Sa
Sainteté le Pape François devrait effectuer un voyage dans les
États baltes du 16 au 18 septembre 2018. Le dernier Pape à être
venu dans la région, il y aura alors 25 ans, est Saint Jean-Paul II,
du 4 au 10 septembre 1993.
Le Pape François et la Présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité |
Ceux
qui me connaissent quelque peu savent
que, pour moi, nous devons la chute de l’URSS à
deux hommes : le Président américain
Ronald
Reagan et le Pape Jean-Paul II. Ce dernier, pour qui les idéologies
et le totalitarisme allaient
à l’encontre de la dignité de l’homme, favorisa en Pologne,
dont il était originaire, une résistance intransigeante contre le
communisme, soutenant le syndicat Solidarność et Lech Wałęsa,
mais plus généralement les dissidents du bloc soviétique.
Il
n’est donc pas étonnant que, dès Septembre 1993, quelques jours
après le retrait des derniers soldats russes du territoire
lituanien, ce Pape venu de l’est ait effectué une visite
apostolique dans les États
baltes.
Ce
voyage, première visite du Pape dans une région issue de l’URSS,
prit l’allure d’un pèlerinage en pays martyr car, entre 1945 et
1955, quatre évêques, 185 prêtres et 275 000 laïcs catholiques
avaient été arrêtés, emprisonnés ou déportés en Sibérie. Par
exemple, aucun évêque lituanien n’avait pu participer au Concile
Vatican II, il n’y avait plus aucun séminariste, les biens de
l’église avaient été confisqués, la cathédrale de Vilnius
avait été transformée en galerie de peinture, et l’église
Saint-Casimir en musée de l’athéisme !
En
se posant à Vilnius le 4 Septembre 1993, en Lituanie pays natal de
sa mère qu’il avait perdue à l’âge de neuf, Jean-Paul II était
conscient du réconfort moral qu’il apportait à cette nation qui
était restée catholique à 80 % en dépit des persécutions. Au
cimetière d’Antakalnis, il évoqua également les martyrs de
l’indépendance, appelant la population au pardon et à la
réconciliation.
Le Pape Jean-Paul II à la Colline des Croix |
Les
souvenirs de la visite de Jean-Paul II sont nombreux, voire
omniprésents, en Lituanie. A Vilnius : Porte de l’Aurore,
dans la cathédrale, dans l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, à
Kaunas, à la colline des Croix, à Šiluva (le Lourdes de la
Lituanie, où la Vierge serait apparue en 1608), j’en oublie sans
doute. On notera
également que l’œcuménisme a été présent tout au long de ce
voyage, avec des rencontres de prières avec les autres communautés
chrétiennes à la cathédrale luthérienne de Riga et à l’église
luthérienne Saint-Nicolas à Tallinn, mais aussi avec la communauté
juive de Vilnius.
Plaque commémorative près de la Porte de l'Aurore à Vilnius |
Car,
même en Lettonie luthérienne, même en Estonie largement
déchristianisée, même en Lituanie dernier État païen en Europe,
on n'oublie pas que les racines de cette Europe sont chrétiennes et
on n'a pas fait de la laïcité un dogme idéologique. Gageons donc
que le Pape François sera partout bien accueilli.
Le Cardinal lituanien Audrys fidèles et s |
Le Cardinal letton Jānis Pujats |
NB : l'Eglise catholique d'Estonie ne compte environ que 9 000 fidèles et est dirigée par un administrateur apostolique d'origine française, Mgr Philippe Jourdan
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