(NB : les dates sont
données suivant le calendrier grégorien)
Le 28 juillet 1914,
l’Empire austro-hongrois a déclaré la guerre au Royaume de Serbie et, dès le
lendemain, a bombardé Belgrade (cf. http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2014/07/28-juillet-1914-lautriche-hongrie.html)
Dès le 25 juillet, date de
l’expiration de l’ultimatum autrichien à la Serbie, l’Empire russe avait annulé
des grandes manœuvres prévues de longue date et, le 26 juillet, il avait lancé des mesures de
pré-mobilisation. Le 29 juillet, le Tsar
Nicolas II (« Nicky ») et l’Empereur
d’Allemagne Guillaume II (« Willy »), qui étaient cousins au
troisième degré, échangèrent des télégrammes en anglais pour essayer,
officiellement, d’éviter la guerre.
"Willy" (à gauche) et "Nicky" |
Finalement, le Tsar signe
le décret de mobilisation générale le 30 juillet 1914 à 16H30,
prévoyant le début de la mise sur pied pour le lendemain 31 juillet. Le 1er
août à 17H00, l’Empereur d’Allemagne décrète à son tour la mobilisation
générale pour le 2 août. Toujours le 1er août, à 19H00,
le chancelier allemand Theobald von Bethmann-Hollweg transmet au Ministre russe
des Affaires Etrangères, Sergueï Sazonov, la déclaration de guerre en
Français : « Sa Majesté
l’Empereur, mon Auguste Souverain, au nom de l’Empire, relève le défi et Se
considère en état de guerre avec la Russie ».
Fantassins russes |
En temps de paix, l’armée
impériale russe compte 1 423 000 hommes. Mais, compte tenu des
dimensions de l’empire et de la faiblesse des transports ferroviaires, il
faudra trois mois pour que la mobilisation soit achevée, à comparer avec les 16
jours de l’armée allemande et les 17 jours de l’armée française. Compte tenu de
cette lenteur, seules les grandes unités d’active, déjà formées dès le temps de
paix, seront disponibles à la fin du mois d’août !
L’armée russe est composée
de deux groupes d’armées, le Front du sud-ouest chargé de combattre
l’armée austro-hongroise, avec pour mission d’envahir la Galicie, et le Front
du nord-ouest chargé de combattre l’armée allemande, avec pour mission
d’envahir la Prusse orientale. C’est à ce Front nord-ouest que je vais
particulièrement m’intéresser, car il concerne les Etats baltes.
Le Front du nord-ouest
est commandé depuis Lida
(ville du Grand-duché de Lituanie, puis chef-lieu d’un district dans le
gouvernement de Wilna/Vilnius) par le Général
Yakov Jilinski qui sera relevé de ses fonctions après la bataille de
Tannenberg (26 – 30 août 1914) et remplacé le 3 septembre 1914 par le Général Nikolaï Rouzski. Le
Front est constitué de deux Armées :
# La 1ère Armée, commandée depuis Vilnius par le Général Paul
von Rennenkampf (noble germano-balte né dans l’actuelle Estonie) puis, demis
de ses fonctions pour incompétence et trahison, à compter du 5 décembre 1914
par le Général Alexandre Litvinov. La 1ère Armée comprend trois
Corps d’Armée à Vilnius (3e), Minsk (4e) et Riga (20e),
une Brigade de Fusiliers à Suvalkai, 5 Divisions et une Brigade de Cavalerie,
plus 6 Divisions d’Infanterie de réserve.
Le Général Paul von Rennenkampf |
# La 2ème Armée, commandée depuis Volkosyski (en Lituanien
Valkaviskas, dans la région de Grodno) par le Général Alexandre Samsonov.
L’Armée est dissoute le 30 août suite à sa destruction lors de la bataille de Tannenberg
et au suicide de son chef.
L’armée impériale ne
se déploie pas uniquement face à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, mais
aussi face à la Roumanie et à l’Empire ottoman, ainsi qu’en Asie centrale et le
long de certains littoraux.
Le commandement est
théoriquement assuré par le Tsar Nicolas II, mais celui-ci délègue ses
pouvoirs à partir du 2 août 1914 à son oncle, le Grand-duc Nicolas
Nicolaïevitch, qui commandait depuis 1905 le district de Saint-Pétersbourg.
La Stavka
(Etat-major général) s’installa à Baranavitchy (aujourd’hui dans l’oblast de Brest ex-Litovsk au
Bélarus).
Le Grand-duc Nicolas Nicolaïevitch |
(Pour mémoire, Le Grand-duc Nicolas
Nicolaïevitch se réfugia en France après la révolution bolchevique, s’installant
au château de Choigny, à Santeny (Val-de-Marne). Il décéda le 5 janvier 1929
dans sa villa Thénard à Antibes et est inhumé dans l’église Saint-Michel
Archange de Cannes)
(à suivre)
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