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vendredi 7 septembre 2012

7 Septembre 1812 : le Prince Bagration est mortellement blessé à la bataille de la Moskova

Le Prince Piotr Bagration


Depuis le passage du Niémen (24 Juin 1812), qui avait marqué le début de l’invasion de la Russie, l’Empereur Napoléon 1er cherchait la bataille décisive qui forcerait le Tsar Alexandre 1er à déposer les armes. Mais, selon une stratégie prônée par le Ministre de la guerre, Michel Barclay de Tolly, qui commandait la 1ère armée de l’ouest pendant la campagne, les Russes pratiquaient la tactique de la terre brûlée qui consistait à attirer la Grande Armée dans les profondeurs de la Russie.

Mais cette stratégie était combattue par l’entourage du Tsar, notamment par le Prince Bagration, pour lequel ça ne se faisait pas de reculer devant l’ennemi, Barclay de Tolly ayant en plus le tort d’être « Allemand » (en fait Livonien) !  Le Tsar est contraint de rappeler le 29 Août 1812 le « vieux » prince Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov, tombé en disgrâce après la défaite d’Austerlitz. Initialement, Koutouzov suivit la même stratégie que Barclay, avant d’accepter la bataille à Borodino, 12 km à l’ouest de la ville de Mojaïsk.

Koutouzov à Borodino

Il n’est pas question ici de décrire la bataille de Borodino (appelée de la Moskova par les Français), beaucoup d’historiens l’ont fait avant moi, bien mieux que je ne pourrais le faire, sans même parler de Léon Tolstoï dans « Guerre et Paix ».

Je préciserai seulement que l’aile droite du dispositif russe était commandée par Barclay de Tolly et l’aile gauche par le Prince Piotr Bagration qui appuient leurs lignes défensives sur un système de redoutes dont la plus importantes, la redoute Raevsky, est prolongée au sud par trois autres retranchement, les flèches qui seront appelées plus tard flèches de Bagration.

Bataille de la Moskova / Borodino


Le prince Piotr Ivanovitch Bagration (Kнязь Пётр Иванович Багратион) était issu de la famille des Bagrationi (en Géorgien) qui régna longtemps (près de 900 ans) sur la Géorgie et l’Arménie. Né en 1765 « dans le Caucase », en Géorgie ou au Daghestan, il entre au service de la Russie dès 1782 comme simple sergent au Régiment d’Infanterie d’Astrakhan. Il se distingue dans la guerre russo-turque de 1787 – 1792 et gagne ses galons de colonel en 1794 en Pologne contre l’insurrection de Kosciuszko, campagne au cours de laquelle il gagne les faveurs du Feld-maréchal Alexandre Souvorov. Lieutenant-général, il combat à Austerlitz, Eylau (devenue en 1946 Bagrationovsk) et Friedland. C’est lui qui, le 20 Juin 1807, entame les pourparlers avec Murat qui déboucheront sur le Traité de Tilsit du 7 Juillet 1807 entre l’Empereur Napoléon 1er et le Tsar Alexandre 1er



A la bataille de Borodino / la Moskova, c’est lui reçoit le principal de l’attaque française. Alors que le Général Auguste de Caulaincourt emporte la décision en enlevant la grande redoute, assaut au cours duquel il est tué, le Prince Bagration est grièvement blessé en fin de journée. On dit que, descendu de son cheval, il continua à donner des ordres avant de perdre connaissance. Le centre et l’aile gauche russe furent sérieusement mis à mal, mais Napoléon refusa toutefois d’engager la Garde Impériale pour peut-être détruire l’armée russe, la réservant pour une hypothétique autre bataille devant Moscou (distante de 125 km). 

Borodino est une victoire tactique française qui permet à Napoléon d’entrer dans Moscou une semaine plus tard, le 14 Septembre. Mais les Russes réclament aussi la victoire, argumentant qu’ils se sont repliés en bon ordre. Le 12 Septembre, à la « conférence de Fili » (dans une hutte en bois), Koutouzov décide d’abandonner Moscou, en dépit de l’opposition de ses jeunes généraux.

Le Prince Bagration fut évacué sur Moscou, puis sur le village de Simy (région de Vladimir) lorsque les Français investirent la capitale. Sa blessure à la jambe gauche s’étant infectée, il décèda le 24 Septembre 1812. Il fut initialement enterré dans l’église de Simy, mais, en Août 1839, ses restes furent transférés sur le champ de bataille de Borodino où ils se trouvent toujours, en dépit de la destruction du monument pendant le Deuxième Guerre mondiale.

Napoléon considérait Bagration comme le meilleur général de l’armée russe. 

Napoléon à la Moskova

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