(Merci à la page
Facebook de la Communauté lituanienne en France (Prancūzijos LietuviųBendruomenė)
qui m’a donné l’idée de départ de
ce post)
Voici, quelques souvenirs
qui, à Paris et en proche banlieue, pour peu que l’on soit observateur et
connaisseur de l’histoire de la Lituanie, soulignent celle-ci a parfois croisé l’histoire
de France
La restauration de la Tour de l’Horloge, construite entre
1350 et 1353 sur ordre du Roi Jean II le Bon, servant initialement de tour de
guet au coin de la Conciergerie, à l’angle
du boulevard du Palais et du quai de l’Horloge, a été terminée en Novembre 2012.
Elle a permis de remettre en valeur la dite horloge qui fut, en 1370, la
première horloge publique à Paris. En 1585, le Roi de France Henri III fit
mettre en place un nouveau cadran dont l’encadrement fut réalisé par le
sculpteur Germain Pilon. Henri de Valois
ayant été un éphémère Roi de Pologne Grand-duc de Lituanie avant d’être Roi de
France, c’est la raison pour laquelle on trouve côte à côte les armoiries de la
France (fleurs de lys) et celles de la République des Deux Nations, incluant le
Vytis, le chevalier blanc emblème du Grand-duché de Lituanie.
L’autre monument,
peut-être moins connu car moins visible, se trouve à l’intérieur de l’église Saint-Germain-des-Prés qui
faisait jadis partie d’une abbaye éponyme. Il s’agit du tombeau du Roi de
Pologne – Grand-duc de Lituanie Jean II
Casimir Vasa qui, aujourd’hui, renferme toujours a priori son cœur.
Rappelons que Jean II était Cardinal de Jésuites (du moins sur le papier) et qu’à
la mort de son frère le Roi Ladislas IV Vasa il est élu Roi de Pologne (1648).
Il obtient également une dispense pour épouser la veuve de son défunt frère, la
princesse française Louise-Marie de Gonzague-Nevers. Son règne est une
succession de guerres et de presque autant de défaites. Après avoir perdu son
épouse en 1667, il abdique le 16 Septembre 1668 et se retire en France, où il
devient abbé commendataire (c’est-à-dire qu’il en perçoit les revenus) des
abbayes de Saint-Germain-des-Prés et de Saint-Martin de Nevers. Jean II Casimir
décède à Nevers le 16 Décembre 1672 et est inhumé dans le cénotaphe ci-dessous,
dans l’église abbatiale de Saint-Germain-des-Prés. En 1676, son corps est
transféré dans la cathédrale du Wawel à Cracovie.
Si l’on quitte Paris et
que l’on se rend à Montmorency (13
km au nord de Paris), on ne manquera pas d’aller visiter la collégiale
Saint-Martin. Dans les années qui
suivirent l’échec de l’insurrection de 1830 – 1831 contre l’occupation russe, de
nombreux Polonais et Lituaniens vinrent se réfugier à Paris, mais aussi à
Montmorency. Bien qu’il soit décédé à Montfermeil, près de Meaux, on trouve
dans la collégiale Saint-Martin un monument funéraire dédié au prince Adam Jerzy Czartoryski (1770 – 1861), qui fut curateur
de l’Université de Vilnius (1803), mais aussi Ministre des Affaires Etrangères
de l’Empire russe (1804 – 1805), avant d’être un éphémère Président du
gouvernement provisoire de Pologne en 1830. Sous le buste du prince se trouve
un blason avec le Vytis lituanien. A noter que le poète lituanien d’expression
polonaise, Adam Mickiewicz, décédé à Istanbul le 26 Novembre 1865, a été
enterré au cimetière de Montmorency le 21 Janvier 1861, avant d’être transporté
en Pologne (cathédrale du Wawel à Cracovie) en 1890.
On citera également l’hôtel
particulier qui abrita, de 1925 à 1940, la Légation de Lituanie à Paris (=
Ambassade). La Lituanie avait acheté en Juillet 1925 l’hôtel Fournier, au 14 place Malesherbes, devenue depuis place du
Général Catroux (XVIIe arrondissement). Le contrat d’acquisition avait été
dûment inscrit à la conservation des hypothèques de Paris et la Lituanie avait
payé l’intégralité du prix (1,5 millions de francs de l’époque) en quatre
versements. En Août 1940, après que les soviétiques aient occupé les Etats
baltes, conformément au pacte Molotov – Ribbentrop, les clés de la Légation, qui
avaient été remises à la Préfecture de Police, sont données à l’URSS. Le
problème a été réglé en 2001, les Etats baltes ayant cédé leurs immeubles à la France
contre contrepartie financière (3 506
327 euros pour celui de la Légation de Lituanie), charge pour la France
de se faire rembourser d’une façon ou d’une autre par la Russie. Aujourd’hui, l’hôtel
Fournier abrite les bureaux de RIA-Novosti ! (voir aussi http://www.colisee.org/article.php?id_article=536)
Il y a sans doute d’autres
souvenirs historiques de la Lituanie à Paris et en France. Ce post n’ayant pas
la prétention d’être exhaustif, j’accueillerai volontiers toutes les
informations sur ce sujet.
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