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dimanche 30 mars 2014

27 Mars 1854 : la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à la Russie


On a beau dire que l’histoire ne se répète pas, il est parfois des coïncidences troublantes. 

Il y a 160 ans, le 27 Mars 1854, la France et la Grande-Bretagne (rejointes ultérieurement par le Royaume de Piémont-Sardaigne) déclaraient la guerre à la Russie en raison de l’expansionnisme russe. Cette déclaration de guerre allait se traduire, le 14 Septembre 1854 par un débarquement franco-anglais à Eupatoria, à une soixantaine de kilomètres au nord de Sébastopol. Ainsi commençait la Guerre de Crimée.

Mais en fait, à l’origine de cette guerre, il y a une querelle surréaliste survenue à …… Bethléem en Palestine ottomane ! Les moines latins qui partagent la garde de la basilique de la Nativité avec les moines grecs orthodoxes soupçonnent ceux-ci d’avoir fait disparaître une étoile décorative !! il s’ensuit un affrontement entre communautés qui fait 40 morts le Vendredi Saint, 10 Avril 1846.

Les alliés : le Sultan Abdülmecit 1er, la Reine Victoria, l'Empereur Napoléon III.

La tension semble retomber grâce aux concessions de la France, mais le Tsar Nicolas 1er (règne de 1825 à 1855) voudrait en profiter pour imposer sa domination sur l’empire ottoman, l’ « homme malade de l’Europe ». Les Russes voudraient assurer le protectorat des peuples slaves et orthodoxes des Balkans et s’emparer des détroits (Bosphore et Dardanelles) pour obtenir un débouché sur la Méditerranée. 
   
Cette vision s’oppose à celle de la Grande-Bretagne de la Reine Victoria (règne de 1837 à 1901) qui veut protéger la route des Indes par le Proche-Orient.

En 1853, prétextant que le Sultan Abdülmecit 1er (règne de 1839 à 1861) à donné la préférence aux moines latins, protégés par la France, dans l’affaire des Lieux Saints, la Russie adresse un ultimatum à l’Empire ottoman, exigeant qu’il accepte le protectorat russe. Le 1er Juillet 1853, la Russie occupe les principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, vassales de l’Empire ottoman. Le Sultan, suzerain des principautés, déclare alors la guerre à la Russie le 4 octobre 1853.  


Le Royaume-Uni, qui a poussé le gouvernement ottoman à la résistance ne peut rester les bras croisés devant une agression dont le but est d’assurer à la flotte russe la clé de la Méditerranée orientale. Il réussit à entraîner la France dans l’aventure. Pour l’Empereur Napoléon III, c’est une opportunité de briser l’isolement politique en se montrant l’allié fidèle des Anglais. C’est la première fois depuis 700 ans et le couronnement d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri II Platagenêt que les deux nations vont combattre ensemble !
Le 12 Mars 1854, un traité d’alliance est signé entre le Royaume-Uni, la France et l’Empire ottoman. Le 27 Mars 1854, la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à la Russie.

Français et Anglais débarquent le 14 Septembre 1854 à Eupatoria. Le 20 septembre 1854 a lieu la bataille de l’Alma et le 26 Septembre 1854 commence le siège de Sébastopol. La chute de Sébastopol, marquée par la prise de la tour de Malakoff par le Maréchal Mac Mahon le 7 Septembre 1855.

Le siège de Sébastopol



Un armistice sera signé le 28 Février 1856 et le Traité de Paris mettra fin à la guerre le 30 Mars 1856. Cette guerre aura fait dans les rangs français 95 000 morts, dont « seulement » 10 000 au combat, sur un total de 400 000.  

La prise de Malakoff 

samedi 29 mars 2014

Demain c'est le changement ......d’heure



Deux fois par an, vous ne pouvez pas échapper à la polémique concernant le passage à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver. Les vaches vont donner moins de lait parce qu’elles sont « profondément perturbées », les enfants vont moins dormir, l’environnement et la sécurité routière sont en danger (cf. rapport du sénat de 1997), etc, etc…… Mais ce n’est pas l’objet de ce post.

Ce post a pour objet de vous rappeler que, cette nuit, à 2H il sera 3H ! Ca vous évitera de trouver votre bureau de vote fermé quand vous rentrerez de week-end. 

C’est pourtant simple : AVril = AVancer – octobRE = REculer (le premier qui me dit qu’on est en mars, il s’en prend une ……)

Si vous voulez que ce changement d’heure se passe sans douleur, faites comme moi, comme lorsque je prends l’avion pour aller dans les Pays baltes. Ce soir, avant de vous coucher, vous mettez vos montres et pendules à l’heure d’été, et on n’en parle plus (normalement, votre ordinateur va se mettre tout seul à l’heure).


