Je suis allé dimanche dernier 8 Mai au château de Saché (ci-dessus), au sud-ouest de Tours. Ce logis de la Renaissance, bâti sur les fondations d’une place forte du XIIe siècle, abrite depuis 1951 le Musée Balzac. L’écrivain Honoré de Balzac (1799 – 1850, en bas de page) y a effectivement séjourné une dizaine de fois entre 1825 et 1848. Il a été le lieu d’inspiration principal du roman Le Lys dans la vallée, et une quinzaine d’autres œuvres y ont été écrites, dont Le Père Goriot, Eugénie Grandet et César Birotteau.
Mais j’y venais dans un but précis et ma recherche a été partiellement satisfaite. J’y ai en effet l’acquisition du livre « Balzac dans l’empire russe – De la Russie à l’Ukraine » (Paris-Musées – Edition des Centres, 1993). Balzac a effectué un voyage à Saint-Pétersbourg en 1843, et deux voyages en Ukraine (Septembre 1847 – Janvier 1848 et Octobre 1848 – Avril 1850). C’est au cours de ce deuxième voyage que Balzac se marie (enfin !) avec la comtesse Ewelina Hańska (ci-dessous), le 2/14 Mars 1850, laquelle était l’objet principal de ces voyages.
C’est le voyage à Saint-Pétersbourg qui m’intéressait le plus. Balzac quitte Dunkerque le 21 Juillet 1843 sur le vapeur Devonshire et arrive à Saint-Pétersbourg le 29. Il quittera la capitale russe le 7 Octobre par la malle-poste, et traverse rapidement les provinces baltes puisqu’il est dès le 10 Octobre à Taurogen (Tauragė) et à Berlin le 14 Octobre.
Au passage, on constate que les conditions de couchage n’ont dû guère évoluer depuis les récits des voyageurs du XVIIIe siècle, puisqu’il précise qu’il trouve à l’Hôtel de Russie à Berlin « le premier lit qui ressemble à un lit depuis qu{‘il a} quitté Dunkerque » !
On connait mieux ce voyage retour de Balzac grâce à un jeune sculpteur russe, Ramazanoff, qui voyageait dans la même malle-poste que Balzac pour se rendre à Rome. Les voyageurs passent à Narva, Dorpat (aujourd’hui Tartu), Walki (sans doute Walk, aujourd’hui Valga/Valka à la frontière estono-lettone), Wolmar (Valmiera), Riga, Mitau (Jelgava). A Mitau, il s’indigne de « la lavasse que l’on nous avait servie en guise de soupe ». A Taurogen (Tauragė), à la frontière entre la Russie et la Prusse, la sentinelle est absente et il ne voit que deux poules sur la route, ce qui fait dire à Balzac : « Voyez, un grand empire comme la Russie est gardé par des poules » !
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