Tout d’abord, on voudra bien se rappeler que Pâques est avant tout une
fête religieuse chrétienne commémorant la Résurrection
de Jésus-Christ le troisième jour après Sa Crucifixion. Ce jour, qui marque
la fin du Carême, est le jour le plus saint du calendrier chrétien, avant même
Noël.
Au IVe siècle, l’Eglise avait instauré l’interdiction de manger des œufs
pendant le Carême. Mais les poules s’obstinant à pondre, leurs œufs étaient
décorés et offerts à Pâques. De là date dans les pays chrétiens la tradition de
s’offrir des œufs le jour de Pâques. Les poules et autres lapins en chocolat
sont des pratiques mercantiles venues bien plus tard.
En
Lituanie, où le paganisme n’est jamais bien loin (la conversion officielle de
l’Etat lituanien ne date que de 1386), il semblerait que la tradition de
peindre des œufs, appelée « margučiai »
soit plus vieille que la chrétienté. Les archéologues ont au moins trouvé des
œufs en os et en argile, datant du XIIIe siècle, au pied de la colline de
Gediminas à Vilnius. Et les œufs de Pâques sont mentionnés dans la dédicace du
livre de Martynas Mažvydas « Hymnes de Saint Ambroise » datant de
1549.
Car
les margučiai sont censés détenir des pouvoirs
magiques. Par exemple, lorsque les animaux étaient conduits aux pâturages pour
la première fois du printemps, la femme du fermier plaçait un œuf dans le
premier sillon labouré pour assurer une bonne récolte.
La
peinture des margučiai avait
lieu en principe en famille le samedi avant Pâques. Ils étaient décorés par
gravure soit avec un outil pointu, soit par l'application de cire avec la
pointe d’un bâton ou d’une épingle. La peinture des décorations en cire
terminée, l'œuf était plongé dans un colorant noir, marron, rouge ou vert.
Jusqu'au début du XXe siècle des matériaux naturels de teinture ont été
utilisés, tels que pelures d'oignon, feuilles de bouleau et de chêne, foin, ou
écorce d'aulne. Même si le motif le plus fréquent était celui du soleil, les
combinaisons étaient si variées qu’il était impossible de trouver deux œufs de
Pâques identiques. Chaque village avait son meilleur décorateur.
Le soir et la nuit
de Pâques, les jeunes gens célibataires déambulaient à travers les villages en
jouant de la musique. Ils s’arrêtaient dans chaque famille pour lui souhaiter
une bonne année, une bonne récolte et une bonne santé. Là où il y avait une
jeune fille à marier, ils entonnaient un chant spécial et ils étaient le plus
souvent remerciés avec des œufs colorés.
Le jour de Pâques
était le premier jour où l’on pouvait manger « gras » après le
Carême. Aussi le repas était plutôt roboratif : agneau rôti au centre de
la table, mais aussi gibier, porc rôti, jambon, saucisses, fromage,
pâtisseries. La boisson traditionnelle était du kvass (boisson fermentée à base de pain) ou de l’eau de bouleau.
Les gens se
rassemblaient pour danser et chanter, mais aussi pour jouer à un jeu encore en
vigueur de nos jours : voir quel œuf était le plus résistant. On tapait
les pointes des œufs les unes contre les autres et forcément l’une des deux
cassait. On pouvait également (et on peut toujours) utiliser une rigole en bois
dans laquelle chacun faisait rouler son œuf et, lorsque les œufs
s’entrechoquaient, le plus faible cassait !
LINKSMŲ ŠV. VELYKŲ ! IR DAUG STIPRIŲ MARGUČIŲ !
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