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dimanche 20 mars 2011

Balzac, la Touraine, la Lettonie et la Francophonie

Récemment, je vous contais les liens entre la Touraine et la Courlande à travers Dorothée de Courlande et Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord.


Un autre lien, certes plus diffus, relie la Touraine et la Lettonie : Honoré de Balzac (1799 – 1850, ci-dessus). Né à Tours le 20 Mai 1799, écrivain prolixe, mais de santé précaire et endetté par des investissements hasardeux, il fera, entre 1825 et 1848, de nombreux séjours au château de Saché (ci-dessous), hôte de son ami Jean de Margonne. C’est là qu’il travaillera au « Père Goriot », aux « Illusions perdues » et qu’il trouvera l’inspiration pour « Le Lys dans la vallée ». Le château est devenu un Musée Balzac depuis le 29 Avril 1951.

Pour en savoir plus sur Balzac et Saché :


Mais, depuis 1832, Balzac entretenait une correspondance régulière avec une admiratrice polonaise, Ewelina Rzewuska, comtesse Hańska (ci-dessous), qui s’ennuie à mourir dans son domaine de Wierzchownia, aujourd’hui Verkhovnia en Ukraine. Lorsque Balzac rencontre la comtesse Hanska pour la première fois (Septembre 1833), au bord du lac de Neuchâtel, il tombera amoureux d’elle. Mais celle-ci, devenue (enfin !....) veuve en 1841, n’épousera l’écrivain que le 14 Mars 1850, 5 mois avant la mort de celui-ci (18 Août 1850).


Un des voyages pour rencontrer sa belle, en 1843, avait conduit Balzac, en bateau, à Saint-Pétersbourg. Au retour, il quittera la capitale russe le 7 Octobre 1843 en malle-poste, via Riga, afin de pouvoir prendre un train à Berlin.

Le transport régulier du courrier et des passagers empruntait, depuis le début du XVIIe siècle une route partant de Clèves et passant par Magdeburg, Berlin, Dantzig (Gdansk), Königsberg (Kaliningrad), la presqu’ile de Courlande, Memel (Klaipėda), Mitau (Jelgava) et Riga, pour aller jusqu’à Saint-Pétersbourg. Cette route fut, au XVIIIe siècle, empruntée par de nombreux Français allant faire leur cour à la tsarine Catherine II. On citera notamment Diderot (1774), le sculpteur Etienne Maurice Falconet et son élève Marie-Anne Collot, venus faire la statue de Pierre le Grand (1766), la portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun fuyant la Révolution française (1789), Mademoiselle George, célèbre tragédienne maitresse de tous les souverains du moment (1808), etc.……

En 1833 est ouverte une nouvelle route postale passant par Tilsit, Tauragė et Šiauliai, se raccrochant à la précédente à Mitau (Jelgava). C’est cette route qu’empruntera Balzac en 1843. Mais, à l’époque, Lituanie, Lettonie et Estonie ne sont que des gouvernements (губе́рния) de l’empire russe (cf. ci-dessous).

A l’occasion d’un voyage impromptu, à l’automne 1847, cette fois à Kiev, on apprend que Balzac rend visite à un riche moujik qui a lu tous ses livres ! La Francophonie au XIXe siècle était un phénomène de société. Balzac apprend que ce nouveau riche brûle un cierge à Saint-Nicolas chaque semaine en son intention ! Les choses ont bien changé……

1 commentaire:

  1. Merci pour cet intéressant post sur Balzac ,je ne me souvenais pas bien de cette partie de sa vie ,qui l'avait amené à voyager jusque dans l'empire russe .

    Il est vrai qu'à l'époque ,les écrivains français étaient connus bien au-delà de leur pays .On les lisait jusque dans les cours royales et impériales de toute l'Europe.
    Depuis le XVIIIe siècle, le français était la langue véhiculaire de l'Europe ,elle était parlée dans toutes les cours européennes (dans près de 25 États): de la Turquie au Portugal, en passant par la Russie, la Serbie et le Monténégro, la Norvège, la Pologne et, bien sûr, l'Angleterre.

    Le français était également la langue diplomatique universelle (de l'Europe),celle qu'on utilisait dans les traités internationaux.

    Ce sont les Anglais qui ont inventé le mot gallomanie – du latin Gallus ("Gaulois") et manie, ce qui signifie "tendance à admirer aveuglément tout ce qui est français" – pour identifier cette mode qui avait saisi l'Europe aristocratique.
    http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s7_Lumieres.htm

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