Le dimanche 28 Octobre ont
eu lieu les élections législatives en Lituanie (deuxième tour) et en Ukraine
(tour unique). Force est de constater que, 10 jours plus tard, rien n’est réglé
dans les deux Etats.
En Lituanie, la période entre les deux tours a été marquée par l’inculpation
du Parti du Travail et, entre autres, de son leader Viktor Uspaskich pour
fraude dans la tenue de ses comptes sur la période 2004 – 2006. En outre, des
allégations de fraude durant les élections législatives, impliquant
majoritairement le Parti du Travail, sont en cours d’investigation.
Ce mercredi, le Président
Dalia Grybauskaitė s’est tournée vers la Cour Constitutionnelle pour lui
demander de statuer sur la légitimité des résultats compte tenu des fraudes et
des achats de votes notamment dans sept circonscriptions : Silute-Pagegiai, Birzai-Kupiskis,
Sirvintos-Vilnius, Vilnius-Trakai, Kaisiadorys-Elektrenai, Jurbarkas et
Pajūris. La Cour Constitutionnelle a obligation de répondre dans les 72 heures.
On rappellera que les élections à Visaginas-Sarasai ont déjà été annulées par
la Commission Electorale Centrale et qu’elles devront être réorganisées dans
les 6 mois (vraisemblablement le 24 Février 2013).
de g. à dr. : Paksas, Butkevicius, Uspaskich |
Nonobstant, le Parti Social-démocrate (Algirdas Butkevičius – 38 sièges de députés), le Parti du Travail (Viktor
Uspaskich – 29 sièges) et le Parti Ordre et Justice (Rolandas Paksas – 11 sièges), qui
regroupent donc 78 députés sur les 141 que compte le Seimas (parlement), se
sont mis d’accord sur la répartition des postes gouvernementaux. Les
sociaux-démocrates auront le poste de Premier Ministre et sept postes de
Ministres, le Parti du Travail – cinq, et Ordre et Justice – deux. L’Action Electorale
des Polonais, qui a obtenu 8 députés, voudrait participer au gouvernement, dans
les mêmes conditions qu’Ordre et Justice (comprendre : deux postes
ministériels). Mais, dans la mesure où, en Lituanie, le nombre de Ministres est
intangible, et que la coalition n’a pas besoin d’eux, les Polonais sont (pour l’instant)
sur la touche.
En dehors du projet de nouvelle centrale
nucléaire, qui risque d’être enterré (bien que les Sociaux-démocrates et le
Parti du Travail ne soient pas sur la même longueur d’onde), le nouveau
gouvernement n’aura en tout état de cause qu’une marge de manœuvre très réduite
et devra continuer de facto la politique d’austérité de son prédécesseur,
surtout s’il veut, comme ça vient d’être réaffirmé, adopter l’euro en 2015.
En Ukraine, la situation est,
sous certains aspects, encore plus confuse puisque, 10 jours après le scrutin,
certaines circonscriptions sont encore en train de compter les votes ! Or,
les résultats préliminaires doivent être proclamés par la Commission Electorale
Centrale avant le 12 Novembre et les définitifs avant le 17 Novembre.
La Rada (Parlement) a approuvé l’annulation des élections dans 5
circonscriptions (N° 94, 132, 194, 197,
and 223) pour cause de fraude et il sera procédé
à un nouveau vote, sans doute pas avant Mars 2013. L’opposition en demandait 8
de plus. Le Premier Ministre Mykola Azarov a accusé l’opposition de vouloir
faire un remake de la Révolution orange (2004-2005), ajoutant qu’il n’y avait
pas d’argent « pour des idées absurdes » (sic).
On rappellera que les observateurs internationaux et trois partis d’opposition
(Batkivschyna/Tymoshenko, UDAR/Klitschko et Svoboda) ont déclaré que les élections
avaient été largement entachées de fraude. En tout état de cause, même si de
nouvelles élections étaient organisées dans les 13 circonscriptions demandées
par l’opposition, et même si celle-ci les gagnait, le Parti des Régions
garderait la majorité des 450 sièges de la Rada grâce à ses alliés communistes.
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