Comme les médias français n’en parlent pas, il n’est pas inutile de rappeler que l’élection présidentielle aura lieu au Bélarus le dimanche 19 Décembre 2010.
Il reste actuellement 10 candidats qui ont réussi à collecter plus de 100 000 signatures de soutien. Ces signatures sont actuellement en cours de vérification par les commissions électorales régionales, et les candidats potentiels devaient déposer leurs déclarations de patrimoine avant hier, 13 Novembre. La liste définitive des candidats devrait être connue le 18 Novembre.
Il ne fait toutefois aucun doute que le Président sortant, Alyaksandr Lukashenka (ci-dessous), sera réélu. Il n’aurait même pas besoin de faire appel aux « ressources administratives » (mot pudique pour designer la fraude électorale) pour être élu, sa popularité restant notamment importante dans les campagnes. Faisant référence à la date du 1er Janvier à laquelle doivent être proclamés les résultats officiels, un candidat, Yaroslav Romanchuk, disait : « Que se passera-t-il après le 1er Janvier ? Le 2 Janvier ! »……
Il n’est pas évident de trouver un sondage fiable concernant ces élections. Celui effectué par l’ « Independent Institute of Socio-Economic and Political Studies » à la mi-Octobre, à défaut d’être fiable, peut paraitre crédible. Alyaksandr Lukashenka obtiendrait 48,2 % des voix devant Uladzimir Nyaklyaeu, 16,8 % et Andrei Sannikov, 8,6 % (ci-dessous, respectivement à droite et à gauche).
Dans le même sondage, on note que :
# Lukashenka recueillerait 55,5 % d’opinions positives, contre 33,7 % d’opinions très négatives ;
# 44,6 % des Bélarusses seraient favorables à une réélection de Lukashenka, contre 43,6 % voudrait donner sa chance à un homme nouveau ;
# 73,2 % auraient déclaré avoir l’intention de voter, mais seulement 31,7 % se disent suffisamment informés sur les candidats. 46,8 % pensent que les élections seront libres et honnêtes, 32,9 % sont d’un avis contraire.
# Au cas où les résultats de lélection apparaitraient comme manifestement truqués, seuls 10,9 % des sondés se disent prêts à participer à des manifestations de protestation. Parmi ceux qui ne participeraient pas, 28,2 % disent qu’ils doutent de leur efficacité, 20,4 % parce qu’ils n’ont pas le temps, et 18,3 % parce qu’ils redoutent les répressions.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, l’important se passera après l’élection, avec la réaction de la Russie dont les relations avec le Belarus se sont sérieusement détériorées ces derniers temps. Par contre, on aura remarqué la position atypique du Président lituanien Dalia Grybauskaitė qui aurait déclaré : « Lukashenka est le garant de la stabilité économique et politique du Bélarus et de son indépendance. Nous {la Lituanie} n’aimerions pas avoir une deuxième Russie comme voisin ».
Ah vous aussi avez remarquez la remarque très intéressante de notre président! A force de dire n'importe quoi elle arrive à dire des choses très justes. Aucun candidat d'opposition pro-occidentale n'est crédible, resterait donc qu'un candidat pro russe. Et très franchement je comprends qu'elle préfère ce bon vieux Lukashenka à un Yanukovitch-bis.
RépondreSupprimerEffectivement les suivants, Uladzimir Nyaklyaeu, et Andrei Sannikov sont catalogues pro-Russie. De la a soutenir "Godbatka" ..... Mais l'economie a aussi ses raisons que la raison ignore !
RépondreSupprimerD'apres l'agemce de presse belarusse http://naviny.by/rubrics/english/2010/11/14/ic_articles_259_171240, il est vraisemblable que les 10 candidats seront retenus. L'annonce sera faite le 18 Novembre.
RépondreSupprimerL'opposition etant divisee, Lukashenka a tout interet a avoir le plus d'opposants possibles. En outre, ca peut faire croire qu'il y a un semblant de pluralite.