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samedi 8 décembre 2012

Bélarus : retour au servage ?



Selon la définition des Nations Unies du 7 septembre 1956, le servage est la « condition de quiconque est tenu par la loi, la coutume ou un accord, de vivre et de travailler sur une terre appartenant à une autre personne et de fournir à cette autre personne, contre rémunération ou gratuitement, certains services déterminés, sans pouvoir changer sa condition ».

De quoi s’agit-il aujourd’hui au Bélarus ?

Le vendredi 30 Novembre, Alexandre Lukashenka était en visite dans une usine de transformation du bois, Borisdrev, à Borisov, lieu bien connu sur la Bérézina à 70 km à l’est de Minsk. Le Président autoritaire du Bélarus avait déclaré que, afin d’enrayer l’exode des travailleurs qualifiés vers la Russie voisine, que les employés, travaillant dans des usines de transformation du bois en cours de modernisation, ne seraient pas autorisés à quitter leur emploi.

Le décret afférent a été signé ce vendredi 7 Décembre. Il concerne plus de 13 000 travailleurs dans les 9 usines de transformation du bois dirigées par l’Etat, plus les 2 à 3 000 travailleurs du bâtiment engagés dans les travaux de modernisation.

Le salaire moyen dans une telle usine est aujourd’hui de 150 US$ (= 116 €). Lukashenka a promis de le porter à 400/500 US$ (309/386 €), ce qui le mettrait à hauteur de la Russie, puis à 1 000 US$ (773 €) en 2015, ce qui, en période de crise sévère, laisse sceptique plus d’un travailleur. Sur une population de 10 millions d’habitants, 1 million de Bélarusses travailleraient à l’étranger.  

En outre, certains experts pensent que la mesure, pour l’instant circonscrite à l’industrie du bois, pourrait être étendue à d’autres secteurs.

Résumons : le travailleur, de par la loi, n’est pas autorisé à quitter son emploi sous payé (ou alors il est envoyé en …… camp de travail), donc il ne peut pas changer sa condition. Si ce n’est pas du servage, c’est bien imité !    



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