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dimanche 15 avril 2012

Rappel opportun : M. Mélenchon et les Lituaniens


Les médias français ont en ce moment les yeux de Chimène pour une relique surréaliste du totalitarisme : M. Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle. Le but de ce post est de rappeler quelques saillies de ce dinosaure trotskiste (il a milité dans la mouvance « lambertiste » avant d’être sénateur, député européen et ministre PS, puis de revenir en 2008 à ses premières amours) contre les Baltes en général et les Lituaniens en particulier.

Donc M. Mélenchon, partisan du « non » au référendum du 29 Mai 2005 sur la Constitution européenne, a, dans le feu de l’action de la campagne, sorti péremptoirement à un contradicteur : « Les nouveaux entrants …… Qu’ils aillent se faire foutre. Les Lituaniens ?... T’en connais un, toi, de Lituanien ? Moi, j’en connais pas ! ».  Ce n’était pas très gentil, surtout venant d’un partisan du non, dont l’argument était de construire une Europe plus fraternelle. Bonjour la fraternité !!

Quelque temps plus tard, celui qui avait été Ministre de l’enseignement professionnel de 2000 à 2002, se prenait les pieds dans le tapis en confondant manifestement Lituanie et Lettonie sur son blog. Je cite : « En Lituanie, membre de l’Union Européenne, les autorités ont refusé leur carte d’identité à 400 000 personnes au motif qu’elles sont russophones ». Il emploie même à ce propos le terme de « purification ethnique », excusez du peu. Mais, manque de chance, la Lituanie a donné la citoyenneté lituanienne à tous ceux qui résidaient sur son territoire en 1991 !

Et il continuait : « En Lituanie, membre de l’Union Européenne, le parlement a décidé de verser des retraites aux anciens SS lituaniens ». Encore raté : il n’y a jamais eu, au contraire de la Lettonie et de l’Estonie, d’unité de SS lituaniens !  
L’affaire avait fait grand bruit en Lituanie. Un parlementaire avait demandé au Ministre des Affaires Etrangères que celui-ci exige des excuses en raison de « cette honte pour l’image de la Lituanie à la face du monde {…} basée sur le mensonge et la diffamation ». Le Président de la Communauté Lituanienne en France, qui avait écrit au Sénateur pour relever son erreur, avait reçu en réponse une lettre, je le cite, impubliable ! Seul le Lietuvos Rytas avait eu droit à une lettre d’excuse dans laquelle Mélenchon reconnaissait son faux pas et s’excusait, invoquant une « source sûre » qui l’aurait informé. Manifestement, il est plus préoccupé de son image dans la presse que de politesse vis-à-vis des Lituaniens. Encore que, plus récemment, divers journalistes se soient faits traiter de « connard de journaliste », de « petite cervelle », membre d’une « sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier » ou encore de « perruches médiatiques », pour terminer par un récent (Mars 2012) « Vous êtes des imbéciles ! ». 
  
Mais, pour revenir aux Etats baltes, cette sortie de 2005 – 2006 ne lui a manifestement pas servi de leçon. En Mai 2010, dans un post où il vantait ses recettes (évidemment les seuls valables à ses yeux) pour sortir de la crise, il confondait encore les chiffres de la Lettonie et de l’Estonie. Au passage, ne pouvant pas s’empêcher d’être méprisant, il écrivait : « Ce sont les milliards injectés par notre chère « Union qui protège » dans l’économie lilliputienne de l’Estonie…… ». Là encore, pas de chance ; c’est la seule Lettonie qui a bénéficié d’un prêt du FMI, de l’UE, de la Banque mondiale, de la BERD, et de divers pays dont ……l’Estonie !
On notera qu’au Parlement Européen, M. Mélenchon siège au sein du Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), aux côtés de – notamment – l’eurodéputé letton Alfreds Rubiks, interdit de Parlement national en raison de ses efforts pour renverser par la force le gouvernement letton et ramener cette république sous contrôle soviétique...... 

