Mykolas Kleopas Oginskis |
En 2015, la Lituanie
célèbre les 250 ans de la naissance de Mykolas Kleopas Oginskis (1765 – 1833)
en faisant de ce diplomate, homme politique et compositeur de la République des
Deux Nations polono-lituanienne le symbole culturel de l’année.
Son père était le Duc
lituanien Andrius Ignotas Oginskis (1739 – 1787), Grand-chancelier de Lituanie
et Palatin de Trakai, mais Mykolas Kleopas est né le 25 septembre 1765 près de
Varsovie. Très jeune, il montra son intelligence, mais aussi des dispositions
pour la musique détectées par son premier professeur, le pédagogue français
Jean Rolay. Plus tard il étudia le piano avec le maître musicien Jozef
Kozlovskis et le violon avec Giovanni Battista Viotti.
Mais celui qui a exercé la
plus grande influence sur lui fut son cousin Mykolas Kazimieras Oginskis (1730
– 1800), Palatin de Vilnius de 1764 à 1768, Grand Hetman du Grand-duché de
Lituanie de 1768 à 1793, poète, peintre, musicien et éditeur de livres. On
retrouvera d’ailleurs cette dualité entre l’artiste et l’homme politique chez
Mykolas Kleopas Oginskis.
La carrière politique et
diplomatique de Mykolas Kleopas a commencé en 1786, à l’âge de 21 ans, et il a
participé à la Diète (Seimas) de quatre ans, de 1788 à 1792. Très jeune, il
exprime son amour de la patrie et de l’autonomie de la Lituanie. Ce sont les
raisons pour lesquelles il est nommé, après le deuxième partage de la Pologne –
Lituanie en 1793, trésorier du Grand-duché de Lituanie.
En 1794, Mykolas Kleopas
Oginskis rejoint l’insurrection de Tadeusz Kosciuszko et est élu membre du
Conseil suprême de la Nation lituanienne. Il organise sur ses propres fonds une
division de cavalerie et participe à plusieurs batailles. Avec l’échec de la
rébellion et le troisième et ultime partage de la Pologne – Lituanie en 1795,
il doit s’exiler à l’étranger, et on pense que c’est à cette époque (1794)
qu’il écrit sa fameuse polonaise „Atsisveikinimas
su tėvyne“ (Adieu à la Patrie). Il écrit même à Napoléon pour demander son
aide, mais celui-ci, bien que considérant que
- notamment – la Russie avait annexé illégalement la Pologne et la
Lituanie, estima que c’était aux Polonais et aux Lituaniens de prendre
eux-mêmes les armes pour retrouver leur indépendance.
En 1802, le Tsar Alexandre
1er l’autorise à revenir en Lituanie et il réside principalement à
Rietavas en Žemaitija où il se consacre à la musique et à l’écriture. De 1803 à
1806, il devient membre du conseil scientifique de l’Université de Vilnius. En
1810 il devient membre du conseil secret du Tsar et il essaye de promouvoir
l’idée d’un Grand-duché de Lituanie autonome au sein de l’empire russe. Après
le Congrès de Vienne (1815) MK Oginskis perd l’espoir de voir la restauration
de l’Etat lituanien.
En 1817, il publie deux
recueils de romances et de polonaises. Mais il décide d’émigrer en Italie en
1822 – 1823 et résidera à Florence jusqu’à sa mort, le 15 octobre 1833.
Château de Rietavas au XIXe siècle |
Beaucoup d’idées de Mykolas
Kleopas Oginskis ont été mises en œuvre après sa mort par son fils Irenėjus et
son petit-fils Bogdanas, à partir du manoir familial de Rietavas. Le servage
est aboli sur ses terres en 1835, la première école d’agriculture de Lituanie y
est créée en 1859, une école de musique ouvre en 1872 et la première ligne
téléphonique de Lituanie fonctionne en 1892 entre Plungė et Kretinga.
Un autre membre de la
(grande) famille Oginskis a eu des liens étroits avec la France. En effet, un
neveu de « notre » Mykolas Kleopas, Gabrielius Juozapas Oginskis
(1784 – 1842) a été nommé chef de la Garde d’Honneur de Vilnius en juin 1812
avant de devenir membre de l’Etat-major de Napoléon 1er. D’autres
sont décédés en France. Mais c’est une autre histoire ……
Une histoire de la famille
Oginskis que je risque de raconter en 2016 à Plungė dont le château actuel a
été acheté en 1873 par Mykolas Mikalojus Severinas Markas Oginskis (1849 - 1902), petit-fils de Mykolas Kleopas, frère de
Bogdanas. Lequel en fera jusqu’à sa mort une école de musique où étudiera un
certain Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, le plus grand musicien lituanien.
Armoiries de la famille Oginskis |
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