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mercredi 17 avril 2013

Inquiétant Bélarus ?




En ce 17 Avril, c’est un hasard si trois informations concernant le Bélarus me sont arrivées concomitamment. Mais elles sont l’indication que cet Etat, que certains considèrent comme la dernière dictature en Europe, est pour le moins …… original et peut paraître inquiétant.

Le Comité de mise en application de la Convention d’Espoo (Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière), après plus de deux ans d’enquête, a rendu son rapport le 15 Avril. Il avait été saisi en Juin 2011 par la Lituanie, inquiète de savoir si le Bélarus satisfaisait aux obligations dans son projet de construction de centrale nucléaire à proximité de la frontière lituanienne.
La conclusion du Comité est que le Bélarus n’a pas satisfait aux règles de la Convention. Il n’a pas informé dans les délais voulus l’opinion publique et les experts lituaniens sur la construction de la centrale nucléaire à proximité de la frontière lituanienne. Le Comité souligne d’ailleurs que le Bélarus a d’abord choisi le site et a informé la Lituanie après.

La deuxième information émane du rapport d’Amnesty International sur la peine de mort (« Death sentences and executions 2012 » - Avril 2013). Le Belarus est le seul Etat d’Europe et d’Asie centrale à encore appliquer la peine de mort. En 2012, il a procédé à au moins 3 exécutions capitales. Cette imprécision vient du fait que les exécutions sont un secret d’Etat. Les prisonniers, pas plus que leurs familles et leurs avocats, ne sont informés de la date de leur exécution. Les corps des prisonniers exécutés ne sont pas rendus à leur famille et celle-ci ne savent pas où leur proche est enterré.

Uladzslau Kavalyou et Dzmitry Kanavalau (ci-dessous) ont été exécutés en Mars 2012 pour leur participation supposée à l’attendant à la bombe dans le métro de Minsk qui avait fait 15 morts le 11 Avril 2011. De l’avis général, le procès avait été entaché d’irrégularités, les droits des accusés n’étant pas respectés. Uladzslau Kavalyou  s’était rétracté, invoquant que ses aveux avaient été obtenus sous la pression.  


Le rapport d’Amnesty (en Anglais et en entier) :

La troisième inquiétude vient du futur exercice militaire russo-bélarusse Zapad-2013, qui se déroulera en Septembre en Russie et au Bélarus. Le thème officiel de l’exercice est simple et classique : défendre le Bélarus contre une attaque de la Pologne ! L’inconnu est de savoir si, comme lors de Zapad-2009, une frappe nucléaire préventive (fictive) sera appliquée à la Pologne, ce qui, à l’époque, avait fait beaucoup de remous. Cette année, l’exercice concernera le groupe de forces régional de l’Union du Bélarus et de la Russie, mais aussi les forces de réaction rapide de l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective : Russie, Bélarus, Arménie, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizistan). 9 000 hommes devraient participer, dont des unités d’assaut amphibie.

Zapad-2013 sera une réponse préventive à l’exercice OTAN « Steadfast Jazz 2013 », prévu en Novembre, et qui est perçu comme « anti-Russie » et « anti-Bélarus » du fait de son thème : une grande offensive stratégique vers l’est qui bloquerai au passage Kaliningrad, isolant la flotte de la Baltique.

Soldtas bélarusse près d'un missile S-300

  




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