Blason de Louis 1er, dit le Grand, Roi de Hongrie, de Croatie et de Pologne |
Le Royaume de Naples, la
Hongrie, la Croatie, la Pologne – Lituanie et bien sûr le Val de Loire. Charles
1er comte d’Anjou, frère du Roi de France Louis IX (Saint Louis),
est à l’origine d’une « Europe des Anjou » qui, jusqu’en 1480,
rassemblera la plus grande partie de l’Europe centrale dans une histoire
commune.
L’Anjou, centre de l’empire
Plantagenêt au XIIe siècle, est conquis par le Roi de France Philippe II, dit
Philippe Auguste (1180 – 1223), après la bataille de Bouvines (27 Juillet 1214),
possession confirmée par le Traité de Paris du 4 Décembre 1258 entre le Roi de France
Louis IX et le Roi d’Angleterre Henri III Plantagenêt. Le comté d’Anjou est donné
en apanage au dernier frère du Roi Louis IX, Charles (1227 – 1285), lequel va
connaître un destin exceptionnel qui le placera au premier rang des souverains
occidentaux de la deuxième moitié du XIIIe siècle.
A l’instigation de Saint
Louis et du Pape Urbain IV, Charles d’Anjou se lance en 1264 à la conquête du
Royaume de Sicile (qui couvrait en fait l’île de Sicile et le sud de la botte
italienne, cf. ci-dessus), alors possession de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, dont
les Etats enserraient dangereusement ceux du Saint-Siège. En 1266, il conquiert
la Sicile des Hohenstaufen et en devient Roi sous le nom de Charles 1er. Mais il s’aliène
la population sicilienne, qui se révolte lors des « Vêpres siciliennes »
(31 Mars 1282).
Charles 1er d'Anjou (à gauche) et son épouse, Béatrice de Provence |
En dépit de la perte de l’île
de Sicile, Charles 1er, par une politique matrimoniale habile, sera
le point de départ de l’expansion des Anjou sur l’Europe centrale.
Son fils Charles II (1254 – 1309) épousera Marie
de Hongrie, sœur et héritière de Ladislas IV Árpád le Couman, Roi de Hongrie. Lorsque celui-ci est assassiné le 10 Juillet 1290,
sans héritier direct, la Hongrie se fractionne et le Pape déclare le pays « fief
pontifical » vacant et donne le trône magyar au fils de Charles II et Marie,
Charles Martel d’Anjou (1271 – 1295),
encore enfant. Charles Martel ne se rendit jamais en Hongrie et mourut à l’âge
de 24 ans en transmettant ses droits à son fils Charles-Robert ou Carobert
(1288 – 1342).
Après des débuts
difficiles (il y avait d’autres prétendants), Charles-Robert sera reconnu Roi
de Hongrie en 1310 mais son royaume ne sera unifié qu’en 1323. Ses campagnes
militaires lui permirent de contrôler les Etats frontaliers de la Hongrie :
la Dalmatie, la Croatie et la Dalmatie. De son quatrième mariage avec la princesse
Elisabeth Piast (1305 – 1380), Charles-Robert aura enfin un fils, Louis 1er dit Louis le Grand (1326
– 1382), qui lui succédera en 1342 comme Roi de Hongrie et Roi de Croatie puis, en 1370, à la mort de son
oncle Casimir III (Kaziemierz III Wielki), Roi de Pologne.
Louis 1er le Grand, Roi de Hongrie, de Croatie et de Pologne |
La suite est sans doute
mieux connue de ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Lituanie.
A sa mort en 1382, Louis 1er
ne laisse comme seule descendance que deux filles survivantes : Marie, qui
reçoit la Hongrie et la Croatie, et la cadette, Hedwige (1372 – 1399). Hedwige est couronnée Roi de Pologne (« Hedvig Rex Poloniae » - et non pas « Regina », qui ne désignait que la
femme d’un Roi) le 15 Octobre 1384. La diète lui fait rompre ses fiançailles
avec le jeune prince autrichien Guillaume de Habsbourg, afin d’épouser le 18
Février 1386, à l’âge de 14 ans, le Grand-duc de Lituanie Jogaila, lequel, pour ce faire, s’était converti au christianisme 3
jours auparavant, conformément à l’Union
de Kreva.
Statue d'Hedwige d'Anjou et de Jogaila à Cracovie |
C’est ainsi que la dynastie
française des Anjou est à l’origine de la conversion de la Lituanie, dernier
Etat païen en Europe.
(voir aussi : http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2011/08/14-aout-1385-signature-de-lacte-de.html)
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