Les dates de changement d’heure sont harmonisées dans toute l’Union Européenne depuis 1998. Mais, comme tout le monde passe en même temps, dans les Etats baltes c’est à 3H qu’il sera 4H. A noter que le Bélarus et la Russie (depuis 2011) ne changent plus d’heure. L’Ukraine a abrogé le changement d’heure le 20 septembre 2011 et l’a rétabli le 18 octobre 2011 ……   









jeudi 27 mars 2014

25 – 29 Mars 1949 : déportation de près de100 000 Baltes par les soviétiques


(Cet article est une mise à jour d’un article déjà paru le 27 Mars 2013)

Tous les territoires qui furent « attribués » à l’URSS par le Pacte Molotov – Ribbentrop du 23 Août 1939 subirent, dès leur occupation, des déportations et des liquidations soviétiques, puis nazies et de nouveau soviétique. Ce fut le cas dans l’est de la Pologne dès Septembre 1939, dans les Etats Baltes et en Bessarabie dès Juillet 1940. Eu égard à sa population, c’est la Lettonie qui en a le plus souffert. On rappellera que, depuis 1918, les trois Etats baltes étaient des Etats souverains, membre de la Société des Nations, à l’indépendance reconnue internationalement, y compris par la Russie soviétique.

En Lettonie, la première vague de déportations eut lieu les 13 et 14 Juin 1941, pendant la première occupation soviétique. 14 194 personnes (selon des sources lettones) ont été déportées, principalement vers la région de Krasnojarsk. Parmi eux, on comptait 1 614 enfants de moins de 7 ans (11,3 %) et 2137 jeunes de moins de 16 ans (15 %).

Après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne nazie le 22 Juin 1941, 60 000 des 66 000 Juifs restant sur le territoire letton (5 000 faisaient partie des déportés de Juin 1941) furent exécutés.

Au cours de l’avance des soviétiques, Riga fut réoccupée le 13 Octobre 1944. 100 000 Lettons furent déportés entre 1946 et 1953, auquel on ajoutera les 25 000 victimes de la guerre des partisans contre l’occupant soviétique.

Lieux de déportation en Sibérie


La déportation la plus importante eut lieu entre les 25 et 29 Mars 1949 et toucha principalement les paysans (les « koulaks ») car elle entrait dans le cadre de la collectivisation forcée de l’agriculture. Sur 49 826 déportés, 3 369 avaient moins de 7 ans (6,7 %), 7 621 moins de 16 ans (15,3 %).

Le signataire et responsable principal des déportations entre 1949 et 1953 fut le Général-major Noviks Alfons, Ministre de la sécurité d’Etat de la RSS de Lettonie. Arrêté en 1994, il fut reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité, et condamné à la prison à perpétuité par un tribunal letton le 13 Décembre 1995. Les déportations de 1949 valurent à leurs auteurs 75 médailles du drapeau rouge, décoration militaire attribuée pour fait d’arme sur le champ de bataille …… Nous n’avons décidemment pas les mêmes valeurs !

Commémoration des déportations à Riga

En Estonie, 20 722 personnes (7 500 familles), soit 2,5% de la population, furent déportées. Comme le souligne Guillaume sur son blog (http://www.estonie-tallinn.com/2013/03/operation-priboi-deportations-de-masse.html), rapportez ce pourcentage à la population française  cela représenterait plus de 1 500 000 personnes ! Vous vous rendez donc compte aisément du crime !

Commémoration à Tallinn

En Lituanie, ce sont environ 25 000 personnes qui ont été déportées. Au total, ce sont donc environ 95 000 Baltes qui ont été déportés en Sibérie en quatre jours !

Si l’on ajoute à ces déportations les diverses exactions perpétrées pendant toute la période d’occupation (les OMON tuaient encore à Medininkai le 31 Juillet 1991), on comprend que les Baltes soient inquiets de toute velléité de puissance du voisin russe, comme c’est le cas actuellement.





mercredi 26 mars 2014

Après la Crimée : à qui le tour ?

Soldat ukrainien s'opposant à mains nues aux forces spéciales russes

N’en déplaise à certains « idiots utiles » (expression apocryphe attribuée à Lénine), en Crimée, il s’est bien agi d'une agression contre un Etat souverain dont la Russie a violé la souveraineté et l'intégrité territoriale, via des troupes venant du nord-Caucase (et non des milices locales qui auraient acheté leurs équipements au supermarché, comme a voulu nous le faire croire M. Poutine !!). La Russie a ainsi agi en violation des accords qu'elle avait signés avec l'Ukraine en 1994 et en 1997.

Depuis 1991, c'est la deuxième fois, après la Géorgie en 2008, que la Russie a recours à la force dans l'espace postsoviétique, mais la première qu'elle annexe un territoire (l'Abkhazie et l'Ossétie du sud ne sont que des Etats fantoches totalement dépendants de Moscou, mais ils n'ont pas été formellement annexés).

Mais la Russie ne s’arrêtera pas là. Alexandre Douguine, théoricien de l’Union eurasiatique et membre du Conseil consultatif du Président de la Douma (Parlement russe), passant pour un mentor de Poutine, l’a déclaré le 11 Avril 2013 sur tv.russia : « Nous devons conquérir l’Europe et l’annexer {…} L’Europe sera défendue par la Russie comme la Grèce était protégée par Rome {…} Nous pouvons déjà compter sur une cinquième colonne européenne {…} Annexer l’Europe c’est un grand dessein digne de la Russie {…} Nous n’avons pas besoin de faire la guerre pour cela. Le soft power suffira {…} trouver une cinquième colonne, propulser au pouvoir les gens que nous contrôlons, acheter avec l’argent de Gazprom des spécialiste de la réclame …… ». Tout comme jadis Hitler, Poutine dit (fait dire) ce qu’il va faire, mais personne ne le croit !

