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mercredi 23 mars 2016

Stendhal, intendant militaire pendant la campagne de Russie


Le 23 mars 1842, à 2 heures du matin, meurt à son domicile, 22 rue Danielle Casanova à Paris,  Henry Beyle, plus connu sous son pseudonyme de Stendhal. Représentant du roman français du XIXe siècle aux côtés de Balzac, Hugo, Flaubert et Zola, Stendhal aurait voulu « consacrer sa vie à la rêverie, à la chasse au bonheur (sic), aux arts et à l’amour ». Mais, bien malgré lui, il eut une vie plus mouvementée.

Né le 23 janvier 1783, il quitte Grenoble à l’âge de 16 ans pour Paris, fuyant une famille qui l’étouffe, espérant entrer à l’Ecole Polytechnique. Il se retrouve finalement aux ordres de son cousin Pierre Daru, secrétaire au Ministère de la Guerre, futur Commissaire Général de la Grande Armée. Avec lui, il va découvrir l’Italie mais profitera plus de ses charmes qu’il ne livrera bataille à Marengo (14 juin 1800). Le 23 septembre 1800, il est nommé Sous-lieutenant au 6e régiment de Dragons, en garnison près de Brescia où il s’ennuie. De fait, malade de la syphilis, il rentre à Paris au début de 1802. Il aura toutefois eu le temps d’être ébloui par Milan.

Pierre Daru (1767 - 1829)

Il reprend du service en 1806, il assiste à la bataille d’Iéna (14 octobre 1806) comme Elève Commissaire des guerres, puis à l’entrée de Napoléon à Berlin (27 Octobre 1806). Il est nommé le 11 Juillet 1807 Commissaire de Guerre adjoint à Brunswick. Il participe aussi à la campagne d’Allemagne et d’Autriche (1809), avant d’être nommé auditeur au Conseil d’Etat et d’obtenir le poste d’inspecteur du mobilier de la couronne, tout cela toujours grâce à Daru. 

En 1812, appelé par Daru, Henri Beyle / Stendhal quitte Paris le 23 Juillet, porteur de courriers pour l’Empereur, après avoir vu l’Impératrice à Saint-Cloud. Il atteint Marijampolė début Août, passe à Kaunas et à Vilnius, et rejoint l’Etat-major impérial le 12 Août du côté de la Bérézina (Bojarinkov).

Il est alors affecté à Smolensk (qui vient de brûler) afin d’assurer l’approvisionnement des régions de Smolensk, Moguilev et Vitebsk. Il se trouve à Moscou le 15 Octobre, 4 jours avant son évacuation. De Moscou, il écrit à son collègue et ami le Chevalier de la Noüe, Commissaire à Kaunas : « Je suis complètement en loques {… } Je vous prie de m’acheter à Kaunas ou à Vilnius quatre ou cinq mètres de tissu bleu et six ou sept mètres de cashmere, également bleu. ». Mais sa lettre sera interceptée par les Russes et, en tout état de cause, de la Noüe était décédé le 13 octobre.



Anticipant la retraite, Stendhal quitte Smolensk le 11 Novembre et atteint Vilnius dans la soirée du 6 Décembre, d’où il repart dès le 7 ou le 8, en direction de Kaunas et Königsberg.

A Vilnius, il aura rendu vraisemblablement visite au divers commandement français, et notamment à celui de la trésorerie, installé dans ce qui est maintenant l’Institut français de Lituanie, rue Pilies, connu par les Lituaniens comme Maison Franck et par les Français comme Maison Stendhal (cf. photo ci-dessous). Mais il loge apparemment dans une auberge tenue par un Italien du nom d’Oliverio, qui est a priori un espion à la solde des Français. Il aura le temps d’écrire à sa sœur pour lui dire qu’il est en bonne santé mais qu’il a tout perdu.

Plaque sur la maison Franck / Standhal, à Vilnius.

Il restera à Königsberg (Kaliningrad) du 14 au 30 Décembre, qu’il quittera alors en traîneau pour Danzig (Gdansk). Il rentre à Paris le 31 janvier 1813, vieilli par les souffrances endurées et amer. Dans ses œuvres ultérieures, Stendhal citera souvent des lieux lituaniens (Vilnius, Kaunas, Marijampolė, Tilsit, le Niémen), mais jamais la Lituanie en tant que telle.

On le renverra à Mayence et il assistera à la bataille de Bautzen en mai 1813. Mais la première Restauration mettra fin à sa carrière militaire et sa carrière littéraire commencera à prendre son essor en 1821.

La tombe de Stendhal au cimetiès de Montmarte. L'épitaphe est été rédigée par Stendhal lui-même : "Henri Beyle. Milanais. Il écrivit, Il aima, Il vécut"








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