La ville de Königsberg fut
fondée en 1255 par Peppo Ostern
von Wertgaint, Grand-Maître de l’Ordre Teutonique et joua par la
suite un grand rôle dans l’essor de la puissance prussienne puis allemande,
devenant successivement capitale de l’Ordre Teutonique puis du Duché de Prusse,
ville royale de Prusse (où l’électeur Frédéric III fut couronné Roi en Prusse
le 18 Janvier 1701 sous le nom de Frédéric 1er), et enfin capitale
de la province de Prusse orientale puis de la province de Prusse.
Le « grand homme »
de Königsberg est le philosophe Emmanuel
Kant (1724 – 1804), dont la tombe est un des rares monuments à avoir
survécu à la seconde guerre mondiale, mais a été profanée « par des
inconnus » en 1950.
Tombe d'Emmanuel Kant |
Déjà détruite par les
bombardements anglo-américains d’Août 1944, Königsberg fut conquise du 6 au 9
Avril 1945 par l’armée rouge du Maréchal Alexandre Vassilevski, dans des
combats très sauvages. Le commandement soviétique concéda officiellement trois
journées de pillage (avec les habituelles exactions qui s’ensuivirent) du 10 au
12 Avril 1945. La Conférence de Postdam (17 Juillet – 2 Août 1945), réunissant
Churchill, Truman et Staline, fixa le sort des nations ennemies (Allemagne, Italie,
Japon). L’Allemagne et l’Autriche étaient de nouveau séparées, et les deux
territoires divisés en quatre zones d’occupation. L’Allemagne subissait un
déplacement vers l’ouest de sa frontière orientale, perdant la Prusse-Orientale
au profit de la Pologne (partie sud) et de l’URSS (partie nord, avec Königsberg).
Les populations ethniquement allemandes étaient expulsées de l’Europe de l’est ;
au total plus de 11 millions d’Allemands seront expulsés, 2 millions mourront
et 2,5 millions resteront dans les anciens territoires de peuplement allemand.
Le 7 Avril 1946, la région
de Königsberg fut érigée en Oblast qui, au début, s’appela simplement « Kenigsbergskaïa
Oblast ».
Ce n’est qu’en Juillet 1946
que la ville fut rebaptisée, après la mort de celui-ci le 3 Juin 1946, du nom du
Président du Présidium du Soviet Suprême de l’Union soviétique, Mikhaïl Ivanovitch Kalinin (1875 –
1946), un proche de Staline. Tous
les lieux de l’Oblast furent renommés (Friedland devient ainsi Pravdinsk, Eylau
– Bagrationovsk et Tilsit – Sovetsk) et les 19 000 Prussiens demeurant encore
(sur les 2 400 000 de 1945) sur les lieux à la fin de la guerre
furent expulsés en plusieurs mois, au cours de l'année suivante. En
1955, il ne restait pas plus d’un millier d’Allemands, officiels ou
clandestins, dans l’Oblast.
Staline - Lénine - Kalinin |
Port libre de glace, Baltiysk
(avant-port de Kaliningrad) était une base navale essentielle pour les
soviétiques et le quartier général de la flotte de la Baltique y fut transféré.
La région était rigoureusement fermée aux étrangers. Avec l’éclatement de l’URSS
en 1991, l’Oblast de Kaliningrad est devenu une exclave de la Fédération de
Russie, entre la Pologne et la Lituanie. Qui plus est, avec l’entrée de leurs
voisins dans l’Union Européenne en 2004, les habitants de Kaliningrad ont eu
besoin d’un visa pour sortit de leur « île » par voie terrestre. D’âpres
négociations entre la Russie et l’UE ont abouti à l’instauration d’un Facilitated Transit
Document (FTD). Voir à ce propos la déclaration de l’Ambassadeur
honoraire Ričardas Bačkis : http://www.diploweb.com/forum/backis06053.htm
Pour en savoir plus : « De
Königsberg à Kaliningrad » de Viviane du Castel, éditions L’Harmattan
Emmanuel Kant |
Qui peut m'aider? J'ai 72 ans et je recherche le nom des descendants des bijoutiers de Königsberg avant 1916. L'un d'eux était mon ancêtre.
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