En Ukraine, où, malgré les
dénégations de Moscou, on les a vus à l’œuvre en Crimée et maintenant dans le
Donbass, on les appelle « les petits hommes verts ». Au mieux, on les
regroupe sous le vocable pratique de « forces spéciales russes ».
Comment s’y retrouver dans cette nébuleuse qui constitue le fer de lance de l’armée
russe ?
Emblème du KGB |
A l’époque soviétique
était le KGB (acronyme de Комитет государственной безопасности = Comité pour la sécurité de l’Etat), principal
service de renseignement de l’URSS, créé le 1er Janvier 1954. Le KGB
était chargé aussi bien du contre-espionnage que des gardes-frontières, du
renseignement extérieur, de la lutte contre les opposants ou de la protection
des personnalités. Uniquement subordonné au Politburo, et particulièrement au
secrétaire général du parti communiste de l’URSS, il avait en outre la haute
main sur ses concurrents, le GRU, rattaché à l’Armée rouge, et le MVD,
Ministère de l’intérieur, c’est-à-dire la police.
Le KGB cesse d’exister le 4 Décembre 1991. Ses services
sont divisés en plusieurs branches distinctes, mais les missions perdurent.
Emblème du FSB |
Le FSB (Федеральная служба безопасности Российской Федерации = Service
fédéral de sécurité de la Fédération de Russie) est le principal successeur
du KGB. Il en a d’ailleurs gardé le PC, la sinistre Loubianka.
La Loubianka |
Le FSB est responsable de la sécurité
intérieure de la Russie, du contre-espionnage, et de la lutte contre le crime
organisé, le terrorisme et le trafic de drogue. Mais il est également engagé de
facto contre l’élimination de la dissidence interne, mettant en œuvre désinformation,
propagande, provocations et persécutions des dissidents et opposants politique.
On notera que le FSB est compétent pour agir
dans les territoires des anciennes républiques soviétiques, preuve, s’il en
était besoin, que celles-ci n’ont jamais quitté l’espace russe dans l’esprit
des dirigeants. Enfin, le FSB peut conduire des opérations militaires
anti-terroristes (sic) n’importe où dans le monde. Dans ce contexte, tous les
services d’ordre et de renseignements de Russie peuvent travailler si besoin
sous le contrôle du FSB.
Emblème du GRU |
C’est le cas du GRU (Главное развeдывательное управление Генерального штаба Вооруженных сил = Direction
générale des renseignements de l’État-major des forces armées), service de
renseignement militaire, dont les officiers ont la réputation d’être moins
politisés mais plus directs, comprendre plus brutaux.
Le SVR (Служба внешней разведки Российской Федерации = Service
des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie) est, depuis 1991, le
successeur de la 1ère Direction générale du KGB et pratique l’espionnage
« à partir du territoire », c’est-à-dire l’approche des étrangers sur
le territoire russe (personnels des Ambassades, délégations, voire touristes)
dans le but de leur soutirer des informations.
Enfin, le terme Spetsnaz (contraction
de Войска
специального назначения = Forces à but spécial) est générique et
désigne les multiples groupes d’intervention spéciaux du FSB (groupes Alpha et
Wympel), du SVR, du GRU et de divers ministères. Leur seul mot d’ordre est l’efficacité
absolue par tous les moyens disponibles (sic) !
"Petit homme vert" en crimée |
Les « petits
hommes verts » en Ukraine sont très vraisemblablement à chercher dans les Spetsnaz
du GRU qui ont déjà participé aux opérations en Afghanistan, en Tchétchénie
et en Géorgie. Ils ont en effet dans leurs missions de faire des sabotages, d’exécuter
des chefs ennemis, de prendre des objectifs, de faire des
reconnaissances en temps de guerre, etc.…… Le tout sans trop se soucier des méthodes
et des dégâts, au point qu’Amnesty International les a accusés de crime contre
l’humanité pendant la guerre en Tchétchénie. On leur a également prêté un rôle
actif dans la libération des otages du théâtre de la Doubrovka (2002) et de l’école
de Beslan (2004), avec dans les deux cas un bilan particulièrement sanglant.
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