Sans doute pour ne pas
être en reste avec Paris, Vilnius s’offre ces jours-ci un psychodrame
politique, suite aux élections législatives des 14 et 28 Octobre.
Comme annoncé, le Parti Social-démocrate d’Algirdas Butkevičius avait
remporté les élections avec 38 sièges de députés. Avec ses alliés du Parti du Travail (Viktor Uspaskich – 29
sièges) et du Parti Ordre et Justice (Rolandas Paksas – 11
sièges), il regroupait donc 78 députés sur les 141 que compte le Seimas (Parlement),
donc la majorité. Ultérieurement, l’Action Electorale des Polonais, qui avait
obtenu 8 sièges de députés, les rejoignait, portant la majorité de la coalition
à 85.
Dans la foulée, les partis de la coalition se mettaient d’accord sur la
répartition des postes gouvernementaux. Les sociaux-démocrates s’octroyaient le
poste de Premier Ministre et sept postes de Ministres, le Parti du Travail – quatre,
Ordre et Justice – deux et l’Action Electorale des Polonais - un.
Le vendredi 16 Novembre, le nouveau Seimas (Parlement) prêtait serment.
Algirdas Butkevičius, Premier Ministre |
Le Seimas avait donné son aval le 22 Novembre à la nomination d’Algirdas Butkevičius comme Premier
Ministre (proposé le 21 Novembre par le Président de la
République), par 90 voix pour et 40 contre.
Donc, tout allait bien !
Mais le Parti du Travail traîne toujours ses casseroles judiciaires !
Trois de ses membres (son président Viktor Uspaskich, Vytautas Gapšys, and Vitalija Vonzutaitė) et
un ancien membre (Marina Liutkevičienė) , sont accusés
d’avoir fourni des informations erronées sur les revenus du Parti pendant la
période 2004 – 2006, afin de minimiser les impôts.
Viktor Uspaskich |
Ce jeudi 22 Novembre, le Procureur général Darius Valys a
adressé une motion au Parlement, lui demandant de lever l’immunité des quatre mis en cause
afin qu’ils puissent être traduits en justice. Les sociaux-démocrates avaient
dit par avance qu’ils voteraient une levée de demande d’immunité.
Par
anticipation, le nouveau Premier Ministre Algirdas Butkevičius avait également déclaré hier 21 Novembre que, si
les membres du Parti du Travail étaient reconnus coupables, il faudrait revenir
à la table des négociations. Il ajoutait : « Toutes les options sont
possibles ». En attendant, il est censé donner la composition de son
gouvernement dans les quinze jours !
Le Président Dalia Grybauskaitė |
On sait par ailleurs que le Président Dalia Grybauskaitė, dont le jugement est apparemment déjà fait, ne
veut pas entendre parler de Ministres du Parti du Travail dans la coalition de
gouvernement. Le 21 Novembre, elle avait même précisé son option, se disant
favorable à une coalition réunissant les deux partis arrivés en première et
deuxième position, à savoir le Parti Social Démocrate et l’Union pour la Patrie
– Chrétiens Démocrate du Premier Ministre sortant, Andrius Kubilius (mais qui
ne regroupent que 71 sièges).
Il n’y a donc pas qu’en France que la vie politique est animée ces
jours-ci ……
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