A Varsovie, sur la place des rebelles (?), il existait jusqu'à la deuxième guerre mondiale une statue de l’Empereur Napoléon 1er, qui avait été érigée à l’occasion du centenaire de sa mort, le 5 Mai 1921. En outre, la place à l’époque portait le nom de l’Empereur.
D’après l’agence de presse PAP, il est envisagé de reconstruire la statue.
La Pologne avait été rayée de la carte de l’Europe à l’issue de trois partages successifs : 1772, 1793, 1795. Aux termes du Traité de Tilsit (7 Juillet 1807), il avait été créé un Duché de Varsovie, Napoléon 1er ne voulant pas utiliser le terme de Pologne pour ne pas déplaire à Alexandre 1er. Après la guerre de la cinquième coalition contre l’Autriche (1809), le Duché s’agrandira et comptera 4,3 millions d’habitants sur 155 000 km2 (cf. carte). Après la chute de l’Empereur, le partage est confirmé par le Traité de Vienne et la Pologne devra attendre Novembre 1918 pour recouvrer son indépendance.
On comprend donc aisément que la Pologne honore Napoléon 1er qui lui avait offert 6 ans de relative autonomie au milieu de 123 années d’occupation.
La situation a été sensiblement la même en Lituanie, victime des mêmes partages de la fin du XVIIIe siècle, et à qui Napoléon 1er redonne un espoir d’indépendance par la création, le 1er Juillet 1812, d’un Gouvernement provisoire du Grand-duché de Lituanie. Avec l’échec de la campagne de Russie, la Lituanie retournera dans le giron russe jusque, elle aussi, en 1918.
Etonnamment, lorsque a été signé le partenariat stratégique entre la France et la Lituanie, le 4 Septembre 2009 (vous savez, c’est quand les drapeaux lituaniens ont été accrochés à l’envers à l’Élysée), la partie lituanienne avait demandé que soit retirée toute allusion à une commémoration de la campagne de 1812. Peut-être les Lituaniens avaient-ils peur que la place Daukantas (devant le palais présidentiel de Vilnius) ne soit rebaptisée place Napoléon, comme ça avait été le cas en 1812 et en … 1915 (lors de l’occupation par les Allemands). A ce propos, il y avait encore en 1944, car des aviateurs de « Normandie-Niemen » ont été photographiés devant, une plaque sur le mur du palais présidentiel indiquant que l’Empereur Napoléon 1er y avait séjourné en Juin – Juillet 1812.
Alors, Napoléon 1er honoré à Varsovie mais persona non grata à Vilnius ?
Je n'imagine pas si de nos jours on voulait ériger une statue de Napoléon à Paris, vu comme dans l'imaginaire collectif ce n'est plus qu'un "tyran sanguinaire esclavagiste" ...sans compter que maintenant il n'est plus qu'un sous chapitre à la place d'un chapitre a part entiere dans les programmes scolaires de collègiens.
RépondreSupprimerAu moins les Polonais ont un minimum de reconnaissance pour lui même si Napoléon aurait pu faire beaucoup plus pour eux.
Pour les Lituaniens, peut être qu'ils ne gardent pas un bon souvenir des actes des débris de l'armée passant au retour.
J'ignore la raison de ce rejet lituanien. Car je pense que les exactions (appelons les choses par leur nom) de la Grande Armee, non seulement au retour mais des l'aller, ont du s'appliquer aussi bien en Pologne qu'en Lituanie.
RépondreSupprimerIl y a peut-etre en fait des raisons contemporaines, dans la mesure ou, et c'est un euphemisme, les relations franco-lituaniennes sont perfectibles.
J'ai vu effectivement qu'aujourd'hui les programmes scolaires francais s'interessaient plus a l'histoire des peuples du sud-Sahel qu'a Louis XIV ou a Napoleon. L'entreprise de culpabilisation a encore de "beaux" jours devant elle !
Bien qu'ayant étudié en France je n'ai pas eu de plaisir de découvrir l'histoire du sud-Sahel.
RépondreSupprimerEt je ne peux pas vous aider à comprendre ce rejet de Napoléon. Il n'est certes pas admiré en Lituanie, en dehors des fans de l'Histoire militaire, et peux parfois être moqué pour son arrogance et sa cruelle défaite face à l'hiver russe, mais il n'est en aucun cas détesté. Peut être quelqu'un dans l'équipe des diplomates lituaniens ne l'aime pas, ou alors qu'ils le sentent hors sujet pour ce partenariat stratégique( ce qui à mon sens est logique).