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vendredi 7 octobre 2011

7 Octobre 2006 : Anna Politkovskaïa assassinée


Le samedi 7 octobre à 17H10, c’est une voisine qui découvrit le corps sans vie de la journaliste Anna Politkovskaïa devant l’ascenseur de son immeuble à Moscou. Dans l’ascenseur, les policiers retrouvèrent un pistolet Makarov de 9 mm et quatre douilles.



Depuis Juin 1999, Anna Politkovskaïa collaborait au journal en ligne Novaïa Gazeta (Новая газета - Le Nouveau Journal - http://en.novayagazeta.ru/), un des rares médias indépendants qui subsistent encore aujourd’hui en Russie. Elle s'était rendue à de nombreuses reprises dans les zones de combats en Tchétchénie et dans des camps de réfugiés au Daghestan, puis en Ingouchie. En octobre 2002, au péril de sa vie, elle avait accepté de servir de négociatrice lors de la prise d'otages dans un théâtre de Moscou, qui s'est terminée de manière dramatique. Régulièrement menacée, elle avait subit une tentative d'empoisonnement en 2004, alors qu'elle se rendait en avion dans le Caucase. 

L'enquête sur l'assassinat a été close en juin 2008 par la mise en examen de quatre suspects, dont trois originaires de Tchétchénie et un officier du FSB (l’ex KGB). Aucun commanditaire n'a été retrouvé ni inculpé. Le principal exécutant présumé de l'assassinat, identifié, demeure en fuite. Puis le 19 février 2009, un tribunal militaire de Moscou a acquitté les suspects……
Depuis 2000, six journalistes de Novaïa Gazeta ont été assassinés, dont Anastasia Babourova en Février 2009. Au-delà de Novaïa Gazeta, ce sont 21 journalistes qui ont été assassinés depuis 2000, mais aussi des avocats (comme Stanislav Markelov) et des représentants d’ONG (comme Natalia Estemirova, de l’ONG « Memorial »).   Ils avaient pour point commun de dénoncer la corruption et  les atteintes aux droits de l'homme en Russie, et la guerre en Tchétchénie. Aucun de ces meurtres n’est à ce jour élucidé.

Cinq ans après, l’enquête sur le meurtre d’Anna Politkovskaïa est toujours en cours. Elle a mis en lumière les liens entre les services de police, le FSB et le crime organisé. Mais la question principale demeure sans réponse : qui a commandité le crime ? Il est à craindre que l’énigme ne soit jamais résolue. 

Tout ceci se passe dans la Russie de M. Vladimir Poutine dont, ironie de l’histoire, c’est aussi aujourd’hui l’anniversaire.


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