En ce 7 Mai, je voudrais évoquer le
destin extraordinaire de Romain Gary, romancier multi-visages, diplomate, mais
aussi véritable héros de la seconde guerre mondiale, né il y a exactement cent
ans.
Né Roman Kacew le 8 Mai 1914 dans la communauté juive de Vilnius (Wilna en Russe), alors sous domination russe, il est déporté avec sa mère en tant que Juifs des Pays baltes, soupçonnés d’espionnage au profit des Allemands ! Revenus à Vilnius (occupée entre temps par les Polonais et donc appelée Wilno) en 1921, puis à Varsovie en 1927, la mère et le fils émigrent finalement en France, à Nice, en 1929. Cette jeunesse est décrite dans son roman autobiographique La promesse de l’aube (1960), qui lui apportera une renommée internationale.
Naturalisé Français en 1935, Roman Kacew est appelé au service militaire en 1938 pour servir dans l’aviation, et il devient élève observateur à l’Ecole de l’Air d’Avord. En Juin 1940, il est à Bordeaux Mérignac et décide de rallier les Forces Françaises libres, s’évadant de France par avion. Après un périple passant par Alger, Meknès, Casablanca, Gibraltar et Glasgow, il est affecté au Moyen-Orient (il combat notamment lors de la bataille de Koufra – Février 1941) puis, en Février 1943, au Groupe de Bombardement Lorraine sur le front de l’ouest. C’est à cette époque qu’il prend le nom de guerre de Gary, qui signifie « brûle ! » en Russe.
Le Lieutenant Gary se distingue particulièrement le 25 Janvier 1944 quand, leader d’une formation de six bombardiers, blessé par un éclat d’obus, il guide sa formation avec suffisamment de maîtrise pour réussir un bombardement très précis d’un site de V1 et ramener l’escadrille à sa base. Il effectuera 25 missions offensives totalisant plus de 65 heures de vol de guerre.
Le Capitaine Romain Gary (2ème en partant de la droite) reçoit la Croix de la Libération (Août 1945) |
Démobilisé en 1945, il entrera alors dans la carrière diplomatique (il sera
notamment en poste en poste en Bulgarie, en Suisse, aux Nations Unies à New
York et in fine Consul Général de
France à Los Angeles). 1945 est également la date de publication de son premier
roman, Education européenne. La suite
de sa carrière littéraire est plus connue, notamment le fait qu’il soit le seul
écrivain qui ait reçu deux fois le Prix Goncourt sous deux noms différents
(Romain Gary en 1956 et Emile Ajar en 1975).
Il
fut notamment (mais pas seulement) l’époux de l’actrice américaine Jean Seberg à partir de
1963, dont il divorça en 1968. Un peu plus d’un an après le suicide de
celle-ci, en Septembre 1979, il se donne lui-même la mort par arme à feu le 2 Décembre
1980. Il a désormais sa statue face à l’immeuble où il habitait enfant, rue
Basanavičius à Vilnius.
Romain Gary était Commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 39/45 avec deux citations, et Compagnon de la Libération.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire