Le 23 mars 1842,
à 2 heures du matin, meurt à son domicile, 22 rue Danielle Casanova à Paris, Henry Beyle, plus connu sous son pseudonyme de
Stendhal. Représentant du roman français du XIXe siècle aux côtés de Balzac,
Hugo, Flaubert et Zola, Stendhal aurait voulu « consacrer sa vie à la
rêverie, à la chasse au bonheur (sic), aux arts et à l’amour ». Mais, bien
malgré lui, il eut une vie plus mouvementée.
Né le 23 janvier 1783, il
quitte Grenoble à l’âge de 16 ans pour Paris, fuyant une famille qui l’étouffe,
espérant entrer à l’Ecole Polytechnique. Il se retrouve finalement aux ordres
de son cousin Pierre Daru,
secrétaire au Ministère de la Guerre, futur Commissaire Général de la Grande
Armée. Avec lui, il va découvrir l’Italie mais profitera plus de ses charmes qu’il
ne livrera bataille à Marengo (14
juin 1800). Le 23 septembre 1800, il est nommé Sous-lieutenant au 6e
régiment de Dragons, en garnison près de Brescia où il s’ennuie. De fait,
malade de la syphilis, il rentre à Paris au début de 1802. Il aura toutefois eu
le temps d’être ébloui par Milan.
Pierre Daru (1767 - 1829) |
Il
reprend du service en 1806, il assiste à la bataille d’Iéna (14
octobre 1806) comme Elève Commissaire des guerres, puis à l’entrée de Napoléon
à Berlin (27 Octobre 1806). Il est nommé le 11 Juillet 1807
Commissaire de Guerre adjoint à Brunswick. Il participe aussi à la
campagne d’Allemagne et d’Autriche (1809), avant d’être nommé auditeur au
Conseil d’Etat et d’obtenir le poste d’inspecteur du mobilier de la couronne, tout
cela toujours grâce à Daru.
En 1812, appelé par
Daru, Henri Beyle / Stendhal quitte Paris le 23 Juillet, porteur de courriers
pour l’Empereur, après avoir vu l’Impératrice à Saint-Cloud. Il atteint
Marijampolė début Août, passe à Kaunas et à Vilnius, et rejoint l’Etat-major
impérial le 12 Août du côté de la Bérézina (Bojarinkov).
Il
est alors affecté à Smolensk (qui vient de brûler) afin d’assurer l’approvisionnement des régions de
Smolensk, Moguilev et Vitebsk. Il se trouve à Moscou le 15 Octobre, 4 jours
avant son évacuation. De Moscou, il écrit à son collègue et ami le Chevalier de
la Noüe, Commissaire à Kaunas : « Je suis complètement en loques {… }
Je vous prie de m’acheter à Kaunas ou à Vilnius quatre ou cinq mètres de tissu
bleu et six ou sept mètres de cashmere, également bleu. ». Mais sa lettre sera
interceptée par les Russes et, en tout état de cause, de la Noüe était décédé
le 13 octobre.
Anticipant
la retraite, Stendhal quitte Smolensk le 11 Novembre et atteint Vilnius dans la
soirée du 6 Décembre, d’où il repart dès le 7 ou le 8, en direction de Kaunas
et Königsberg.
A
Vilnius, il aura rendu vraisemblablement visite au divers commandement
français, et notamment à celui de la trésorerie, installé dans ce qui est
maintenant l’Institut français de Lituanie, rue Pilies, connu par les
Lituaniens comme Maison Franck et par les Français comme Maison Stendhal (cf.
photo ci-dessous). Mais il loge apparemment dans une auberge tenue par un
Italien du nom d’Oliverio, qui est a priori un espion à la solde des Français.
Il aura le temps d’écrire à sa sœur pour lui dire qu’il est en bonne santé mais
qu’il a tout perdu.
Plaque sur la maison Franck / Standhal, à Vilnius. |
Il
restera à Königsberg (Kaliningrad) du 14 au 30 Décembre, qu’il quittera alors
en traîneau pour Danzig (Gdansk). Il rentre à Paris le 31 janvier 1813,
vieilli par les souffrances endurées et amer. Dans ses œuvres ultérieures,
Stendhal citera souvent des lieux lituaniens (Vilnius, Kaunas, Marijampolė,
Tilsit, le Niémen), mais jamais la Lituanie en tant que telle.
On
le renverra à Mayence et il assistera à la bataille de Bautzen en mai 1813.
Mais la première Restauration mettra fin à sa carrière militaire et sa carrière
littéraire commencera à prendre son essor en 1821.
La tombe de Stendhal au cimetiès de Montmarte. L'épitaphe est été rédigée par Stendhal lui-même : "Henri Beyle. Milanais. Il écrivit, Il aima, Il vécut"
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