Je dois beaucoup à M. Mélenchon, car c’est en réaction à ses propos honteux et haineux qu’en Février 2006 j’ai créé ce blog qui s’appelait alors « Gilles en Lituanie ». Je reconnais que j’aurais préféré avoir une autre raison de parler au départ de la Lituanie. Mais il n’est pas inutile de temps en temps de ressortir les cadavres des placards (et encore, je ne parle pas de ses jugements expéditifs du Dalaï Lama ou d’Alexandre Soljenitsyne !).           

3 commentaires:

  1. Nul.
    Mélenchon n'a rien contre les lituaniens.
    Au contraire, il refuse que des travailleurs lituaniens soient exploités en France. Qu'ils viennent travailler en France en touchant le même pauvre salaire que s'ils étaient dans leur pays.
    C'est pour cela que Mélenchon était contre la directive Bolkestein. Et qu'il a eu cette phrase sans nuance sur les lituaniens.
    Par contre, mélenchon est pour une harmonisation progressive des SMIC en Europe, ce qui ne peut être que bénéfique pour les travailleurs lituaniens.

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  2. Pas si nul que ça.
    Melenchon se permet de temps en temps des déclarations totalement erronées sur les baltes car il sait que dans son microcosme franco-français la plupart des gens ne savent pas mettre les pays baltes sur une carte. Mais ce n'est pas une raison pour être insultant ("se faire foutre" n'est pas une formule de politesse).
    Melenchon est et restera un politicien français "à l'ancienne" c'est à dire clientéliste. Pour lui, toute harmonisation européenne doit se faire sur les positions françaises. Il souhaite entrer frontalement en conflit avec l'UE (sur les monopoles, sur les traités, sur la BCE, ...) mais il n'a pas de monnaie d'échange ni d'alliés politiques dans les autres pays. C'est pourquoi sur l'UE Melenchon reste au mieux un doux réveur et au pire un bonimenteur de bas étage.
    Forcément dans cet état d'esprit les pays baltes, situés à plusieurs milliers de kilomètres de Paris et qui n'ont pas une extrème gauche puissante ne peuvent être considéré qu'avec mépris et désinvolture ...

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  3. Quoi qu'il en soit, la Lituanie s'en sortira sans Mélanchon. La France aussi d'ailleurs. :-) Ah, mais il fallait bien dans cette campagne quelques déclarations sur les pays de l'est; malheureusement rien de précis sur l'avenir, et surtout, rien sur la politique étrangère de la France, notamment face à la Russie.

    Mais sur l'histoire, singulièrement est-européenne, et par conséquent communiste, il n'y avaient qu'un Mélanchon pour en faire d'aussi bonnes ! Certes, elles me font penser à des histoires de fin de banquet, ambiance "prolétaires de tous les pays.." avec saucisses froides et frites molles du côté de la Courneuve... Mais le hic, c'est qu'elles sont diffusées, en ces temps électoraux, sur les principales chaînes dites "d'information".

    Trop de ces "malencontreuses erreurs" pourtant, couvrent les crimes communistes, même staliniens. Et ce qui me choque, c'est que les multiples complicités, surtout du PCF, ne sont jamais la cible de la gouaille mélanchonienne. De cette "triste race" comme dirait Victor Hugo, qu'on croyait en voie d’extinction, il ne faut attendre aucun état d'âme. Sur ce plan là, staliniens et trotskystes -- même combat.

    Un jour que je zappais à la recherche de nouvelles fraîches, qu’entends-je de la bouche même de notre clown robespierriste ? Que "pas un seul communiste français n'avait été contre la République" ! On n'a donc pas la même conception de la République, me suis-je dit. C'est pourtant grâce à un des grands symboles de la France révolutionnaires (le niveau du maçon) que je juge de la probité républicaine d'une action ou d'une déclarations.

    Comment voter pour un type qui manifeste plus de respect pour certaines victimes et en insulte d'autres? Lituaniens, Ukrainiens, etc.. n'avaient donc pas le même droit à la vie que les Juifs? Est-ce cela l'égalité ?

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