“Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre” (Titre original : Between Shades of Gray) est le premier roman de Rūta Šepetys (éditions Gallimard). Mais c’est un roman basé sur des faits réels.
Car l’auteur, née à Detroit et résidant actuellement à Nashville, est américaine de descendance lituanienne, son père étant venu se refugier aux Etats-Unis pour fuir l’occupation soviétique. Le déclencheur du roman fut, à l’occasion d’une visite dans sa famille en Lituanie, lorsqu’on lui dit qu’il n’y avait pas de photos de ses parents et de ses grands-parents, car il ne fallait pas que l’on sache qu’ils étaient de la même famille que ces « criminels » suivant la terminologie soviétique. Leur crime ? Ils étaient Lituaniens.
A travers le personnage de Lina, quinze ans, on découvre la terreur et la maltraitance infligées aux peuples baltes, mais aussi leur courage et leur merveilleuse réponse résumée par le titre du roman. Ce qu' « ils » n'ont pas pu leur prendre, c'est l'amour, l'humour, la soif de liberté, le Beau, en un mot, l'âme. Si les protagonistes du roman sont inventés, les faits sont réels et issus des longues interviews que l'auteur a menées auprès d'anciens déportés, d'historiens et de psychologues.
Ruta Sepetys (à droite) avec Christine Baker, directrice éditoriale de Gallimard Jeunesse |
Ce roman est poignant, émotionnel, et on le lit d’une traite. Après l’avoir lu, on se demande comment il est encore possible que certains dénient qu’il y ait eu occupation des Etats baltes. Le livre m’avait été recommandé par Rasa Balčikonytė, Attachée culturelle à l’Ambassade de Lituanie à Paris. Depuis, il a été élu meilleur roman jeunesse de l'année 2011, distinction venant après de nombreuses autres à l’étranger, car il a déjà été traduit en 27 langues. Autant j’ai été déçu par « Purge » dont on a fait grand cas (je n’ai personnellement pas réussi à le terminer), autant j’ai été enthousiasmé par “Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre”. A vous de juger.
Ci-dessous, une interview de Rūta Šepetys, en anglais sous-titrée en français, réalisée lors du passage de l’auteur en Septembre 2011 à Paris.
C'est un roman que j'ai trouvé absolument magnifique moi aussi : http://siletaitencoreunefois.hautetfort.com/archive/2012/03/03/ce-qu-ils-n-ont-pas-pu-nous-prendre-r-sepetys.html
RépondreSupprimerJ'ai un ami, pourtant très sensible à cette période,qui a trouvé qu'il était mal écrit. Ce n'est pas mon opinion. Mais, heureusement, chacun peut garder son libre arbitre, sinon nous serions dans une Etat totalitaire. Par exemple, je n'ai personnellement pas aimé "Purge", que je n'ai d'ailleurs pas réussi à terminer.
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