Le 12 Juillet 1806, conséquence de la victoire d’Austerlitz, est signé
le traité de la Confédération du Rhin par lequel 16 Etats quittent le Saint
Empire romain germanique dont le « protecteur » est l’Empereur
Napoléon 1er. La Prusse n’acceptant pas que la domination française
s’étende jusqu’à ses portes, le Roi Frédéric-Guillaume III, poussé par l’Angleterre,
mobilise pour faire la guerre à la France.
La Confédération du Rhin |
L’armée française, forte au
départ de 160 000 hommes, passe le Rhin en Septembre 1806. La première
victoire a lieu à Saalfeld le 10 Octobre 1806 et est à mettre à l’actif du 5e
Corps du Maréchal Lannes. Suivent le 14 Octobre 1806 les victoires d’Iéna
(Napoléon) et Auerstaedt (3e Corps du Maréchal Davout). L’armée
prussienne, forte de 250 000 hommes est bousculée et Napoléon 1er
entre à Berlin le 27 Octobre 1806. Il
n’aura fallu que 19 jours entre le déclenchement de l’attaque et la prise de la
capitale prussienne.
Entrée de Napoléon 1er à Berlin |
Napoléon restera un mois à
Berlin. C’est le 21 Novembre 1806 qu’il
y signe le décret de Berlin qui instaure le blocus continental
dirigé contre l’Angleterre.
Depuis longtemps, l’Empereur
cherchait à neutraliser l’Angleterre qui finançait les coalitions contre lui. La
défaite navale de Trafalgar (21 Octobre 1805) avait mis un terme à toute idée d’attaquer
l’île. L’effondrement de la Prusse permettant à la France d’être maîtresse des
ports allemands de la Mer du Nord, le moment était bien choisi pour soumettre l’Angleterre
à un blocus qui était censé ruiner son commerce et son industrie.
Le décret stipulait que
tout commerce avec le Royaume-Uni était totalement interdit, que toute
marchandise britannique se trouvant sur le continent serait saisie, que le courrier
de et pour le Royaume-Uni serait détruit, que tout Britannique se trouvant dans
l’Empire serait fait prisonnier de guerre et que tout navire ayant mouillé dans
un port britannique serait considéré comme « de bonne prise ».
Etats appliquant le blocus continental. |
Les Anglais ripostèrent en exigeant que les bateaux neutres puissent
venir dans leurs ports pour acquitter des droits de douane. A son tour,
Napoléon, par le décret de Milan (17 Décembre 1807), décida que tout bâtiment
ayant payé un droit aux Anglais serait considéré comme ennemi et réputé également
« de bonne prise ».
Dans les années qui suivirent, les efforts de la politique étrangère française portèrent sur l’extension
du blocus à l’ensemble de l’Europe, que ce soit par des traités (notamment Tilsit
en Juillet 1807 avec la Russie et la Prusse, mais aussi avec la Suède le 6
Janvier 1810) ou par les invasions militaires.
Mais le blocus ne fut jamais étanche: il y avait trop de côtes à
surveiller et l'on ne pouvait empêcher totalement la contrebande. Certaines
denrées coloniales disparurent du marché et il fallut rechercher des produits
de remplacement ; ainsi, on cultiva le tabac en France, la chicorée et la
betterave sucrière.
C’est parce qu’il estimait que la Russie ne respectait pas le blocus
continental (elle renonça à l’appliquer à partir du 13 Décembre 1810) que
Napoléon décida d’envahir celle-ci en 1812.
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