Le 25 mai 1940, le Ministre soviétique des
Affaires Etrangères, Viatcheslav Molotov, présentait une note
diplomatique accusant la Lituanie de l’enlèvement de trois soldats soviétiques
stationnés en Lituanie. C’est sur cet incident totalement
inventé que vont être montées l’invasion, l’occupation puis l’annexion de la
Lituanie par l’Union soviétique.
Viatcheslav Molotov |
Au
cours d’une réunion le 9
juin 1940, Molotov accusa le gouvernement lituanien de conspirer avec la
Lettonie et l’Estonie et d’établir une union militaire secrète (ah, déjà la bonne
vieille théorie du complot !). Lors d’une troisième réunion, le 11 juin 1940, les
soviétiques continuèrent d’apporter de prétendues charges et les Lituaniens
concédèrent que le Ministre de l’Intérieur, Kazys Skučas et le Directeur de la
Sécurité d’Etat, Augustinas Povilaitis, démissionneraient.
Mais
en fait, dès le 5 juin, les forces soviétiques dans la région de la Baltique
furent placées aux ordres du Commissaire du Peuple à la Défense, Semion
Timochenko. Le 7 juin, les troupes reçurent l’ordre de préparer une attaque
contre la Lituanie. Dans la nuit du 14 juin 1940, les soldats soviétiques débutèrent leurs
opérations, tirant sur un poste frontière près d’Alytus et tuant un policier,
Aleksas Barauskas.
Le
14 juin, juste avant minuit, à Moscou, Molotov présenta au Ministre lituanien
des Affaires Etrangères, Juozas Urbšys, un ultimatum qui expirait 12 heures
plus tard. Le Président Antanas Smetona souhaitait une résistance militaire. Le
gouvernement d’Antanas Merkys étant partisan d’accepter toutes les demandes
russes, le Président Smetona décida de quitter la Lituanie pour l’Allemagne et,
conformément à la Constitution, Merkys devint Président par intérim.
Le Président lituanien, Antanas smetona |
En
tout état de cause, ce même 15 juin 1940, en
début d’après-midi, les soviétiques pénétrèrent sur le territoire lituanien. L’armée
lituanienne reçut l’ordre de ne pas résister.
Le processus sera le même en Lettonie et
en Estonie. Le 16 Juin 1940, l’URSS
adresse un ultimatum à la Lettonie, reprochant à celle-ci de
transgresser le Pacte d’assistance mutuelle en élaborant une alliance militaire
avec l’Estonie et la Lituanie (http://www.letton.ch/lvultima.htm#ultimatum ).
L’ultimatum soviétique, expirant au bout de 8 heures, exigeait la formation
d’un gouvernement appliquant le pacte d’assistance mutuelle et l’entrée libre
d’autres unités soviétiques. (NB : Le Traité d'Entente Baltique de 1934 ne
comportait en fait aucun accord militaire). Toute résistance, du fait de l’occupation
déjà réalisée de la Lituanie, aurait été futile.
Les
chars soviétiques entrèrent en Lettonie le lendemain, 17 Juin 1940 et
un gouvernement prosoviétique sera mis en place dès le 20 Juin. Par cette agression
l’Union soviétique violait 5 traités en vigueur entre l’URSS et la Lettonie !
Le 15 Juillet 1940 ont lieu des pseudos élections à liste unique,
par un processus qui perdure toujours (cf. l’occupation de la Crimée et le
pseudo référendum du 16 mars 2014)…… Le 21 Juillet 1940, le
Parlement fantoche ainsi « élu » votera l’incorporation de la Lettonie dans
l’URSS. L'occupation militaire soviétique mit fin à la souveraineté de la Lettonie
et fut le prélude d'une soviétisation qui se basait sur les déportations de
masse et les liquidations.
Chars soviétiques à Riga |
On
notera qu’aujourd’hui, la Russie dénie le fait qu’il y eut occupation. Elle
trouve même des bienfaits (sic) à l’invasion de l’armée rouge. Par exemple :
« Grâce à l’entrée dans son territoire de l’Armée rouge Vilnius et le port
de Klaipėda ont été restitués à la Lituanie » (Sputnik, 26 août 2014). Les dizaines de milliers de personnes , y
compris femmes, enfants, nourrissons, arrêtées au milieu de la nuit et déportés
vers une destination inconnue, soumises à la violence et à la cruauté, torturées,
fusillées apprécieront !
Déportation |
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