Dans ce contexte, beaucoup, notamment à l’est de l’Europe, se demandent quel va être le prochain territoire à tomber dans l’escarcelle du maître du Kremlin, après, l’Ossétie du sud, l’Abkhazie et la Crimée.

Lorsque l’on consulte la carte actuelle montrant la concentration des troupes russes dans le sud de la Russie, on constate on concentration aux frontières est de l’Ukraine. Des troupes prêtes à intervenir en Ukraine du sud et de l’est, réputées russophones. 



Mais tout le monde pense surtout en premier lieu à la Transnistrie, frange est de la Moldavie « au-delà du Dniestr ». Le président du « Parlement » de Transnistrie, Mikhail Burla, a d’ailleurs demandé à son homologue russe de faire adopter une loi permettant à la Transnistrie d’adhérer à la Fédération de Russie sur le modèle de ce qui vient d’être fait en Crimée. Mais une intervention russe en Transnistrie impliquerait également de traverser une partie du territoire ukrainien.



Si toutefois l’on se base sur la densité des habitants de langue maternelle russe (terme que je préfère à celui de russophone qui signifie littéralement « qui parle Russe »), l’Estonie et la Lettonie sont en bonne place des territoires à « défendre » par la Russie. Certes, ils sont membres de l’UE et surtout de l’OTAN. Or, le « fameux » article 5 du Traité de l’Atlantique nord précise que «Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles, survenant en Europe ou en Amérique du Nord, sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties » et qu’il permet l’emploi pour défendre le pays attaqué.



 J’étais la semaine dernière en Lituanie et en Lettonie. C’est en Lituanie, elle aussi membre de l’UE et de l’OTAN, qui n’a qu’une minorité « russophone » de l’ordre de 5 %, que j’ai senti le plus d’inquiétudes concernant une potentielle intervention russe. Il faut dire que l’exclave russe de Kaliningrad, coincée entre Pologne et Lituanie, est un oblast hautement militarisé où une poignée de russophones vient de demander les mêmes dispostions que pour la Crimée. Mais mes interlocuteurs pensaient tous que, en cas d’agression, l’OTAN n’interviendrait pas pour les défendre.




L’occupation puis l’annexion de la Crimée par la Russie a donc bel et bien jeté la perturbation dans tout l’est de l’Europe. Mais il n’est pas sûr que ce soit bénéfique pour la Russie, on le voit déjà sur le plan économique.   

mardi 25 mars 2014

Retour en surface

Avec Madame Maryse Berniau, Ambassadeur de France à Vilnius

Voilà un mois que je n’ai rien posté sur ce blog. Je n’étais pas en plongée avec un sous-marin nucléaire, ni en stage de méditation transcendantale au Tibet. Même si ça peut faire sourire lorsque ça concerne un retraité, c’est simplement parce que j’avais un surcharge de travail.

Tout d’abord, évacuons le sujet « Elections municipales » puisque ce n’est pas l’objet de ce blog. La liste sur laquelle j’étais en position éligible n’a pas été élue. Vous en tirez même vous-même la conclusion : ma carrière de conseiller municipal s’est donc brutalement interrompue avant même que d’avoir commencé !

Il y a eu bien sûr les événements de Crimée, qui ont eu pour moi deux conséquences : un surcroît de travail pour la revue de presse France – Lituanie qui est passée d’un numéro hebdomadaire à quasiment un numéro quotidien. Mais aussi l’annulation du voyage que j’avais organisé pour ma promotion de Saint-Cyr à Odessa et en Crimée, d’où procédure réglementaire de remboursement. 

Il y a surtout eu le voyage en Lituanie et en Lettonie que j’ai effectué du 10 au 17 Mars inclus. Avec plusieurs activités majeures :

      # Une conférence à l’Ecole Française de Vilnius sur Napoléon et la Lituanie en 1812, au profit des élèves de 4e et 3e de M. Yvan Leclere.



      # Une conférence à l’Institut Français de Vilnius sur le Général comte Liudvikas Mykolas Pacas, en présence de Madame Maryse Berniau, Ambassadeur de France en Lituanie.

      # Une conférence à ce qui est désormais le Centre culturel français de la Faculté des Sciences Sociales et Humaines de la Kauno Technologijos Universitetas (ouf !) sur l’occupation polonaise de la « Lituanie centrale » (1920 – 1922).



Comme ce n’était sans doute pas suffisant, j’ai été contacté dès mon retour par une société de production, « Chasseur d’étoiles », qui prépare un documentaire sur Riga et la Lettonie pour l’émission de télévision bien connue, « Thalassa ». Mais vous savez que je m’ennuierai si je n’étais pas surchargé ……

Prochaine conférence (sauf surprise) le 17 Mai à Brienne-le-Château sur le Général Pacas, dans le cadre des rencontres napoléoniennes.