombreux sites, le « s » n’étant pas la marque du pluriel).

Depuis hier 10 Décembre 2013, on peut acquérir en Lettonie (dans les agences des banques commerciales et dans 302 bureaux de poste) un kit de démarrage (Sākumkomplekts) composé de 45 pièces frappées de la face nationale lettone, pour un coût de 10 Lats, soit 14,23 € (prix coûtant).





Ces kits sont composés de 2 pièces de 2 €, 4 pièces d’1 €, 7 pièces de 50 cents, 8 pièces de 20 cents, 7 pièces de 10 cents, 5 pièces de 5 cents, 6 pièces de 2 cents et 6 pièces de 1 cent. Il y a eu 800 000 kits mis en circulation en Lettonie, et chaque personne a le droit d’acheter un maximum de 5 kits. Il est rappelé que les achats en Euro ne pourront être effectués qu’à partir du 1er Janvier 2014.

Les pièces sont frappées en Allemagne, par la Monnaie du Baden-Württemberg (Staatliche Münzen Baden-Württemberg), qui a également réalisé les kits.

On nous dit à l’envi, en France, que les Lettons sont opposés à l’Euro. En tout état de cause, ce n’est pas un choix optionnel ! Et ça contraste avec la ruée constatée hier vers les points de vente. Par exemple, le bureau de poste de Mārupe, près de l’aéroport de Riga, avait déjà épuisé son stock dans la matinée. Les Lettons étant des gens pragmatiques, ils ne perdront certainement pas leur temps à râler et ils s’adapteront. Le double étiquetage est d’ailleurs en place ans les magasins depuis le mois d’Octobre.




Un effort de pédagogie sera toutefois nécessaire. J’ai pu en effet assister (à défaut de vraiment comprendre) en Septembre dernier, à Daugavpils, à une conversation en Russe entre mon ami Letton Viktor (qui, lui, a tout compris depuis longtemps) et un quidam qui pensait que, payer 14,23 € un objet de 10 Lats, c’était de facto une augmentation de 50 % du prix de l’objet et qui ignorait qu’on pourra utiliser en Lettonie les pièces d’Euros à face nationale non lettone ……