Le 30 juin 1559, le Roi de
France Henri II, de la dynastie des Valois-Angoulême,
est blessé accidentellement lors d’un tournoi rue Saint-Antoine à Paris. Il en
meurt le 10 juillet 1559. Son fils aîné François
II, 15 ans, lui succède mais, de santé fragile, il décède un an plus tard,
le 5 décembre 1560. Le fils suivant, Charles
IX, monte sur le trône à l’âge de 10 ans et la régence est confiée à sa
mère, donc veuve d’Henri II, Catherine
de Médicis.
Catherine de Médicis |
Mais le fils préféré de
Catherine de Médicis était le suivant, Henri,
duc d’Anjou. Un astrologue lui ayant prédit qu’elle verrait tous ses fils
sur un trône, elle se mit en quête de trouver une couronne pour Henri. C’est l’évêque
de Valence, Jean de Montluc, qui
suggère de faire du duc d’Anjou le successeur du Roi de Pologne / Grand-duc de
Lituanie Sigismond II, « qui
était en proie à une maladie qui ne laissait aucun espoir de le sauver ».
Henri, duc d'Anjou, à l'âge de 19 ans |
Ce fut Jean de Montluc, seigneur de Balagny, 17 ans, fils
naturel de l’évêque, qui partit au début de 1572 explorer le terrain accompagné
de deux autres gentilshommes, se faisant passer pour un étudiant. Ils allèrent
d’ailleurs en Lituanie où le Roi Sigismond s’était réfugié pour fuir une
épidémie de peste qui ravageait la Pologne. Mais les jeunes gens ne verront pas
le Roi qui meurt le 7
juillet 1572.
Apprenant la mort de
Sigismond II, Catherine de Médicis envoie alors le père de Balagny, Jean de
Montluc évêque de Valence, pour négocier l’élection d’Henri. Car, suite à l’Union
de Lublin (1er juillet 1569), la couronne de Pologne-Lituanie était
devenue élective. Grâce à son habileté, sans même – paraît-il – avoir besoin de
se servir de moyens de corruption, Henri
fut élu Roi de Pologne le 9
mai 1573, sous le nom de Henri de Valois (Henryk Walezy).
Arrivée des Ambasasdeurs polonais à Paris |
Le 19 août 1573 arriva à Paris une grande
délégation polonaise, constituée de 10 Ambassadeurs et 250 gentilshommes, venue
offrir la couronne de Pologne-Lituanie à Henri. La délégation est reçue le 21
août à la Cour. Mais cette délégation polonaise venue aussi lui faire signer
les « Articles d’Henri » (Articuli Henriciani), par lesquels la
nation recevait de facto la pleine souveraineté, mais qui furent aussi la cause
de l’anarchie qui paralysa par la suite l’action des souverains
polono-lituaniens. Les « Article d’Henri », que par la suite tous les
Rois élus durent jurer de respecter, étaient complétés par la « Pacta
conventa », engagements personnels des futurs souverains.
Après avoir longuement
traîné des pieds pour arriver, Henri de Valois fut couronné le 21 février 1574 à
Cracovie.
henri de Valois sur la route de Cracovie |
Mais, le 14 juin 1574, Henri
apprend le décès de son frère, le Roi de France Charles IX, décédé sans
héritier à l’âge de 24 ans. Ne voulant pas se faire souffler la place de Roi de
France par son jeune frère François, duc d’Alençon, mais aussi ne s’étant
jamais fait à la Pologne, Henri s’enfuit nuitamment de Cracovie le 18 juin 1574, après un
règne de 148 jours, sans rien dire aux Polonais et dans des conditions
rocambolesques. Il laisse la Pologne-Lituanie sans souverain mais avec les « Articles
d’Henri » lourds de conséquences, pour retrouver la France en proie aux
guerres de religion.
Il sera couronné Roi de France
à Reims le 13 février 1575 sous le nom d’Henri
III. La Pologne connaîtra, elle, un
interrègne de 18 mois, espérant toujours le retour d’Henri, avant d’élire Étienne Báthory qui sera couronné le 1er mai
1576.
La colline du Wawel à Cracovie |
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