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jeudi 13 mai 2021

10 mai 1871 : Traité de Francfort

 

Il y a 150 ans, le 10 mai 1871, Jules Favre et Adolphe Thiers concluent au nom de la France un traité de paix avec l'Allemagne à l'hôtel du Cygne (« Zum Schwan »), à Francfort. Ce traité met fin à la guerre franco-prussienne commencée le 19 juillet 1870.

Paris était assiégé par les troupes allemandes depuis le 17 septembre 1870. Une n ième tentative de sortie des troupes assiégées, dite seconde bataille de Buzenval, conduite le 19 janvier 1871 par le Général Trochu, gouverneur militaire de Paris, se solde par un échec sanglant. Le gouvernement provisoire choisit de réprimer les Parisiens les plus bellicistes et décide de demander un armistice aux Allemands. Le 23 janvier 1871 Jules Favre, Ministre des Affaires Étrangères rencontre à Versailles le Chancelier allemand Otto von Bismarck.

L'armistice est signé le 26 janvier, prolongé le 19 février jusqu'au 26 février, date à laquelle est signé le traité préliminaire de paix à Versailles. D'ores et déjà, les Allemands exigent la cession de l'Alsace et le versement d'une indemnité de guerre de 5 milliards de francs. (Rappel : l'Empire allemand avait été proclamé dans la galerie des glaces le 18 janvier 1871).

Les discussions se poursuivent à Bruxelles puis à Francfort, mais l'essentiel était déjà contenu dans l'accord du 26 février. Côté français, c'est Jules Favre qui est chargé de les mener.

Bismarck et Jules Favre

Les principales dispositions arrêtées sont les suivantes :

# Annexion (l'Allemagne parle de « retour » de l'Allemagne et d'une partie de la Lorraine par l'Allemagne. Bismarck refuse la consultation des populations …….. La France perd 14 470 km² et 1 597 000 habitants. Les Alsaciens-Lorrains qui veulent garder la nationalité française doivent quitter la région avant le 1er octobre 1872.



# La France doit verser en trois ans une indemnité de guerre de cinq milliards de francs-or. En gage de ce paiement, les Allemands occuperont 6 département du nord et Belfort. Le gouvernement, dirigé par Thiers, lancent plusieurs emprunts qui sont un succès. Les derniers à être libérés le seront en septembre 1873.

# La France doit accorder à l'Allemagne la clause de la nation la plus favorisée pour le commerce et la navigation.



La Lituanie d'aujourd'hui est concernée à la marge par ce conflit. A la fin janvier 1871, 371 981 soldats et 11 810 officiers français sont prisonniers en Allemagne, certains dans le Memelland (aujourd'hui territoire lituanien de Klaipėda), partie du Royaume de Prusse. Il est généralement admis que le nombre de prisonniers français à Memel était de 690. 590 auraient été répartis entre Smeltė (aujourd'hui faubourg de Klaipėda à proximité du terminal des ferries internationaux), et Alksnynė (sur la presqu'île de Neringa, à proximité du poste de péage) où il est avéré que des prisonniers français ont construit des baraques en bois.

Les prisonniers auraient été employés à deux types de travaux : Le maintien et le reboisement des dunes de la presqu'ile de Neringa. Et la fin de la construction du König-Wilhelm-Kanal, ouvert le 17 septembre 1873. Ce canal relie la Minija, affluent du Niémen, et le port de Memel/Klaipėda, permettant de contourner la lagune des Coures (Kuršių Marios) parfois agitée.

L’article 6 des préliminaires de paix du 26 février 1871 prévoit la libération des prisonniers. Mais les retours sont lents, puis suspendus jusqu'au Traité de Francfort. A cette date, il reste au total 138 000 prisonniers. Le rapatriement s’achève le 16 août 1871 sauf pour des condamnés de droit commun pour avoir attaqué ou blessé des allemands. Ceux-ci rentreront en 1872. Il semble donc que le panneau au sommet de la dune de Parnidis, dans la presqu'île de Neringa, indiquant que des prisonniers aient travaillés sur le König-Wilhelm-Kanal, soit erroné.

A Klaipėda, la stèle à la mémoire des prisonniers français morts pendant cette période (a priori 6 prisonniers) doit être déplacée à l'été 2021 pour permettre l'extension du port.




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