Conformément au chapitre III de la Constitution lettone, le Président de la République est élu à la majorité absolue, soit au minimum 51 voix, des 100 membres de la Saeima, le Parlement monocaméral letton. Il ne peut pas accomplir plus de deux mandats (de 4 ans) consécutivement. Le Président actuel, Valdis Zatlers (ci-dessous), étant entré en fonction le 7 Juillet 2007 après avoir été élu le 31 Mai, le problème de son éventuel remplacement commence à agiter le monde politique letton.
Et si le monde politique letton est agité, c’est qu’apparemment aucun des partis politiques n’a proposé la candidature du Président sortant pour un second mandat ! Le parti Zaļo un zemnieku savienība (Union des Verts et des Fermiers) a d’ailleurs souligné que M. Zatlers lui-même n’a pas montré un grand enthousiasme à garder le poste. 47 % se déclarent satisfaits de l’action du Président actuel, contre 41 % ne sont pas satisfaits.
Même le parti leader de la coalition au pouvoir, Vienotība (Unité), déclare off the record que Valdis Zatlers n’avait pas été un si bon Président que ça……
Mais alors qui ?
Parmi les candidats possibles, on cite le contrôleur général de l’Etat Inguna Sudraba (ci-dessous), le Commissaire européen Andris Piebalgs, l’ancien Ministre des Affaires Etrangeres Aivis Ronis, le juge à la Cour européenne de justice Egils Levits, l’Ambassadeur de Lettonie auprès de l’OTAN Māris Riekstins, et l’ancien Président de la Saeima Gundars Daudze. La plupart, sauf Sudabra et Daudze, ont déjà fait savoir qu’ils n’étaient pas candidats. Vienotiba serait en train d’envisager un retour de Vaira Vīķe Freiberga.
Le problème de l’élection présidentielle est double. Tout d’abord, le Président n’est pas élu au suffrage universel, mais par le Parlement. Un très récent sondage a montré que 77 % des Lettons voudraient élire eux-mêmes leur Président.
Par ailleurs, le Parlement de 100 sièges étant élu à la proportionnelle intégrale, il est morcelé entre plusieurs partis regroupés en coalitions à géométrie variable. L’élection du Président de la République est donc le résultat de compromis. C’est ainsi que Valdis Zatlers a été élu en 2007 au plus petit dénominateur commun. Selon un sondage réalisé avant l'élection, les Lettons soutenaient la candidature de Zatlers à 28 % alors que celle du candidat de centre gauche Aivars Endzinš était soutenue par 54 % de la population. Il faut dire que Zatlers, directeur de l'hôpital national de traumatologie et d'orthopédie de Riga, n’avait aucune expérience politique et qu'il avait admis, lors de la brève campagne électorale, avoir reçu des enveloppes contenant de l'argent données par plusieurs de ses patients.
Bien présomptueux donc, celui qui pariera sur le nom du prochain Président. Moi j’ai choisi, mais ……
(Ci-dessous, le drapeau du Président de la République lettone)
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Il y a 11 heures
Les trois présidents de la période actuelle d'indépendance ont été le résultat de compromis au plus petit commun dénominateur : même si la fonction présidentielle est essentiellement honorifique, aucun des groupes parlementaires ne veut offrir à un autre groupe ce "bonus". VVF avait été un heureux accident (d'aucuns auquel je n'adhère pas ont même considéré qu'elle fut un malheureux accident) et, même si certains partis voudraient la voir revenir, elle a été tellement efficace durant ses deux mandats et dispose d'une telle personnalité qu'il y a peu de chance que la Saeima la ré-élise. Encore faudrait-il aussi qu'elle le veuille bien : depuis la fin de sa présidence, elle préfère rester chez elle et n'accepte que très rarement des invitations à l'extérieur. N'oublions pas non plus que certains partis se feront un plaisir de rappeler les "biens mal acquis" de son époux à Jurmala - peut-être bien justement les partis qui l'avaient aidé à les acquérir.
RépondreSupprimerPied de nez: le Président Valdis Zatlers a annoncé ce 16 Mars qu'il serait candidat à sa propre succession !
RépondreSupprimerhttp://bnn-news.com/2011/03/16/social/zatlers-ready-run-presidential-elections/
Ceci dit, les tractations des partis évoquées ci-dessus restent d'actualité. Je pense qu'à courte échéance la Lettonie ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur l'élection du Président au suffrage universel.