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jeudi 14 octobre 2010

13 Octobre 1944: les soviétiques “libèrent” Riga



Le pacte Molotov – Ribbentrop du 23 Aout 1939, et surtout ses protocoles secrets, avaient entrainé les Etats Baltes, malgré eux, dans la seconde guerre mondiale. Malgré eux, car, à l’exemple de la Lettonie le 5 Février 1932, ils avaient signé un Traité de non-agression avec l’Union soviétique et ils avaient proclamé leur neutralité lors de la déclaration de guerre, le 1er Septembre 1939. 


Occupée une première fois par l’Union soviétique à partir du 17 Juin 1940, la Lettonie connaitra dès le départ la nationalisation de la propriété privée, la collectivisation des fermes, la répression de la religion, l’éducation communiste de la jeunesse et surtout les déportations de masse (15 500 personne dans la nuit du 13 au 14 Juin 1941) et l’exécution de prisonniers politiques. 

Lorsque, le 22 Juin 1941, l’Allemagne nazie se retourne contre son allié soviétique, certains accueillirent les Allemands en libérateurs. Ils déchanteront rapidement devant l’entreprise de germanisation et de colonisation des Etats Baltes.  
  
Après le tournant que constituent le siège de Stalingrad (23 Aout 1942 – 2 Février 1943) et la bataille de Koursk (5 Juillet – 23 Aout 1943), l’Armée allemande sur le front oriental est condamnée  un rôle défensif et à subir les initiatives soviétiques. L’Armée rouge entre à Kiev en Novembre 1943, dégage Leningrad (St Petersbourg) en Janvier 1944 et arrive aux portes de Varsovie où elle laisse écraser l’insurrection non-communiste (1er Aout – 2 Octobre 1944). 


Le 13 Octobre 1944, l’Armée rouge entrait dans Riga abandonnée par les Allemands, pratiquement sans combattre. Mais, comme le souligne le quotidien « Latvijas Avīze », la guerre était terminée à Riga (elle continuait en Courlande), mais Riga n’a pas été libérée ce jour-la.  

Car on n’a fait que remplacer les panneaux et les noms de rues dans une langue étrangère par d’autres panneaux dans une autre langue étrangère. Le drapeau letton est resté interdit et, pour la Lettonie et les Lettons, ce fut le début d’un nouveau chapitre tragique de leur histoire, avec de nouvelles déportations (notamment celle de plus de 43 000 paysans du 25 au 29 Mars 1949). 

Une centaine de personnes ont célébré cet anniversaire hier au monument de la Victoire (quartier de Pardaugava), à l’appel du Parti Socialiste (ex-communiste) Letton. Conformément à la loi, la police est intervenue pour faire enlever les symboles soviétiques arborés (et abhorrés par certains).    


2 commentaires:

  1. Pourquoi « pratiquement sans combattre » ? La libération de Riga par l’Armée Rouge intervint au bout d’un mois de bataille qui engagea, du côté soviétique, les 1er, 2e et 3e fronts baltes (commandés respectivement par Bagramân, Eremenko et Maslennikov) au groupe d’armée allemand « Nord » de Schörner, qui était un vrai nazi (il participa au putsch de la brasserie en 1923). Celui-ci est aidé des unités SS lettones et de la police auxiliaire nazie estonienne. Je me permets de dresser une petite chronologie de cette libération « sans combat » :
    14 septembre : début de l’offensive soviétique. Les Allemands et les Estoniens établissent une ligne de défense au sud est de l’Estonie et opposent une dure résistance.
    La 43e armée soviétique s’approche de Riga par l’est (elle est à Baldone le 16 septembre, à 30 km au sud). La ville est défendue par le 10e corps d’armée. 2 divisions sont ramenées d’Estonie pour couvrir Riga.
    24 septembre : l’Etat major allemand décide de mener une offensive de Riga à Memel pour faire la jonction avec les armées de Prusse orientale et éviter l’encerclement.
    27 septembre : les armées soviétiques forcent la ligne de défense de Sigulda (50 km au NE de Riga).
    6 octobre : début de l’opération de Memel par l’Armée rouge pour couper la retraite des Allemands vers la Prusse Orientale. C’est cette offensive qui accéléra la libération de Riga le 13 octobre. Dans sa retraite, Schörner laisse à Riga la 227e division d’infanterie. 4 jours de bombardement, du 10 au 13 octobre furent nécessaires pour achever la libération de la ville.
    1 mois pour parcourir les 30 km de Baldone à Riga, ce n’est pas vraiment une libération « sans combattre ».

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  2. Dont acte.

    Mais vous me parlez de combat qui ont lieu avant Riga, y compris en Estonie, pas dans Riga. Le 13 Octobre, les Allemands se sont deja replies en Courlande.

    Ce n'etait, en tout etat de cause, pas l'objet de mon post.

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