Il y avait eu la Rus’,
principauté médiévale qui avait perduré du IXe au XIIIe siècle, ancêtre de l’Ukraine
moderne.
Il y avait eu la
République Populaire Ukrainienne, reconnue par la France et la Grande Bretagne,
qui, de mars 1917 à octobre 1920, était née, à l’image des Etats baltes, sur
les ruines de l’empire russe tsariste post-traité de Brest-Litovsk.
Mais, à partir de 1919, victime
d’une guerre du style chacun contre tous les autres, remportée par les
bolcheviks, l’Ukraine allait devenir une république constitutive de l’Union
soviétique, tout en subissant la répression stalinienne, notamment lors de l’Holodomor (génocide par la faim).
L’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl’ (26 avril 1986)
marqua un tournant et ouvrit la voie à une critique virulente du régime
soviétique. En 1987-88 intervinrent les premières créations d’associations
politico-culturelles indépendantes du pouvoir. En 1989 fut créé le « Roukh » (« mouvement » pour « Mouvement
populaire ukrainien pour la reconstruction »), mouvement patriotique qui
joua un rôle essentiel dans la marche de l’Ukraine vers l’indépendance, à
l’image de, par exemple, Sajūdis en
Lituanie.
Le 28 octobre 1989, l’Ukrainien est déclaré
langue officielle de la RSS d’Ukraine. De grandes grèves ouvrières ont lieu en
1989 et 1990 dans le Donbass avec des revendications aussi bien
socio-économiques que politiques.
Le 16 juillet 1990, à l’instar d’autres
républiques de l’URSS, comme la Russie quelques jours auparavant, l’Ukraine
adopte une « Déclaration de souveraineté étatique », affirmant la
suprématie de la Constitution et des lois de la République d’Ukraine sur celles
de l’URSS. Le « Conseil suprême » adopte cette déclaration par 225
voix contre 4 !
Le 19 août 1991 a lieu le putsch de Moscou (voir
http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2015/08/21-aout-1991-fin-du-putsch-de-moscou.html)
qui va conduire, le 24 août 1991, à
la pleine indépendance de l’Ukraine (l’appellation République Socialiste
Soviétique passe à la trappe !). Dès le lendemain, le Parlement vote la
confiscation des biens du Parti Communiste. Le 27 août, le Parlement déclare l’Ukraine puissance non nucléaire
et s’engage à remettre les armes nucléaires tactiques à la Russie avant juillet
1992.
Le 1er décembre 1991, un référendum donne une majorité écrasante de 90,35
% pour l’indépendance de l’Ukraine (80 % de participation). Toutes les
régions, y compris les régions orientales et la Crimée, les plus russifiées, se
prononcent pour l’indépendance.
Le 5 décembre 1991, le Conseil suprême de
l’Ukraine constate la nullité du traité fondateur de l’Union soviétique (1922)
et Leonid Kravchuk, dernier dirigeant ukrainien de l’époque soviétique,
est élu Président de la République avec 60 % des voix (il ne sera installé que
le 22 août 1992). Le 8
décembre 1991, les présidents ukrainien, russe et bélarusse prononcent
le décès de l’URSS.
Le
24 août est devenu Fête Nationale « Jour de l’indépendance de
l’Ukraine », en 1992. En cette année 2015, il est célébré sous la menace
de la Russie qui, 24 ans après, conteste toujours à l’Ukraine le droit d’être
indépendante et le droit de choisi son futur..
(Article
largement inspiré du livre « Ukraine, une histoire en questions » de
Iaroslav Lebedynsky, aux éditions de L’Harmattan)
Il serait intéressant d'ajouter le rattachement volontaire de l'Ukraine des cosaques à la Russie au traité de Pereïaslav pour montrer la complexité de l'histoire de l'Ukraine.
RépondreSupprimerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_de_Pereïaslav_(1654)
L'article ne traitait que de l'Ukraine contemporaine (post 2ème guerre mondiale)
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