Le 26 Avril 1986, à 1H23 du matin, le réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, alors dans la RSS d’Ukraine, explosait.
Des erreurs de manipulation, couplées avec de vraisemblables erreurs de conception du réacteur RMBK, ont provoqué des rejets d'éléments radioactifs d'une intensité équivalente à au moins 200 bombes d’Hiroshima et contaminant une bonne partie de l'Europe.
Après l'explosion, l'URSS a envoyé en quatre ans 600 000 "liquidateurs", venant de toutes les Républiques, pour éteindre l'incendie et nettoyer la zone autour de la centrale. Des hommes et des femmes exposés à de fortes doses de radiation avec une protection minime, parfois même à main nue. La moitié d'entre eux étaient des militaires en service ou réservistes, obligés de participer. Les autres, des professionnels de la construction, divers métiers, incités financièrement. Aujourd'hui, bon nombre d'entre eux sont décédés, atteints de maladies diverses et souvent d'abord les plus jeunes. Les estimations de leurs associations et de certains scientifiques dépassent les 100 000 décès mais ce n'est pas reconnu par les organisations internationales.
Aujourd'hui encore, soit 26 ans après, ce territoire est toujours interdit, gardé et surveillé en permanence par l'armée. L'air, l'eau, le sol, la faune et la flore sont contaminés pour des décennies, voire pour des siècles. L'équivalent du tiers de la France soit 160 000 km², est devenu impropre à l'agriculture.
Le Bélarus (alors RSS de Biélorussie) a été comparativement plus touché que l’Ukraine, 70 % des retombées du nuage radioactif s’étant effectuées sur le quart sud-est du pays. Mais les autorités se sont toujours efforcées de minimiser la portée des dommages. Le Un professeur de médecine nucléaire Iouri Bandajevsky, qui avait tenté de rétablir la vérité, a été envoyé pour huit ans de prison en 2001.
En 2007, en pleine guerre du gaz avec Moscou, le régime de Lukashenka a décidé de construire une centrale nucléaire à deux réacteurs, de 1 200 mégawatts chacun, à Astravets, sur la Neris, à environ une quarantaine de kilomètres en amont de Vilnius. Le paradoxe est que la construction doit être effectuée par la Russie. Moscou a accordé en 2011 à son voisin un prêt 10 milliards de dollars, avec une échéance sur 15 ans, pour ce projet qui prévoit qu'un premier réacteur entrera en exploitation en 2017 et un deuxième en 2018. Nul doute qu’en échange la Russie s’est assurée la loyauté politique de Minsk.
Le problème est que, même si Rosatom, le constructeur russe, assure que ses centrales ont sûres, le projet se déroule dans l’opacité la plus complète. Ni la Lituanie ni la Direction générale pour l’énergie de la Commission européenne n’ont été informées en détail du projet, alors la Convention d’Espoo sur l'évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontalier de 1991 l’y oblige.
Il est même question que le Bélarus construise une deuxième centrale, selon une déclaration de Lukashenka début Avril 2012, lors d’une rencontre avec le Directeur général de l’AIEA (Agence internationale à l'énergie atomique). Si l’on ajoute que la Russie a posé en Février 2010 la première pierre d’une centrale de 2 x 1 250 mégawatts (VVER-1200) à quelques kilomètres de la frontière lituanienne dans l’exclave de Kaliningrad, tranches qui devraient entrer en activité en 2016 et 2018, on comprend que la Lituanie soit inquiète pour sa sécurité, mais aussi que certains se posent la question de l’utilité d’une autre centrale à Ignalina, qui a bien du mal a prendre forme. D’autant que l’oblast de Kaliningrad ne comptant environ que 930 000 habitants, un quart de la production de la future centrale suffira à la consommation interne……
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