Signature du Traité |
On
sait que la révolution dite d’octobre en Russie commence le 25
octobre du calendrier julien, donc le 7 novembre 1917 du
calendrier grégorien, par un coup d’état mené par Lénine,
Trotsky et les bolcheviks contre le gouvernement provisoire
d’Aleksandr Kerenski, issu de la révolution de février. Mais
immédiatement après cette prise du pouvoir se déclenche une guerre
civile qui, au-delà de l’affrontement entre révolutionnaires
bolcheviks et « Blancs », est un chaos indescriptible et
violent.
Conscient
que l’avenir de la révolution dépend de la paix militaire, Lénine
signe dès le 8 Novembre, lendemain de la prise de Petrograd
(Saint-Pétersbourg), un décret demandant une « paix sans
annexion ». Mais, venant d’un agitateur au pouvoir précaire,
le décret reste lettre morte.
Lénine |
Lénine
se résout donc à demander l’armistice aux Empires centraux
(Empire allemand, Empire austro-hongrois, Empire ottoman et Royaume
de Bulgarie) et aux Alliés. Seule les Empires centraux répondent,
l’Allemagne étant notamment intéressée par une paix séparée à
l’est qui lui permettrait de ramener des troupes à l’ouest.
L’armistice est signé le 15 décembre 1917.
Trotsky,
Commissaire du Peuple aux Affaires Étrangères, fut chargé de
conduire les négociations de paix. Mais il les fait traîner en
longueur car il espère que les Allemands vont rapidement suivre les
Russes dans la voie de la « révolution prolétarienne ».
Trotsky |
Les
pourparlers débutent à Brest-Litovsk (Brest-la-Lituanienne,
aujourd’hui Brest au
Bélarus) le 22
décembre
1917 mais
s’arrêtent dès le 28 Décembre, les Russes retournant à
Petrograd pour consultations, après l’exposé des exigences
allemandes. Il y aura d’ailleurs plusieurs suspensions, les
exigences allemandes augmentant à chaque fois. Les négociations
étant au point mort en février, les Allemands reprennent
l’offensive militaire le 21
février
1918, occupant les
Pays baltes et l’Ukraine, dont les ressources agricoles vont
pouvoir en outre compenser le blocus allié.
Les
bolcheviks sont alors contraints de signer le traité de paix le 3
mars
1918, toujours
à Brest-Litovsk, à des
conditions considérées cette fois comme humiliantes par les
bolcheviks. La Biélorussie est directement administrée par
l’Allemagne, l’Ukraine (en proie à la guerre civile), les États
baltes, récemment indépendants, et la Pologne sont contrôlés par
l’Allemagne. L’Empire Ottoman obtient quelques régions.
Suite
à l’armistice du 11 novembre 1918, le
Traité de Brest-Litovsk est dénoncé par le pouvoir soviétique dès
le 13 novembre, et l’armée rouge suivra sans l’attaquer la
retraite de l’armée allemande, s’attachant toutefois à
reconquérir les territoires perdus.
Le
Traité de Versailles (28 juin 1919) et les
traités annexe (Saint-Germain-en-Laye et Trianon avec l’Autriche –
Hongrie, Neuilly-sur-Seine avec la Bulgarie et Sèvres avec l’Empire
ottoman), rendront caduc le Traité de Brest-Litovsk.
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