Le 2 juin 2011, le député Andris
Bērziņš était élu par la Saeima (Parlement letton) Président de la
République de Lettonie, au deuxième tour de scrutin (53 voix contre 41), face
au Président sortant Valdis Zatlers. C’est un euphémisme de dire qu’il était
peu connu. Certains médias étrangers ont même publié la photo d’un homonyme qui
avait été Premier Ministre de 2000 à 2002 !
Andris Bērziņš avait
manifestement bénéficié de la décision de Valdis Zatlers, prise cinq
jours avant le scrutin présidentiel, de dissoudre le Parlement. Celui-ci s’était
rendu coupable, à ses yeux, d’avoir refusé de lever l’immunité parlementaire du
député et vice-Maire de Riga, Ainars Slesers, soupçonné de versement et de
réception de pots-de-vin, de blanchiment d’argent, de fausses déclarations et d’abus
de pouvoir, rien que ça ! Le vote négatif des parlementaires avait empêché
le parquet d’effectuer des perquisitions au domicile du député. L’annonce de la
dissolution du Parlement par Zatlers avait sans doute (car le vote est à
bulletins secrets) privé celui-ci de quelques voix qui ont fait la différence.
L'ancien Président Valdis Zatlers |
Andris Bērziņš est né en 1944. Il a fait une carrière principalement dans le secteur
bancaire (Latvijas Unibankas) et à Latvenergo AS, la société nationale d’énergie. En Octobre 2010, il avait
été élu député sur les listes de Zaļo un Zemnieku savienība (Union des Verts et des Paysans).
Quatre ans plus tard, au contraire
de ses homologues estonien, Toomas Hendrik Ilves, et
surtout lituanien, Dalia Grybauskaitė, Andris Bērziņš n’est
guère plus connu. On me rétorquera que le système électoral letton (élection du
Président par le Parlement de 100 membres, partagés entre 6 partis), mais aussi
les pouvoirs réduits du Président, fixés par la Constitution, favorisent
l’élection d’un « plus petit dénominateur commun ».
La Lettonie peut toutefois
s’enorgueillir d’avoir eu, de 1999 à 2007, avec la même Constitution, un
Président qui comptait sur la scène internationale en la personne de Mme Vaira Vīķe-Freiberga.
L'ancienne Présidente Vaira Vīķe-Freiberga |
Le vendredi 10 Avril,
l’agence Leta annonça que le Président Bērziņš renonçait à briguer un second
mandat. C’est la première fois depuis la restauration de l’indépendance
en 1990 qu’un Président décide de son propre gré de ne pas briguer un second
mandat. Sa décision a sans doute été prise après qu’il ait eu l’assurance
que le Centre d’Harmonie (Saskaņas Centrs – SC) ne soutiendrait pas son
éventuelle candidature.
Alors, qui pour
succéder à Andris Bērziņš l’été prochain ? Je vous le dit tout net :
je n’en sais rien ! Car le système est ainsi fait et les alliances
imprévisibles, que bien fou serait celui qui se risquerait à un pronostic. Actuellement,
c’est une coalition de centre droit qui gouverne et qui détient la majorité
absolue au Parlement. Elle est composée d’Unité (Vienotība), de l’Union des Verts et des
Paysans (Zaļo
un Zemnieku savienība / ZZS) et de l’Alliance Nationale (Nacionālā apvienība „Visu Latvijai!” –
„Tēvzemei un Brīvībai/LNNK”).
A défaut de pronostic, on me permettra un coup
de cœur : Madame Sandra Kalniete, figure de la lutte pour l’indépendance de la Lettonie, ancien
Ambassadeur de Lettonie en France (1997 – 2002), ancien Ministre des Affaires
Etrangères de Lettonie (2002 – 2004), ancien Commissaire européen à l’agriculture
(2004), député européen depuis 2009.
Mme Sandra Kalniete |
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