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dimanche 27 octobre 2013

27 Octobre 1901 : naissance d’Aleksandrs Čaks


Lorsque j’habitais Riga, j’entendais son nom pratiquement quotidiennement, car une station de trolleybus sur ma ligne favorite s’appelait Aleksandra Čaka iela, rue Aleksandrs Čaks. J’avais eu la curiosité de chercher qui était cet inconnu. J’ignorais à l’époque que, quelques années plus tard, j’allais devoir m’intéresser sérieusement à ce poète letton.  

Aleksandrs Čaks (27 Octobre 1901 – 8 Février 1950 ci-dessous) est très célèbre en Lettonie. De son vrai nom Aleksandrs Čadarainis, c’est un poète et un écrivain qui fut le premier Letton à décrire l’univers urbain plutôt que la vie à la campagne ou dans les petits villages, plus « à la mode » jusque là dans la littérature lettone. Lui parle plutôt de la vie nocturne de la ville, des prostituées, des banlieues pauvres et même des égouts ! On m’a d’ailleurs signalé que la rue Aleksandrs Čaks, que j’évoquais ci-dessus, était à une époque célèbre pour ses dames aux amours tarifées !  



Né à Riga dans une famille de tailleur, il passa la Première Guerre mondiale en Russie. Après avoir étudié la médecine à Moscou puis à l’Université de Lettonie, il travailla comme instituteur à Drabeši (immédiatement au sud de Cēsis). 

Ses premiers poèmes furent publiés en 1925 et il est apparu pendant la période de la première indépendance comme le grand réformateur de la poésie lettone. Son nom est associé aux journaux  littéraires « Jaunā Lira » (La nouvelle lyre) et « Trauksme » (Alarme), ainsi qu’à la société artistique « Zaļā vārna » (Le corbeau vert). Il a écrit également un poème épique sur les tirailleurs lettons, «Mūžības skartie » (Touchés par l’éternité), qui lui a valu de recevoir le Prix Anna Brigadere en 1940.  
     

Durant les cinq dernières années de sa vie, Aleksandrs Čaks fut obligé d’écrire des poèmes à la gloire du constructivisme socialiste, qui furent malgré tout censurés par la critique officielle. A partir de 1946, il fut accusé de s’écarter des valeurs du marxisme, d’être un cosmopolite, un snob, et d’adhérer à l’esthétique bourgeoise. Deux ans plus tard, sa santé commença à se détériorer et il devint de plus en plus dépressif. Il disait à ses amis qu’il se sentait comme s’il était déjà dans son cercueil, seul le couvercle était encore ouvert. Il décéda le 8 Février 1950 d’un arrêt cardiaque et il est enterré au cimetière Rainis à Riga.
    
Monument des tirailleurs lettons à Riga
Je disais précédemment que j’allais devoir m’intéresser à Aleksandrs Čaks. Le Ministère de la Défense letton fait actuellement traduire en anglais son poème épique sur les tirailleurs lettons, «Mūžības skartie ». Il y aura trois préface à cette traduction, faites par trois historiens (ou supposés tels) : un Britannique, un Allemand et un Français. Vous avez compris qui est le Français …… Les tirailleurs lettons (strēlnieki), créés le 23 Juillet 1915, premières unités militaires entièrement lettones, se sont couverts de gloire dans l’armée russe tsariste, avant de se séparer entre tirailleurs rouges et tirailleurs blancs. Mais toujours pour la liberté de la Nation lettone !  

  
Statue à l’effigie d’Aleksandrs Čaks dans le parc de Ziedondarzs (bordant Čaka iela)





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